NAK : Après le diagnostic des 25 ans, voici la nouvelle vision 2045

NAK : Après le diagnostic des 25 ans, voici la nouvelle vision 2045

Plus d’une vingtaine d’experts se sont réunis, du 24 au 27 novembre 2020, à l’hôtel de ville de Koudougou pour se pencher sur l’avenir des Nuits Atypiques de Koudougou (NAK).  Autour du thème : « Nuits Atypiques de Koudougou, 25 ans d’existence : états des lieux, perspectives », il a été question d’établir les acquis et aussi les insuffisances de ce rendez-vous culturel international de musiques et de danses, qui a lieu annuellement dans la cité du Cavalier rouge. Au terme des 72 heures de travaux, les participants ont consigné dans un rapport général, présenté ce 27 novembre, un diagnostic franc et donner la nouvelle vision des 25 prochaines années des NAK.

25 ans, ce n’est pas 25 jours. Koudbi Koala, initiateur des NAK à travers l’Association Benebnooma, s’est au fil du temps, construit une réputation à Koudougou et au-delà même du pays. Le festival ayant pris son véritable envol, parce que de plus en plus imposant, devrait renforcer les soubassements pour assurer sa pérennité. Il fallait alors trouver le créneau pour réfléchir sur les 25 années d’existence des NAK, l’état des lieux et perspectives, pendant cette présente édition. C’est ainsi qu’en marge des festivités,  un colloque sur le thème : « Nuits Atypiques de Koudougou, 25 ans d’existence : états des lieux, perspectives », a réuni  près de 22 experts du monde culturel burkinabè pour interroger les NAK, leur mise en œuvre, leur articulation et leur gouvernance, à entendre Ousmane Boundaoné, expert culturel ayant pris part aux travaux.

Le constat sur les insuffisances

De 1996 à 2020, la commission ne s’est pas empêchée de relever certaines insuffisances des NAK. Il s’agit de l’absence d’une communication fournie sur les NAK; la faible implication des services administratifs déconcentrés et décentralisés ainsi que du système éducatif  et universitaire dans l’organisation. Les experts ont aussi souligné une atténuation du caractère atypique de la manifestation et la non disponibilité d’un archivage et d’une documentation sur les NAK.

Les acquis engrangés

En termes d’acquis, a rappelé Ousmane Boundaoné, les NAK ont été identifiées comme une manifestation à part entière dans le paysage culturel du Burkina Faso voire de l’Afrique. Il note également l’engouement et l’adhésion des populations de la commune de Koudougou et des environs aux idéaux des NAK. Cette manifestation, malgré les péripéties économiques, est restée régulière dans son organisation. « Les NAK, quand elles naissaient, parce que j’ai eu la chance d’avoir été là au tout début, il n’y avait pas de site ni d’hôtels dans la ville de Koudoudou, il n’y avait pas de route. C’était très compliqué, parce qu’il n’y avait pas d’équipements. Aujourd’hui, on a tous les équipements pour pouvoir faire plusieurs concerts à la foi, on a des ressources humaines … Aujourd’hui, on a l’impression que les choses vont de soi, tellement, ça se fait simplement », a soutenu M. Boundaoné.

Le challenge des 25 prochaines années des NAK

Pour la vision 2045 des NAK, les experts ont souhaité que « les NAK deviennent une manifestation citoyenne qui assurent la promotion de l’offre culturelle nationale et confèrent un rayonnement international au Burkina Faso tout en renforçant la contribution de la culture au développement local et à la cohésion sociale ». Pour ce faire, les nouvelles orientations devraient s’opérer sur des réformes. Institutionnaliser les NAK; repenser le modèle économique de cette plateforme, envisager la création d’une structure commerciale pour gérer le volet commercial dans le but d’assurer une certaine autonomie des NAK d’au moins 30%, telles sont entre autres les propositions.

C’est un sentiment de satisfaction totale, avoue le promoteur des NAK, Koudbi Koala, « parce qu’il ne s’attendait pas à ces travaux très riches ». Pour lui, le diagnostic est clairement posé avec toutes les particularités, et toutes les intelligences possibles. « De ce que j’ai écouté, je pense que les NAK iront très loin. Parce que, si nous mettons en pratique ce qui s’est dit, je pense que nous serons très heureux dans l’avenir », a-t-il fait remarquer. Il a émis l’espoir de voir les jeunes s’approprier les NAK et de prendre le relais pour pousser la machine encore plus loin.

Les recommandations du colloque

La commission a, pour épiloguer soumis des recommandations. Il s’agira de faire dans les meilleurs délais une évaluation globale externe des NAK ; renouer le dialogue et la concertation avec les catégories socio culturelles et les partenaires des NAK et enfin considérer les conclusions du colloque et mettre en place une cellule de suivi de la mise en œuvre des recommandations.

Malick SAAGA

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