Projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre » : La première étape bouclée
L’Institut de recherche théâtrale du Burkina (IRTB), avec le soutien du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) et de la Coopération Suisse au Burkina Faso, a procédé à la restitution de la première étape du projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre ». Huit (8) participants sur les 12 officiellement annoncés, ont en effet, ce 4 novembre 2022 à l’Espace Grâce Théâtre, Ouagadougou, présenté une lecture publique de texte.
« Lire la paix pour une jeunesse intègre » est un projet de l’association Institut de recherche théâtrale du Burkina (IRTB) en co-réalisation avec le Laboratoire littérature arts et espace de société (LLAES) de l’Université Joseph Ki-Zerbo et de la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES). Il a été financé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de la Coopération Suisse au Burkina Faso, dans le cadre de l’appel à projets genre, jeunesse et décentralisation entrant dans la mise en œuvre du Programme d’appui au secteur de la culture (PASEC) V.
Porté par le comédien, auteur, dramaturge et metteur en scène burkinabè, Paul Zoungrana, par ailleurs fondateur de l’IRTB, le projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre » consiste à renforcer la cohésion sociale, à lutter contre la radicalisation et surtout à créer des espaces de rencontre avec en toile de fond le patrimoine littéraire (écrit et oral) du Burkina Faso. « Nous avons une jeunesse qui lit plus dans les réseaux sociaux que dans les productions littéraires. Nous avons pensé que c’était urgent et nécessaire d’aller puiser dans les sagesses, les savoirs, les créations littéraires pour créer le débat de société », a-t-il expliqué.
Le projet suit alors trois étapes. Il s’agit dans un premier temps de former des jeunes issus des écoles de théâtre. Cette étape vient d’être bouclée. A en croire donc Paul Zoungrana, « la formation a réuni 12 participants issus de 7 écoles différentes. Parmi ces écoles, vous avez l’Ecole supérieure de théâtre Jean-Pierre Guingané, l’Atelier permanent de l’initiation au théâtre-Cartel, le Centre de danse chorégraphique la Termitière, l’Université Joseph Ki-Zerbo, l’Université Norbert Zongo, l’école de l’Espace Grâce Théâtre et l’école de l’Atelier théâtre burkinabè ».
A la restitution, seulement huit (8) participants ont exposé leur talent sur la lecture de texte. Ils ont été outillés sur trois modules essentiels : apport de la littérature burkinabè contre l’extrémisme violent ; la compréhension et analyse du texte et enfin la maîtrise de la lecture théâtrale. Ces ateliers ont été respectivement donnés par Fatou Gislaine Sanou, Justin Stanislas Drabo et Patrice Kaboré. Selon la première citée, il s’est agi de façon pratique dans son intervention, d’exploiter des textes littéraires en général et ceux burkinabè en particulier pour questionner l’extrémisme violent. « Après ce parcours sur l’extrémisme violent, il a fallu maintenant entrer dans la littérature. Il était important pour moi, de faire un bref passage historique sur la littérature burkinabè notamment écrite, qui est moins connue en général, en dehors de nos amphithéâtres à l’université », a-t-elle indiqué.
Ce fut bénéfique pour Alex Sebgo. « Pour comprendre un texte, il y a beaucoup de paramètres que nous avons vus avec les formateurs. Du coup, cela m’a franchement éclairé. Par exemple, quand tu prends un texte, il y a le concept de l’auteur, comment tu arrives à percevoir l’idée générale du texte, les syntaxes, l’intonation, le rythme ? », a confié celui-ci.
La deuxième partie du projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre » va s’appesantir sur la création de spectacle de lecture. Elle va se dérouler du 7 au 30 novembre 2022, mais cette fois-ci avec moins de participants. Il sera exploité dans cette création, des textes d’auteurs burkinabè qui sont plus d’une soixantaine. « Nous réfléchissons sur ce projet depuis une année. Nous avons lu autant d’œuvres burkinabè de tous les genres, c’est-à-dire du théâtre, du roman, de la poésie, de nouvelles, des essais, etc. C’est avec tout cela qu’on a puisé des extraits qui peuvent créer le débat social, lutter contre la radicalisation, raffermir nos liens intercommunautaires. Juste pour dire que la littérature est une force qui peut accompagner notre pays à retrouver la paix », foi de Paul Zoungrana.
La troisième étape quant à elle consistera à diffuser le spectacle créé dans les universités et éventuellement dans les non-lotis, à partir du 1er décembre 2022 .
La clôture de la première étape du projet a été non seulement l’occasion pour les invités de découvrir l’art de la lecture des textes mais aussi de dévisager les huit (8) participants dont deux filles. Séance tenante, le promoteur de l’IRTB, Paul Zoungrana a officiellement lancé la deuxième étape, celle relative à la création de spectacle de lecture. Elle débutera dès le début de la semaine suivante.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré