Hauts-Bassins : Le FDCT et l’Union européenne passent au crible les projets financés

Hauts-Bassins : Le FDCT et l’Union européenne passent au crible les projets financés

Financés à plus de 370 millions FCFA par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne (UE), dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), la plupart des projets bénéficiaires de l’appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins, sont en cours d’exécution. Afin de s’assurer de leurs bonnes mises en œuvre respectives, les bailleurs de fonds ont effectué une visite, le 9 décembre 2023 à Bobo-Dioulasso. Il s’est agi d’échanges directs avec les responsables de quelques structures bénéficiaires sur l’exécution de leurs projets.  

C’est un secret de polichinelle. Le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) ne reste pas indifférent aux structures qu’il finance notamment dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). Après avoir délié les cordons de sa bourse de plus de 370 millions FCFA pour subventionner 33 projets pertinents dans la région des Hauts-Bassins, il faut aller s’assurer, sur le terrain, de leurs bonnes exécutions respectives.

La plupart des bénéficiaires poursuivent leur mise en œuvre. Et pour mieux les accompagner à l’atteinte des objectifs du PAIC GC, le FDCT et l’Union européenne (UE) ont jugé judicieux voire ingénieux de visiter quelques projets dans la ville de Bobo-Dioulasso.

Le FDCT et l’UE s’imprégnant de l’exécution du projet chez X-Aero Design Productions

Echanger autour du projet ; percevoir la rationalisation de l’utilisation du fonds bénéficié ; présenter les pièces justificatives ; indiquer les activités couvertes et celles qui restent à exécuter, etc. c’est la marche à suivre.

L’assistant technique de l’UE, Aristide Akandé ainsi que sa collègue chargée de programme gouvernance, Carine Capo et une équipe du FDCT conduite par son directeur des études et de l’assistance technique, Yaya Soura ont alors passé au crible quatre projets bénéficiaires au premier jour.

Pour perpétuer les savoir-faire ancestraux

L’Association des jeunes coutumiers met en œuvre le projet de renforcement des acteurs du carnaval des masques à Bobo-Dioulasso. Une initiative bien appréciée par les visiteurs du jour, car elle consiste à initier et à former plus d’une centaine de jeunes de six villages de la région des Hauts-Bassins aux pratiques ancestrales. L’idée est de perpétuer quelques faits de la tradition en voie de disparition. « L’Association des jeunes coutumiers est là pour la valorisation de la culture Bobo Madarè. Cette valorisation est beaucoup basée sur l’initiation et la formation des jeunes », a indiqué le coordinateur du projet, Simon Sanou. Avec ses collaborateurs, ils ont pu réaliser les activités prévues, à savoir les concertations avec les coutumiers des villages, l’initiation des jeunes dans les villages, la formation en danse du masque, en confection des instruments, en chant de griot, entre autres. Il ne reste que le carnaval annoncé du 27 au 29 décembre 2023.

L’Association des jeunes coutumiers exposant son projet

Tout cela rassure le FDCT. Cependant Aristide Akandé de l’UE est resté sur sa faim. Il a relevé des risques dans l’exécution du projet et a manifesté son inquiétude quant à la finalité économique. Au-delà de la formation des bénéficiaires, y a-t-il de la création de richesse, s’interroge-t-il ? Et au responsable Simon Sanou de répondre que les jeunes initiés au chant du griot ou à la confection des masques vont monnayer leurs éventuels produits et services dans l’avenir.

Près de 80% de taux d’exécution à X-Aero Design Productions

L’étape suivante a concerné la structure X-Aero Design Productions. Elle propose une création d’une série TV de film d’animation : « L’enfant abeille ». A ce niveau le chronogramme d’exécution est mieux élaboré, détaillé et affiché. Le taux d’exécution du projet est estimé à environ 80%. Le coordonnateur du projet, Gilles Palenfo affirme être certain de respecter le calendrier, car la mise en œuvre ne concerne qu’un seul épisode. Au passage du FDCT et l’UE, les équipes de X-Aero Design Productions étaient à l’étape de peaufinage des personnages.

