« Ingérence » : La corruption, l’autre talon d’Achille dans la lutte contre le terrorisme

« Ingérence » : La corruption, l’autre talon d’Achille dans la lutte contre le terrorisme

La cour des Recréâtrales, Ouagadougou, a accueilli, dans la soirée du 10 juin 2023, la pièce théâtrale « Ingérence ». Il s’agit d’un spectacle de restitution, dans le cadre du projet Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 ». Cette représentation, mise en scène par Halimata Nikièma pointe du doigt la corruption, l’incivisme et d’autres maux qui entravent la paix durable dans un pays en proie des forces terroristes.

La comédienne et metteure en scène, Halimata Nikièma a pris part aux deux premières éditions de Femme en création, avec trois autres femmes bénéficiaires. Il s’agit d’un projet porté par l’Association Wéléni qui consiste à initier et renforcer les capacités artistiques des femmes en vue de réduire l’inégalité dans les métiers des arts de la scène. Car, vous n’ignorez pas que le sexe masculin domine dans ce domaine, au Burkina Faso. C’est pourquoi la comédienne et metteure en scène, Laure Guiré, a entrepris depuis 2019 de changer la donne.

Laure Guiré, présidente de l’Association Wéléni et directrice artistique de Femme en création

L’illustre metteur en scène burkinabè, Ildevert Meda s’est impliqué depuis le début du projet. Il a formé les quatre bénéficiaires en mise en scène, et qui à leur tour, ont partagé leurs connaissances acquises à d’autres jeunes femmes dans plusieurs régions du pays.

Grâce au 2e appel à projets du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), Laure Guiré, à travers bien évidemment, l’Association Wéléni, a bénéficié d’une subvention de 33 812 508 FCFA pour poursuivre avec le projet Femme en création, d’où Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 ». Cette troisième édition devait procéder par une formation en écriture dramatique des quatre bénéficiaires de Femme en création 1 et 2. Ce sont : Patricia M,Baïledé, Halimata Koussé, Augusta Palenfo et Halimata Nikièma. Elles avaient pour objectif d’écrire, de créer et de présenter quatre spectacles de théâtre respectifs autour des thématiques d’actualité. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2023/06/10/une-autre-vie-est-encore-possible-le-calvaire-des-pdi-dans-les-communautes-daccueil/

Les trois comédiennes ont interprété plusieurs personnages

Après avoir assisté aux trois premières restitutions, les 7, 8 et 9 juin 2023, c’était le tour de Halimata Nikièma de boucler la série des représentations. Elle a alors réfléchi, comme ses prédécesseurs sur la crise sécuritaire. Elle met en scène trois comédiennes (Claire Traoré, Sandrine Kibora et Sidonie Kiendrebeogo) pour dénoncer la corruption, l’incivisme et d’autres maux qui entravent la cohésion sociale, une des conditions pourtant, pour venir à bout du terrorisme. « Nous avons joué ce spectacle, en mettant en exergue effectivement, la corruption, puisque le sujet parle de la cohésion sociale. On ne peut pas de notre avis, parler de cohésion sociale dans la corruption. On ne peut non plus parler de cohésion tant qu’il y a l’incivisme. Il faut alors que nos patrons donnent l’exemple parce que l’élève apprend de son maître. Je suis passée par la corruption pour présenter mon sujet », a expliqué Halimata Nikièma, assistée par Semeta Zié et Bibata Ilboudo à la mise en scène.

A cette dernière soirée de restitution, Halimata Nikièma (droite) a reçu son attestation de participation

Cette dernière soirée des restitutions de spectacles de Femme en création 3, a été l’occasion pour la présidente de l’Association Wéléni, Laure Guiré de rappeler brièvement l’aventure. « Quand on lançait ce projet, on s’était fixé pour objectif d’avoir quatre textes et quatre spectacles. Ces objectifs sont déjà atteints. Parce qu’après l’atelier d’écriture, les femmes ont écrit les textes. On a fait le recrutement des comédiennes pour la création de spectacles suivie des restitutions », a-t-elle confié.

Femme en création, bien que la mise en œuvre prenne fin, Laure Guiré a en perspective d’enregistrer des capsules audiovisuelles, de déclarer ces spectacles au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), etc. Mieux, elle ambitionne de présenter les quatre pièces dans les régions respectives des jeunes femmes assistantes des quatre metteures en scène.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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