Musique : Dez Altino entend s’approprier le maansé pour en faire désormais son identité

Musique : Dez Altino entend s’approprier le maansé pour en faire désormais son identité

Dez Altino a sorti son septième album. Intitulé « Saaga », l'œuvre de quinze chansons a été officiellement présentée aux professionnels et amateurs des médias, le 30 mai 2024 à Ouagadougou. Un fil conducteur assez traditionnel qui a consisté à projeter un publi-reportage sur la réalisation de ce nouveau projet artistique, à écouter les extraits des chansons suivis d’explications. C’est à ce titre que nous avons pu percevoir la motivation de l'artiste à promouvoir le rythme maansé, et mieux à en faire désormais une identité.

C’est un secret de polichinelle, le crooner Dez Altino ou Tiga Wendwoaga Désiré Ouédraogo à l’Etat civil reste à ce jour, l’un des rares artistes burkinabè à maintenir un succès constant. Arrivé sur la scène professionnelle en 2006, il est 14 ans après, indétrônable malgré la rude concurrence urbaine actuelle. Ce n’est pourtant pas évident, sous nos contrées pour une vedette de la chanson moderne de traverser le temps avec un succès retentissant. L’artiste a su poser ses marques musicales et gagner le coeur des mélomanes à travers ses mélodies, ses rythmes originaux et même ses concepts. Ses œuvres devenues des hits « Lampoko », « Tata », « Wend ya Wendé », « Mak daoré » montrent toute sa fertilité. Ça sort donc comme ça sort.

Aujourd’hui, c’est un Dez Altino plus ambitieux qui nous est revenu avec ce nouvel album, intitulé « Saaga ». Il comporte 15 titres, légèrement plus étoffé que le précédent « Beogo » de 13 titres, sorti en 2019. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2019/09/02/album-dez-altino-a-la-conquete-dun-public-averti/

Dez Altino expliquant son projet à la presse

Alors, du premier au cinquième album, l’artiste va puiser toujours dans le tréfonds du terroir moaga, les rythmes traditionnels populaires notamment le warba, le wiiré, le liwaga, etc. qu’il fusionne avec des sonorités urbaines pour affirmer son style. Des sixième et septième albums, vous l’auriez remarqué le « Prince national » reconduit le maansé, une rythmique de la région du Nord du Burkina Faso dont il est d’ailleurs originaire.

La chanson « Mak daoré » extraite de l’album « Beogo » et la nouvelle chanson éponyme « Saaga » font toutes dans le genre maansé. Pour Dez, ce n’est pas une question de monotonie, mais plutôt un engagement à s’approprier désormais ce genre identitaire. « Je pense qu’après 15 ans, j’essaie de voir quel rythme je peux valoriser et proposer régulièrement. Mieux encore, je veux en faire un rythme où beaucoup d’artistes peuvent également le valoriser. L’idée est d’arriver à faire un rythme commun, une identité de la musique burkinabè. Car, si vous le remarquez bien, on peut extraire du binon, du djeka, du warba à partir de ce qu’on appelle chez nous au Yatenga, le maansé. Ce n’est donc pas de la monotonie musicale, mais une façon pour moi, d’insister sur un rythme du terroir pour le promouvoir », a confié l’artiste.

« Saaga » en mooré signifie la pluie en français. C’est un album qui sonne comme un cri d’espoir. Car dans la conceptualisation de Dez Altino, la pluie exprime la renaissance, la rédemption ou encore la bénédiction. Ne dit-on pas qu’« après la pluie, le beau temps » ? Il fait allusion au contexte sociopolitique et sécuritaire dégradant au Burkina Faso et laisse transparaître son optimisme. Il est convaincu que la patrie des Hommes intègres renaitra de ses cendres et connaîtra de nouveau la paix et le bon vivre d’antan.

Lors de la sortie officielle de l’album, les collègues, amis et partenaires se sont mobilisés pour soutenir l’artiste.

« Saaga » à l’écouter, n’est pas une œuvre homogène et figée en terme de rythmique et de thématique. L’auteur, au-delà du maansé explore le reggae, le zouk, le coupé décalé, le salou, etc. Ses thématiques se projettent sur l’amour, les Forces de défense et de sécurité (FDS)/Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), l’orphelin, la patrie… Dans ce projet, il y accorde trois collaborations avec Greg, Imilo le Chanceux et TNT de la Côte d’Ivoire.

L’album a connu la participation des arrangeurs Pissy, Petit Jeanot, Kevinson et l’ingénieur de son, Eliézer Oubda. Il est disponible au prix unitaire de 10 000 FCFA et sur plusieurs plateformes de streaming. Un plan de communication est déjà élaboré, à en croire le manager de l’artiste, DG La Légende, pour booster la promotion.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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