Littérature : « Les Bruits de la muette » pour choyer le corps militaire

Littérature : « Les Bruits de la muette » pour choyer le corps militaire

L’espace culturel du restaurant Yelba, Ouagadougou, a accueilli le 18 juin 2022, dans le cadre de sa traditionnelle soirée littéraire, l’écrivain Laurent de Péléga Ilboudo. L’auteur de « Les Bruits de la muette » est venu présenter son œuvre. Il s’agit d’un roman de 154 pages comportant huit chapitres qui invite à balayer les mauvais clichés sur le corps militaire.  

Si certains encore pensent que le militaire est une brute, Laurent de Péléga Ilboudo s’en démarque farouchement. Cet écrivain burkinabè à travers son œuvre « Les Bruits de la muette » tente de balayer d’un revers de la main l’opprobre sur la grande muette.

L’écrivain Laurent de Péléga Ilboudo est un professeur certifié des lycées et collèges qui a servi dans la ville de Pô

En effet, l’histoire de son roman de 154 pages reparties en huit chapitres est bâtie sur le parcours d’un jeune villageois qui détestait les militaires. Mais, par la force des choses, il va vite se raviser. C’est en intégrant l’armée qu’il découvre que le militaire agit selon des codes qui lui sont propres. A partir de cet instant, son regard va alors changer. « Au départ, il détestait les militaires, mais il fut obligé de rentrer dans l’armée parce qu’il n’avait pas le choix. Avec le temps, il a commencé à apprécier ce corps qu’il détestait pourtant. Il est ainsi devenu un très bon militaire », a relaté Laurent de Péléga Ilboudo tout en faisant allusion à Emile, le personnage principal de l’œuvre.

Dans cette aventure littéraire, l’auteur scrute le comportement militaire et décrit la cohabitation parfois difficile, parfois tendre entre le militaire et les populations civiles. Anecdotes, témoignages, rumeurs, faits, Laurent de Péléga Ilboudo, s’en sert pour construire son histoire, dans le but choyer le militaire, d’inviter la population à être indulgente vis-à-vis de l’armée. En suivant l’exposé de ce roman, présenté par l’écrivain Boubacar Dao, il y a une évidence, l’auteur tente de défendre l’image d’un corps de métier souillé.

Des chaussures de militaires délavées pour refléter le parcours d’un soldat de rang

« Les Bruits de la muette » dépeint les pérégrinations d’Emile, entre deux villes stratégiques de la formation militaire au Burkina Faso. Pô, dans la province du Nahouri et Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins. L’écrivain pose également le curseur sur la formation tout en développant dans ses chapitres la vie du soldat, parsemée d’anecdotes.

« Les Bruits de la muette », à en croire Laurent de Péléga, transmet un message fort à la population. « J’envoie un message à la population de connaître les FDS et de les comprendre. Si on les comprend, il y a beaucoup de conflits qu’on peut éviter. Parce qu’il y a des choses que les militaires font, non pas parce qu’ils sont méchants mais c’est la formation qui le demande. Souvent ils sont obligés de le faire pour notre bien. Par exemple, le militaire ne frappe pas, on dit qu’il éduque. Quand il te frappe, dans son esprit, c’est pour t’éduquer », a confié l’auteur qui révèle avoir passé assez de temps avec des militaires dans la « ville caserne » de Pô pour mieux comprendre.

Professeur certifié des lycées et collèges, Laurent de Péléga, dans ce roman est arrivé à une conception personnelle sur l’homme de tenue. Le militaire, selon lui, est d’abord un homme comme toute autre personne. Il a des parents, des amis, des voisins, donc de l’amour à partager. Le militaire, c’est également un sous-homme, celui qui est capable de ravaler tout ce qui fait de lui un homme, c’est-à-dire la compassion, la pitié, etc. Enfin, constate toujours l’auteur, le militaire a toujours été un surhomme, celui qui est au-delà du profane, qui a les capacités que le civil n’a pas nécessairement.

« Les Bruits de la muette » est édité sous les Nouvelles Editions Pensée Africaine (NEPA) grâce au Fonds d’appui exceptionnel du gouvernement burkinabè aux acteurs de la culture face à la Covid-19. 250 exemplaires sont disponibles au prix unitaire de 4000 Fcfa. En attendant la sortie officielle du roman, des éminents littéraires, des personnalités publiques et les clients du restaurant Yelba se sont empressés de l’acquérir, au cours de cette soirée littéraire, initiée régulièrement par Sylviane Goulois Ouédraogo pour promouvoir la littérature burkinabè.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré        

 

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