PASEC V : Le FDCT et la Coopération Suisse scrutent les projets financés

Dès les premiers pas du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), la Coopération Suisse n’a pas hésité à délier les cordons de sa bourse pour accompagner l’institution naissante. Elle a donc, à en croire le directeur général du FDCT, Alphonse Tougouma, contribué à financer des projets à hauteur de plus de 800 millions Fcfa. Au-delà des rapports virtuels, les bailleurs de fonds ont bien voulu constater de visu l’évolution de ces projets financés et les fruits du financement d’où cette mission conjointe de suivi. Ce sont trois structures bénéficiaires dans la région du Centre qui ont été scrutées.

Le FDCT et la Coopération Suisse prêtant une oreille attentive aux observations des bénéficiaires

Un taux de réalisation de 146% à ABCA

« Projet pilote du laboratoire de créations artistiques numériques et animées « Canalab » », c’est l’intitulé du projet qui a été exécuté entre le 17 février et le 20 mars 2021 à Banfora, dans la région des Cascades. C’est un projet de l’Association burkinabè du cinéma d’animation (ABCA), implantée à Ouagadougou. Les activités menées ont permis d’outiller des enfants sourds et malentendants en dessin et peinture, en réalisation de film d’animation et en jeu de théâtre. De 15 enfants au départ, c’est finalement 22 enfants qui ont pris part aux activités. Selon le coordonnateur du projet, Wilfried Paré, l’objectif visé « est que ces enfants puissent à travers des outils culturels numériques et animés pouvoir interagir facilement avec leur environnement. Aussi, c’est de leur permettre d’être aptes à contribuer au développement de notre pays ». Financé à 5 820 250 Fcfa par le FDCT et la Coopération Suisse, le taux de réalisation est estimé à 146% selon l’ABCA, toute chose qui satisfait le représentant de la Coopération Suisse, Alexander Widmer. Ce dernier estime d’ailleurs que le projet a été bien conçu. Il a aussi apprécié l’implication des autorités locales régionales dans sa mise en œuvre. « Cela est très important pour donner une suite à l’activité », a-t-il fait remarquer.

DG du FDCT, Alphonse Tougouma

La diffusion des créations, l’autre souci 

Cap sur l’Association pour la promotion, la formation et la recherche en arts vivants. « Pépinière artistique plurielle » a été également financée à plus de 7 millions Fcfa par le FDCT et la Coopération Suisse. Ce projet a permis d’encadrer 10 jeunes femmes ayant une base en art dramatique. L’idée est de leur transmettre des outils techniques de recherche et leur permettant d’être capables de commencer un processus de recherche et de le finaliser. C’est dans ce cadre que Nadine Dionou a présenté son spectacle « Mon petit monde » qui dépeint les réalités des femmes déplacées internes. C’est le meilleur projet retenu parmi les 10 participantes. Il a été restitué mais la diffusion du spectacle se heurte à un autre souci de financement.

L’Association Taafe Vision a coopté le projet « Ecrire au féminin : femmes et vivre ensemble ». « Le but, c’est d’écrire des scénarios sur des histoires de femme par des femmes. On a voulu à travers ce projet que les femmes puissent apporter leur contribution à la lutte contre l’extrémisme violent, à proposer aussi des solutions pour la cohésion sociale », a expliqué la présidente de l’Association Taafe Vision, Azaratou Bancé, par ailleurs coordonnatrice du projet. Pour elle, l’évolution de son projet demande encore plus de financement, même si elle a bénéficié d’autres soutiens financiers autres que le FDCT et la Coopération Suisse qui ont déjà contribué à 5 080 000 Fcfa.

Alexander Widmer, représentant de la Coopération Suisse

Cette mission conjointe a positivement été appréciée par la Coopération Suisse. « C’est une journée de grande satisfaction parce qu’on voit vraiment que les moyens du fonds sont bien employés », a confié Alexander Widmer. Tout au long de la journée, a-t-il rappelé, il a pu relever un destin commun des trois projets : le souci de poursuivre les autres phases des projets après le financement du FDCT et la Coopération Suisse. Alexander Widmer a déploré le fait que les moyens financiers mis à la disposition des projets ne soient jamais suffisants parce que les besoins sont énormes. Il a invité d’autres acteurs (secteurs privés, fondations, etc.) à intervenir davantage. Mieux, le DG du FDCT, Alphonse Tougouma a en perspective, le financement des projets avec un plan d’action sur plusieurs années. Cela pourrait juguler, de sa conviction, les difficultés financières de l’après création par exemple.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré