Youdé Benito à propos de la relance culturelle : « En toute sincérité, je ne suis pas conscient qu’ils vont pouvoir toucher toutes les activités »

Youdé Benito à propos de la relance culturelle : « En toute sincérité, je ne suis pas conscient qu’ils vont pouvoir toucher toutes les activités »

Youssouf Démé dit Youdé Benito est un promoteur de spectacle bien connu du monde culturel. Depuis 18 ans, il est resté fidèle à son engagement, celui d’égayer les scolaires et autres enfants à travers des activités récréatives. Producteur de l’événement culturel des tout-petits, « Bambino show », il a vu, sous la contrainte de la pandémie du coronavirus, la 18e édition de son activité perturber. A combien estime-t-il ses pertes ? Quelle appréciation fait-il des mesures d’accompagnement énoncées pour la relance du secteur culturel ? A-t-il été pris en compte en tant que potentiel promoteur ? Sans faux fuyant, tonton Benito se confie à Kulture Kibaré, le 10 avril 2020.    

 

Kulture Kibaré : Suite à la suspension des manifestations et activités culturelles sur toute l’étendue du territoire national depuis pratiquement, le 9 mars 2020 à nos jours, quels sont les torts et dommages subis par votre structure « Benito Production » ?

Youdé Benito : Effectivement, depuis le 9 mars 2020, dès l’annonce de la pandémie du coronavirus au Burkina Faso, on avait une série d’activités qui, malheureusement  a été annulée à cause de la situation. Le 21 mars, on avait prévu une édition spéciale de Bambino show à Saaba. Vu que chaque année, nous essayons de décentraliser l’activité, une édition était prévue donc à Saaba. On avait même entrepris déjà la communication. Mais cette pandémie nous a surpris en s’invitant au Burkina Faso et empiéter sur nos activités. On avait également le lendemain, 22 mars, une matinée cinéma pour enfant qui était prévue au Ciné Burkina. Elle fut malheureusement annulée aussi. Enfin, le 1er mai prochain devrait avoir lieu, la finale de Miss Bambino 2020 dont on a fait la première phase le 1er mars passé. Voici les trois grandes activités qu’on préparait activement.

Kulture Kibaré : A combien estimez-vous les pertes de l’ensemble de ces trois (3) activités phares ?

Youdé Benito : On ne peut pas évaluer un bilan chiffré de pertes. Mais on peut déjà estimer à peu près, et ce n’est pas exhaustif. Déjà, pour l’activité de Saaba, nous allions enregistrer entre 1500 et 2000 participants. Le prix d’entrée est de 500 FCFA. Ce n’est donc pas moins d’un million de FCFA que nous perdons. Du côté de la Maison du peuple, le 1er mai, on allait enregistrer près de 2000 personnes qui devraient participer à la finale. Le prix d’entrée à ce niveau est fixé à 1000 FCFA. Ce sont près de 2 000 000 FCFA de perte subie. Sans oublier la matinée cinématographique au Ciné Burkina où on pouvait peut-être chiffrer une recette de 500 000 FCFA.

Kulture Kibaré : Concrètement, combien avez-vous déjà investi dans ces activités dont vous faites cas ?

Youdé Benito : On peut estimer ce qui est déjà investi à plus d’un million de FCFA. Au niveau de Saaba, on était vraiment avancé et tout est tombé dans l’eau. Car, on avait déjà fait les affiches, notre communication de proximité était déclenchée, on avait déjà distribué les carburants à nos points focaux pour faciliter le travail sur le terrain. Du coup, c’est une perte. C’était aussi pareil avec la matinée spéciale au Ciné Burkina.

Kulture Kibaré : La suppression des taxes et autres charges fiscales relative à  l’organisation des activités culturelles, annoncées par le Président du Faso, vous soulage-t-il en tant qu’entreprise culturelle ?

Youdé Benito : Déjà, au niveau de la fiscalité, on n’était pas trop à jour même si on paie quand même à travers nos différents événements. Il y a des retenues sur nos factures à chaque fois. Je salue la mesure du Président qui est d’accompagner bien sûr le secteur économique de façon globale et nous en tant qu’entreprise culturelle sommes concernées. Les 1 025 000 000 FCFA annoncés par le ministre en charge de la culture sont la bienvenue pour l’accompagnement du monde de la culture. Nous saluons cette mesure à sa juste valeur. Maintenant, notre souhait c’est que cette mesure puisse toucher tous les promoteurs, tous les artistes, tous les acteurs du secteur culturel. C’est toute notre inquiétude maintenant.

Youdé Benito

Kulture Kibaré : Un comité de réflexion sur la conception d’un plan d’appui aux acteurs culturels a été installé. Il se chargera de déterminer les modalités de l’accompagnement de l’Etat pour la relance du secteur de la culture, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme après Covid-19. A ce jour, marquant la fin des travaux, avez-vous été approché par la Confédération Nationale de la Culture ou une autre organisation pour enregistrer vos dommages ?  

Youdé Benito : J’avoue que jusqu’à présent, 10 avril 2020, nous n’avons pas encore été contactés par qui que ce soit. Nous avons vent qu’un comité de réflexion a été mis en place, mais nous ne savons pas comment cela passe pour faire enregistrer nos pertes. Personnellement et jusqu’à présent, je ne suis pas au courant. Je recherche néanmoins des informations. Mais qu’à cela ne tienne, j’aimerais faire une proposition au ministère en charge de la culture. Je demanderais à ce qu’il fasse un répertoire sérieux des activités culturelles du Burkina Faso. En cas d’évaluation en temps de crise, il est plus facile de gérer sans un comité en place pour réfléchir.

Kulture Kibaré : Pensez-vous que le comité de réflexion installé par le ministre Sango fera un travail approprié et inclusif ?

Youdé Benito : Rire. Déjà, je n’ai pas encore été touché pourtant c’est aujourd’hui, que les travaux doivent être conclus. J’ose espérer que le travail qu’ils vont faire est un travail d’arrache-pied. Mais ça ne va pas toucher tout le monde. En toute sincérité, je ne suis pas conscient qu’ils vont pouvoir toucher toutes les activités. Ils diront peut-être que les promoteurs peuvent aussi les approcher. Mais, je crois qu’ils peuvent communiquer davantage. Où est-ce qu’on peut se faire enregistrer ? Eux-mêmes dans leur catalogue, ils savent qui organise quoi et quelle est la périodicité ? C’est très simple. On ne se lève pas comme ça pour organiser une manifestation. Il faut avoir un calendrier fixe chaque année. En tout cas, j’ose espérer qu’ils feront un bon travail. J’espère aussi que les promoteurs de spectacle au Burkina Faso, se mettront ensemble. Qu’ils s’organisent même en association, en réseau ou en fédération des promoteurs culturels du Burkina Faso, ce qui va permettre de défendre les intérêts communs. C’est un appel que je lance à tous les promoteurs du Burkina Faso à s’unir.

Interview réalisé par Malick SAAGA  

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