« Une autre vie est encore possible » : Le calvaire des PDI dans les communautés d’accueil
L’Espace culturel Gambidi, Ouagadougou, a accueilli dans la soirée du 9 juin 2023, le spectacle « Une autre vie est encore possible ». Il s’agit d’une sortie de création dans le cadre du projet Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 ». Dans cette représentation, Augusta Palenfo pose le problème de l’intégration des Personnes déplacées internes (PDI) dans les communautés d’accueil.
Les attaques terroristes entrainent naturellement des mouvements de populations. Des personnes sont contraintes de fuir leurs localités pour chercher un meilleur refuge. Dans le contexte burkinabè, l’Etat a érigé des sites pour accueillir ces personnes déplacées internes. Et c’est parfois dans les zones urbaines que les camps de Personnes déplacées internes (PDI) sont implantés. S’il y a une prise en charge de ces sinistres, il faut sans doute reconnaître que leurs besoins sont largement supérieurs aux ressources affectées.
Il faut prendre des initiatives pour mieux s’intégrer dans les communautés d’accueil afin de subvenir à ses besoins. Il n’est donc pas rare de rencontrer des PDI se faire employer dans les petits commerces ou dans les domiciles. D’autres s’adonnent même à la mendicité, juste pour survivre. Toujours est-il que l’intégration dans les quartiers urbains surtout, se passe difficilement.
C’est cet angle qui a intéressé Augusta Palenfo, lorsqu’elle a été retenue dans le projet Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 ». Il s’agit d’un projet initié par l’Association Wéléni et cofinancé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC).
Dans la mise œuvre dudit projet, Augusta Palenfo et trois autres bénéficiaires de Femme en création (Patricia M’Baïledé, Halimata Koussé et Halimata Nikièma), ont d’abord été formées en écriture dramatique par Nongodo Ouédraogo, en mars 2023. Les quatre dames ont ensuite procédé à l’écriture dramatique de leurs textes respectifs. C’est après validation de ces quatre écritures dramatiques que chacune est entrée en résidence de création avec ses trois comédiennes. Objectif : présenter un spectacle qui prend en compte toutes les expériences techniques et artistiques acquises depuis le début du projet Femme en création 3.
C’est ainsi que Patricia M’Baïledé a présenté « Cri de mes entrailles » qui dépeint la réinsertion socioéconomique des PDI. Halimata Koussé s’est appesantie sur la souffrance et l’engagement de la femme en temps de conflits communautaires à travers sa pièce « Les souffleuses d’espoir ». Augusta Palenfo a, quant à elle, choisi de se pencher sur la cohabitation entre les PDI et les communautés d’accueil. Elle est assistée dans son travail par Rasmata Kouraogo et Balkissa Zerbo
Dans cette représentation intitulée « Une autre vie est encore possible », Augusta Palenfo met en scène Ingrid Sanon, Olivia Ouédraogo et Assiba Hounnou. Le trio, dans la peau de plusieurs personnages tentent de traduire le quotidien des PDI dans les communautés d’accueil. Comment elles sont traitées dans leurs propres sites d’accueil ? Comment elles sont stigmatisées, rejetées, exploitées, abusées, etc. dans les communautés d’accueil ? C’est la matière à voir dans ce spectacle de restitution d’une heure.
Halimata Nikièma a annoncé son spectacle « Ingérence ». C’est pour ce 10 juin 2023 au siège des Récréâtrales, Ouagadougou, à 19 heures. C’est elle qui va boucler la série des spectacles de restitution de Femme en création 3.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré