Mise en scène : Six comédiens s’approprient la méthode Laure Guiré

Mise en scène : Six comédiens s’approprient la méthode Laure Guiré

L’Association la Compagnie Nectar est bénéficiaire d’un financement du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de la Coopération Suisse au Burkina Faso, dans le cadre du Programme d’appui au secteur de la culture (PASEC) V. Elle entend mettre en œuvre, entre septembre  2022 et janvier 2023, son projet « Résidences d’artistes » (Guidons la relève artistique en théâtre). En cours d’exécution, nous sommes allés à la rencontre des bénéficiaires, le 25 octobre 2022 à Ouagadougou.

Ils étaient six (6) participants à l’Espace culturel Gambidi. Un metteur en scène et cinq comédiens. Ils étaient en pleine séance avec la formatrice Laure Guiré, comédienne et metteure en scène burkinabè. L’exercice du jour a consisté à analyser les étapes d’une mise en scène à partir du texte « A la croisée de nos rêves » du comédien, dramaturge et metteur scène chevronné, Ildevert Meda.

« C’est plutôt un échange entre eux et moi. J’ai essayé juste de leur montrer ma façon de travailler en tant que metteure en scène. Comment j’aborde un texte ? Puisque vous n’ignorez pas que la mise en scène, c’est l’art de faire une représentation scénique d’un texte ou d’improvisation », a expliqué la formatrice.

Laure Guiré (droite) échangeant avec le participant Charles Nomwendé Tiendrebeogo

Laure Guiré s’est alors appesantie sur un élément jugé crucial dans la mise en scène d’un texte. La lecture. Quelle est la vision du metteur en scène avant d’aborder les comédiens ? Comment il travaille le texte avec ses comédiens ? Comment il demande aux comédiens de faire leur carte d’identité du personnage ? Ce sont entre autres ces questions qui ont permis de percevoir la démarche de la formatrice.

Pour Laure, il est essentiel de lire un texte huit fois avant de songer à la mise en scène. « J’ai toujours dit, quand on a un texte, il faut au minimum huit lectures avant que tu ne rencontres tes comédiens. Lire le texte une fois, tu le ranges. Tu le relis une deuxième fois après pour essayer de comprendre, puis tu le refermes pour le relire ultérieurement afin de percevoir le contexte historique, les relations entre les comédiens, la psychologie des comédiens, etc. Après tout ça, la dernière lecture qui correspond à la huitième lecture est la lecture de composition », a-t-elle soutenu.

En pleine séance à l’Espace culturel Gambidi

C’est une nouvelle expérience pour Charles Nomwendé Tiendrebeogo, metteur en scène, doctorant en théâtre et participant à la formation. « C’était une occasion pour moi de connaître sa méthode de travail, de connaître comment elle s’y prend avec ses comédiens, comment elle traite un texte ? C’est ce qui m’a beaucoup intéressé à prendre part à ce projet », a confié celui-ci. Cette formation l’a permis de comprendre plusieurs possibilités d’utiliser différentes méthodes notamment la technique de la carte d’identité. « Je donnais la parole à chaque acteur, mais je n’avais jamais demandé à un acteur d’aller faire la carte d’identité de son personnage », a-t-il ouvertement apprécié.

Wendaabo Landry Naré dite Wendy est l’unique femme qui participe aux séances. Artiste comédienne, elle envisagerait déjà de conduire la mise en scène d’un texte. « Après la formation, je vais me lancer dans la mise en scène, parce que j’en avais vraiment envie mais je me retenais. Maintenant, j’ai ce courage d’y aller », a-t-elle dit.

La formation a duré une semaine, soit du 17 au 22 octobre 2022 à Ouagadougou en attendant l’étape de Bobo-Dioulasso où le texte « Adjugé » du même auteur, Ildevert Meda sera mis en TP (travaux partiques). L’objectif donc du projet de la Compagnie Nectar est d’arriver à rendre plus apte, plus opérationnelle et plus professionnelle la future génération d’acteurs dans le domaine du spectacle vivant.

Il faut rappeler que c’est suite à l’appel à projets sur le genre, la jeunesse et la décentralisation dans le cadre du Programme d’appui au secteur de la culture (PASEC) V que le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de la Coopération Suisse au Burkina Faso, ont financé la Compagnie Nectar d’un montant de plus de 5 millions Fcfa pour la mise en œuvre du projet « Résidences d’artistes » (Guidons la relève artistique en théâtre).

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré     

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