Culture : 2021, il faudra se dresser

Culture : 2021, il faudra se dresser

C’est une lapalissade de le dire, l’année 2020 a été marquée par la survenue de la Covid-19 au Burkina Faso. Et  la culture a été l’un des secteurs les plus touchés par cette pandémie.

Il est indéniable que la fermeture, par exemple, des restaurants  et des hôtels, dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, a été préjudiciable, au plan économique, aux acteurs du milieu. Les pertes au niveau de la restauration et de l’hôtellerie sont, en effet, estimées, selon la Fédération nationale des restaurateurs et hôteliers du Burkina Faso (FENARHOB),  à environ 8 milliards F CFA. Les agences de voyage, en se référant aux chiffres de l’Observatoire national du tourisme, ont perdu « à peu près 4 milliards  F CFA ».

C’est dans cette optique que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a énoncé, le 2 avril 2020, dans son message à la Nation sur la pandémie du Coronavirus, une batterie de mesures en vue de soutenir les acteurs (réduction de 25% de la patente au profit des entreprises du secteur du transport des personnes, de l’hôtellerie et du tourisme, l’application d’un taux réduit de TVA de 10%, etc.).

Dans le même ordre  d’idées, le chef de l’Etat a octroyé, pour la relance du secteur, un milliard  250 millions F CFA. Tous les acteurs sont-ils satisfaits de la gestion de cette manne financière? Difficile de le dire en l’étape actuelle des choses. Une chose est sûre, comme l’a reconnu le ministre Abdoul Karim Sango,  « l’année 2020 n’a pas été un long fleuve tranquille pour notre département au regard de la double crise sécuritaire et sanitaire que traverse notre pays ». En outre, avec ou sans accompagnement, la culture dans son ensemble, a essayé, au cours de l’année écoulée, de se remettre tant bien que mal sur les rails (Concerts, festivals, représentations théâtrales, projections cinématographiques, etc.).

Une masse à partager problématique

Au niveau du ministère de la Culture également, des activités (rencontre internationale des ministres de la culture du G5 Sahel ; lancement du premier appel à projet par le Fonds de développement culturel et touristique dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC-GC) ; deuxième édition du prix de l’entrepreneur touristique ; inauguration d’un immeuble à l’Institut national de formation artistique et culturelle (INAFAC) et diffusion du 3e Rapport périodique quadriennal (RPQ) ont certes été enregistrées. Malheureusement, des événements phares d’envergure nationale, voire internationale, tels la Semaine nationale de la Culture (SNC) ou encore le Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), pour ne citer que ceux-là, ont été passés sous silence pour cause de…Covid-19. Et avec la recrudescence de la pandémie, ces derniers temps, que penser de la tenue du FESPACO 2021?

Loin de jouer, les oiseaux de mauvais augure, cette nouvelle année sera, l’année des défis des acteurs de la culture, des arts et du tourisme. Comment envisager la relance de ces secteurs avec en toile de fond, une « masse à partager problématique » et un virus qui reprend du poil de la bête? Tout porte à croire, plaise à Dieu que cela ne fusse pas vrai, que les acteurs culturels burkinabè auront fort à faire pour cicatriser, économiquement parlant, les plaies occasionnées par la Covid-19. 

En outre, l’actuel ou le prochain responsable de la culture, et le futur gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré, en général auront du pain sur la planche. « Prévenir vaut mieux que guérir », a-t-on coutume de dire. C’est pourquoi, après l’euphorie suscitée par la nouvelle année, il est plus que jamais vital de réfléchir à des pistes de solutions et à de véritables stratégies afin de bâtir une culture burkinabè à la fois résiliente et prospère. Il faudra se dresser, véritablement ! Bonne et heureuse année 2021!

 La Rédaction

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