OSC culturelles burkinabè : Une crise va éclater si jamais …

OSC culturelles burkinabè : Une crise va éclater si jamais …

Le secteur culturel artistique burkinabè, c’est une véritable lapalissade de le dire, est une chienlit. Coup-bas, racket, abus de pouvoir, droit de cuissage, exploitation, guéguerres, intérêts égoïstes, etc. sont le lot de cet environnement nauséabond. Mais comment prêter une oreille attentive à un secteur « brouillon » où les acteurs de la société civile culturelle continuent de salir leur blason à défaut de le redorer?

Venons-en aux faits. La Commission nationale des arts (CNA) a procédé à la remise officielle des premières cartes professionnelles d’artistes, le 2 juillet 2021. C’est, certes, un grand pas dans la vie de l’artiste burkinabè. Mais l’obtention de cette carte professionnelle suit, malheureusement, un processus où des personnes jugées « illégitimes » doivent donner leur quitus.

En effet, non content d’exclure la Fédération nationale du théâtre au Burkina Faso (FENATHEB) des instances décisionnelles pour l’acquisition de la carte d’artiste (puisqu’aucun de ses responsables n’est chargé de signer la déclaration sur l’honneur pour l’obtention de la carte professionnelle d’artiste), l’organisation mère des faitières culturelles dénommée Confédération nationale de la culture (CNC) s’est arrogée toute la « légitimité » au nom de tous les acteurs de la société civile culturelle burkinabè. Pourtant, cette organisation est bâtie sur du sable mouvant et elle n’est pas jusque-là représentative, à notre avis.

Pourquoi ? La Confédération nationale de la culture (CNC) est constituée de six (6) composantes que sont : la Fédération des arts plastiques et appliqués (FEFAPA), l’Union nationale de la musique enregistrée (UNAM), la Fédération nationale des arts de la scène (FN/PRO-SCENE), le Groupe de réseaux associatifs des acteurs du livre (GRAAL), la Fédération nationale des acteurs privées du patrimoine culturel (FENAPAC) et enfin la Fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel (FNCA).

Comme vous le constatez, ces filières composantes sont les six branches de la culture admises au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT).  Le hic, c’est que la Fédération nationale des arts de la scène (FN/PRO-SCENE) ne fait pas l’unanimité dans sa composition. Elle devrait connaître l’adhésion de tous les professionnels des arts de la scène comme la musique (live), le théâtre, la danse, etc. Malheureusement, une bonne partie des professionnels du théâtre et des arts apparentés ne s’y retrouvent pas. Le MCAT et la CNA pourraient, à toute fin utile, mener leur enquête pour corroborer cette allégation. Du coup, ces observations remettent évidemment sur la table de discussion, la légitimité de la CNC en tant qu’Organisation mère de la société civile culturelle, puisque la FENATHEB, n’en fait pas partie.

Le mémoire en défense de la FENATHEB se fonde sur l’inaction, la non structuration et la non représentativité de la FN/PRO-SCENE. C’est d’ailleurs le désœuvrement de cette FN/PRO-SCENE qui a peut-être conduit à la démission de la présidence d’Irène Tassembedo et par ricochet le chemin de la confortation vers la FENATHEB qui, est représentée dans toutes les régions du Burkina Faso et où les comédiens de théâtre, d’humour, de marionnette, etc. se reconnaissent.

Depuis le début, la CNC est avertie, mais a plutôt joué la carte de la politique de l’autruche en faisant semblant de ne rien voir ni entendre. A qui profite cette situation confuse ou du moins ce flou organisationnel? A Inoussa Samandoulgou dit Fat Lion, Secrétaire général de la CNC, issu de la FN/PRO-SCENE ou à Moussa Sanou, celui qui assure l’intérim de la FN/PRO-SCENE ? 

Il serait donc judicieux, sage et impératif pour le président de la CNC, Télesphore Bationo d’user de son bon sens, et surtout dans un souci de légitimité, pour suspendre la FN/PRO-SCENE afin qu’à l’unisson avec la FENATHEB, elles aboutissent à la création d’une unique et légitime fédération. A défaut, la CNC devrait, pour revêtir le manteau de la légitimité, intégrer purement et simplement la FENATHEB. Dans le cas contraire, persister, contre vents et marées, dans cette illégitimité, c’est réunir toutes les conditions nécessaires à l’éclatement d’une inévitable crise.

La Rédaction

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