Directeur des études et de l’assistance technique, Yaya Soura

Les inquiétudes de l’UE à Kibi Group

A Kibi Group, c’est le même exercice. Le FDCT, l’UE et la Direction des études et des statistiques sectorielles-DGESS (coordination du PAIC GC) passent en revue le projet « Sya Eco-tourisme et loisirs ». C’est une plateforme culturelle qui entend promouvoir les activités touristiques. « Sya Eco-tourisme et loisirs est un produit de Kibi Group. L’idée principale, c’est la conception d’une plateforme à partir de laquelle on peut acheter des biens et services culturels et touristiques », a expliqué Sitélé Bakary Ouattara, promoteur de Kibi Group. Son projet a fait l’objet également d’un échange franc avec les bailleurs. « Quel service vous offrez concrètement à travers le site ? », s’est préoccupé Aristide Akandé. Il estime que l’hôtellerie est un domaine de business et non du social. Il faudra rentabiliser pour pouvoir assurer sa survie. Mais, il n’arrive pas à percevoir clairement cette rentabilité économique.

Au terme des échanges à Kibi Group

« Le fait de communiquer sur ces hôtels, on apporte de la valeur ajoutée. Quelle que soit la qualité d’un produit, s’il n’est pas connu, il ne peut pas être acheté. Nous donnons de la visibilité aux acteurs de la chaine de valeur », s’est défendu Bakary Ouattara. Malgré ces réponses, M. Akandé n’est pas trop convaincu de l’opérationnalisation de cette plateforme culturelle, d’ici début d’année 2024. Il a toutefois encouragé et fait des suggestions à Kibi Group.

Un salon du tourisme et de l’artisanat pour booster l’économie

Le dernier projet du jour est en fin d’exécution. Porté par la Fédération des acteurs du tourisme des Hauts-Bassins, ce nouveau cadre de partage et d’échange dénommé « Salon du tourisme et de l’artisanat de Bobo-Dioulasso » a été financé par le FDCT avec le soutien de l’UE. Le 9 décembre 2023 a marqué la clôture des activités.

A cette dernière étape des visites de la journée, le conseiller politique de l’UE au Burkina Faso, Karsten Mecklemburg a pu percevoir sur place, l’investissement de plus de 8 millions FCFA du FDCT avec le soutien de son institution. « Pour nous, c’est rassurant de voir les activités avancées, ici à Bobo-Dioulasso. C’est important pour nous, l’UE d’être à côté des acteurs locaux et avec le gouvernement du Burkina Faso pour valoriser l’activité du secteur de l’artisanat, de la culture et du tourisme, qui crée de l’emploi, qui crée une perspective économique dans tout le pays. Et la ville de Bobo-Dioulasso et la région des Hauts-Bassins, c’est quand même un centre du secteur du tourisme et de l’artisanat. Voir le succès du Salon avec notre soutien, ces bénéficiaires qui présentent le produit, ça nous encourage », a-t-il laissé entendre.

Le conseiller politique de l’UE au Burkina Faso, Karsten Mecklemburg

L’impact d’un tel « Salon du tourisme et de l’artisanat de Bobo-Dioulasso », à en croire le président de la FAT-HBS, Rock Moussa Fofana est perceptible. Il pointe du doigt la promotion du tourisme culturel et la dynamique d’une économie locale. « D’abord les acteurs du tourisme, eux-mêmes qui sont les hôteliers, les restaurateurs et tous ces espaces de loisirs y gagnent. Tellement que nous avons des touristes qui fréquentent notre destination, il va de pair que tout ce monde puisse bénéficier en terme d’économie, des retombées d’une telle activité », a-t-il soutenu.

C’est à travers une visite guidée dans les stands d’exposition-vente que les invités du jour ont pris congé du cadre chaleureux ponctué d’animations artistiques, de danse de masques, etc.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré   

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