Spectacle « Plus forte »/Dialogues de corps : Esther Tarbangdo fait danser pour panser

Spectacle « Plus forte »/Dialogues de corps : Esther Tarbangdo fait danser pour panser

A l'occasion de la 14e édition du festival Dialogues de corps, du 9 au 16 décembre 2023 à Ouagadougou, le Centre de développement chorégraphique (CDC) la Termitière, a abrité le tout premier spectacle intitulé « Plus forte ». Il s’agit d’une chorégraphie de Esther Tarbangdo qui s’engage dans une lutte contre les violences faites aux femmes.

« Plus forte » est une performance chorégraphique de l’artiste danseuse et interprète burkinabè, Esther Tarbangdo. Portée par sa compagnie dénommée Nooglum Kuuni, ce spectacle s’inscrit dans le cadre de « Parole de cœur et du corps », une première étape d’un vaste projet appelé « Goumé, je danse et je parle ». Et à l’occasion donc de l’ouverture officielle de l’édition 2023 du festival Dialogue de corps, une douzaine de femmes s’est invitée sur la scène. C’est une représentation chorégraphique de 25 minutes durant laquelle danse et parole s’entremêlent pour panser les séquelles notamment des violences faites aux femmes.

Esther Targbangdo, danseuse chorégraphe

Issues pour la plupart de Femmes Battantes, une association qui lutte contre les violences faites aux femmes, certaines d’entre elles ont traversé ou traversent encore des problèmes liés à leurs foyers respectifs. L’idée, selon Esther Tarbangdo, c’est de les amener à évacuer leurs soucis à  travers la danse. De façon claire, il s’agit de les convaincre à avoir confiance en elles en utilisant des mouvements et leurs voix pour se libérer. « Dans la vie, nous pouvons tous avoir des problèmes. Mais l’idéal serait de savoir comment s’en débarrasser. Le but donc à travers ce spectacle, c’est qu’elles parviennent à lâcher prise et aller de l’avant », s’est-elle voulue explicite.

C’est en 2020 que Esther Tarbangdo, à travers sa compagnie, fait la rencontre de l’association Femmes Battantes. « J’avais un projet autour de la question des violences basées sur le genre, auquel je voulais associer des structures qui mènent des luttes dans ce même élan. C’est comme ça que j’ai pu rencontrer cette association. Et depuis 2020, nous menons ensemble des ateliers lors desquels elles ont été encadrées par des chorégraphes comme Alassane Congo, Blandine Yaméogo, mais aussi des comédiens comme Mahamadou Tindano. A chaque fois que nous avons eu à travailler, je recrute aussi des jeunes filles pour prendre part aux ateliers. L’idée est que ces dernières s’imprègnent des réalités que vivent ces femmes dans leurs foyers afin de mieux se préparer », a indiqué Esther Tarbangdo.

Hadama Barry, comédienne et membre de l’association Femmes Battantes se dit très heureuse de prendre part à ce projet. Pour elle qui est dans le cinéma, l’adaptation au milieu chorégraphique n’a pas été du tout facile. Mais grâce à l’accompagnement de Esther Tarbangdo et des autres encadreurs, elle dit être parvenue. De son avis, ce projet est comme une sorte de thérapie pour elle, car elle arrive à oublier un tant soit peu les soucis qu’elle rencontre au foyer.

« J’ai pris du plaisir à travailler avec les danseuses » Roxane Mades de la Compagnie Mélimél’Ondes

Alors, « Plus forte » fait partie de dix projets de spectacles de dix pays respectifs, retenus par le CDC-La Termitière dans le cadre de la 14e édition de Dialogue de Corps. Dans cet élan, le CDC s’inscrit dans une démarche de mise en lumière des jeunes chorégraphes issus de sa structure de formation. Ledit projet se déroule également en étroite collaboration avec la Compagnie MéliMél’Ondes de l’artiste et chorégraphe, Roxane Mares, basée à Bordeaux (France). Une semaine durant, elle dit avoir pris part activement à l’atelier. « Je suis venue en tant qu’artiste chorégraphe, mais en arrière-plan, j’ai mon regard de psychologue. Le but du jeu, ce n’était absolument pas de faire une thérapie. C’était plus de l’exploration chorégraphique, tout en appuyant ce que ces femmes ont vu avec leurs différents formateurs (…) », a-t-elle précisé.

En rappel, le Festival Dialogue de Corps se déroule du 9 au 16 décembre 2023, sous le thème « Une histoire de corps ».

Cheick Amir MANEGA

Kulture Kibaré

CATEGORIES
MOTS-CLES
Partager

COMMENTAIRES

Wordpress (0)