Promotion des œuvres musicales : La nécessaire partition des humoristes

Les albums musicaux coulent à flot au Burkina Faso. Chaque jour que Dieu fait, il y a un artiste qui annonce sa conférence de presse suivie de dédicace. C’est la preuve que les artistes débordent d’inspiration au pays des Hommes intègres, car ça sort comme ça sort. Dans un tel contexte, les hommes et femmes de médias ne chôment donc pas. A l’occasion de ces rencontres organisées avec ces journalistes, animateurs culturels et désormais ces « influenceurs », la stratégie de promotion est ouvertement déclinée. Il s’agit toujours, après la conférence de presse d’annoncer quelques dates de concerts et de sillonner quelques radios et télé de la place. Cette approche est devenue depuis des années la marque de fabrique de tout artiste-chanteur burkinabè.

Mais cette stratégie montre de plus en plus ses limites et semble même révolue et obsolète. Il faut se redéfinir dans ce nouvel environnement très concurrentiel et évolutif avec de nouveaux codes en tenant compte de certains facteurs structurels.

Vous remarquerez, sous nos cieux qu’après avoir présenté le nouvel album aux journalistes, l’artiste et son équipe s’évanouissent dans la nature. Pourtant, en la matière, il n’y pas de miracle qui s’impose pour que la mayonnaise prenne. Vous remarquerez aussi, malheureusement, qu’après la dédicace de l’opus, la fougue ou encore la conquête du public s’éteint. Et l’artiste est ensuite jeté aux oubliettes en attendant un prochain album pour refaire surface.

Or, après une dédicace, des initiatives peuvent permettre de positionner véritablement l’œuvre. Certains l’ont peut-être compris et ont adopté cette approche mais sans la consolider davantage. C’est notamment les challenges vidéo sur Tik Tok et autres réseaux sociaux. C’est une approche qui force l’écoute par une inondation massive et complète des plateformes digitales.

Il est surtout évident qu’avec l’entrée fulgurante des humoristes dans le showbiz burkinabè, une autre approche promotionnelle des œuvres musicales peut se dégager. Dieu seul sait combien d’œuvres sont devenues des hits, juste après une parodie par un humoriste. Ces derniers sont indispensables et peuvent très bien produire des résultats. Des exemples sont légions autour de nous, au Burkina Faso. Et de notre humble avis, le chanteur, désormais peut mobiliser des ressources nécessaires pour impliquer des influenceurs clés (humoristes, artistes comédiens, etc.) pour une promotion véritable de ses œuvres après la conférence-dédicace. La réflexion est alors ouverte !

La Rédaction