Tribune libre : Le Docteur Konaté éclaire les lanternes sur l’emploi de (le) ou (la) Covid

Tribune libre : Le Docteur Konaté éclaire les lanternes sur l’emploi de (le) ou (la) Covid

Le genre covidique 
Le covid ou la covid ? Les spécialistes en sciences du langage (sémiologie) sont interpellés. Le public perd son latin lorsqu’au cours d’une même édition du journal, ou dans un même reportage, ou encore en point de presse, les communicants passent allègrement d’un genre à l’autre. L’on estime que s’il s’agit du mal, en se référant au virus qui en est la cause, il faudrait utiliser le genre masculin : LE COVID-19. Mais si on se réfère à la pathologie, c’est-à-dire à la maladie elle-même, il faudrait dire LA COVID-19.
Primo, le genre (M/F) semble varier en fonction du référent (Covid). Cette posture langagière est incohérente, et rajoute même à la confusion dans une communication de crise.
Secundo, l’on fait la traduction de l’anglais au français. Le «d» final renvoie à «disease» en anglais, ou encore «maladie» en français, ce qui fonde les interprétants à penser que l’on peut dire «la covid». Eh bien, «corona» dérive du latin « couronne », et pourtant, je n’ai pas encore entendu «LA CORONAVIRUS». Ici, l’on me rétorquera peut-être que c’est selon qu’on met l’accent sur la forme en «couronne» du virus ou sur le «virus» lui-même, en tant que vecteur de pathologie. Cela n’a pas de sens…
Tertio, les francophones qui s’inspirent des anglophones devront savoir qu’en anglais, il n’y a point de genre, sinon que le déterminant du genre est «neutre». Aussi, selon que l’on parle de maladie ou de l’agent pathogène, je voudrais savoir pourquoi ne pas dire de temps à autre «le» tuberculose (bacille de koch), ou «le» méningite (méningocoque), ou encore «la» paludisme, étant donné que l’anophèle femelle en est l’agent vecteur. Ah, oui, je comprends pourquoi une doctoresse américaine, en opération de lutte contre le paludisme au Burkina, avait confié à la presse avoir pu éradiquer le mal dans une zone, car selon elle, «toutes les moustiques sont décédées» sic. Où est le problème avec la femelle ? À mon humble avis, il faut homologuer la désinence.
Du reste, le virus à corona se moque du genre, et il doit bien se dire que les humains, homme ou femme, en plus d’être dans la frayeur, sont devenus fous pour discuter sur son sexe pendant que lui, il cherche à pénétrer leurs corps et à prendre leurs vies…
Docteur Dramane Konaté 
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