21 juin : Du suivisme au Burkina Faso !
Chaque 21 juin de l’année, le monde entier célèbre la Fête de la musique. Cette commémoration festive a une origine française. L’évènement prend ses racines à la célébration du Solstice d’hiver et le solstice d’été, à travers une programmation musicale durant toute la nuit.
A cette époque, c’était les « Saturnales de la musique ». La toute première édition, le 21 juin 1976, va inspirer la célébration de l’élection du président français, François Mitterand, le 10 juin 1981, à travers la « Fête de la musique et de la jeunesse ». Vu le succès du concert gratuit à la place de la République à Paris, qui réunit environ 100 000 âmes, le ministre français en charge de la culture, Jack Lang s’en inspire, à son tour, un an plus tard, pour inviter les amateurs de musique à se produire en France. C’est ainsi qu’il propose la première édition de la « Fête de la musique», le 21 juin 1982, et les musiciens envahissent les espaces (parcs, rues, bars, etc.) pour s’égayer.
Aujourd’hui, le concept français est repris, chaque 21 juin de l’année, dans plus d’une centaine de pays et dans plus de 300 villes dans le monde entier. Et certains, de plus en plus, parlent de la « Journée internationale de la musique ».
Le Burkina Faso, depuis quelques années, a emboîté le pas. A cette commémoration de l’évènement, les amateurs de la musique arpentent les artères des grandes villes du pays pour donner des concerts gratuits. L’idée même d’un « Festival fête de la musique » est née à Ouagadougou, depuis 18 ans maintenant.
En cette 41e célébration, à Ouagadougou, les affichages publics, les panneaux publicitaires, les spots télé, etc. sont annonciateurs. Des concerts sont, en tout cas, attendus.
La Fête de la musique au Burkina Faso, est une occasion ou un cadre idéal pour les amateurs du 4e art aussi de promouvoir la musique certes. Mais, dans cette aire discographique mondiale où la jeune génération de vedettes burkinabè a du mal à se libérer de la servitude musicale, il ne serait pas impertinent de s’interroger sur ce suivisme depuis des années.
Le 21 juin pouvait aussi être une lucarne pour promouvoir et valoriser uniquement des sonorités et des rythmiques du terroir, à l’image du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) pendant la Semaine nationale de la culture (SNC). Offrons à voir, à travers nos rues, nos espaces, nos festivals, nos médias et sur tout support médiatique, la musique identitaire burkinabè, et où seront exposées et valorisées les œuvres musicales traditionnelles et/ou tradi-modernes burkinabè. Il est de toute évidence que personne ne valorisera les Burkinabè mieux que les Burkinabè.
La complexité de nos artistes, leur manque d’engagement et de confiance, la recherche du gain facile de certains promoteurs culturels, la fuite en avant, le suivisme irréfléchi, entre autres constituent un frein au rayonnement d’une musique identitaire burkinabè à l’échelle mondiale. Les paroles sont si belles dans le discours mais le comportement en est tout autre. Travaillons à faire du 21 juin (français) aussi, une fenêtre de la célébration de notre musique !
La véritable dynamisation de cette journée spéciale ne peut être possible que si les professionnels de la filière harmonisent leurs actions et efforts. Il existe pourtant l’Union nationale des acteurs de la musique enregistrée (UNAME). Apparemment, elle semble être une coquille vide ou une organisation fantôme qui agit selon les intérêts du moment. Et nous l’entendons rarement ou presque pas, le 21 juin. Pas d’activités visibles, pas de déclaration, etc. Il faut alors se ressaisir pour mieux s’affirmer. Et en la matière, le Burkina Faso a les ressources nécessaires.
La Rédaction