Appel des « acteurs culturels » pour la paix : Une sortie en rangs dispersés

Appel des « acteurs culturels » pour la paix : Une sortie en rangs dispersés

La restriction des mouvements, l’annulation de certains festivals et manifestations culturels majeurs, l’interdiction des réjouissances publiques, etc. sont entre autres les conséquences de la crise sécuritaire qui sévit au Burkina Faso. Nul besoin de rappeler le fardeau et le calvaire des acteurs culturels dans ce contexte morose et difficile. Face à un tel environnement délétère, quelle résilience doivent-ils adopter pour s’en sortir ? Nos acteurs de la culture doivent, naturellement, jouer leur partition de manière dynamique, intelligente, inclusive et soudée. Malheureusement, le troupeau est en rangs dispersés.

Les intérêts égoïstes, les égos surdimensionnés, le m’as-tu-vu, les querelles intestines, les guéguerres absurdes et ridicules, les buzz puérils et inféconds, les coups bas, le clanisme, ont plutôt  pris le dessus sur la dynamique des actions culturelles.

La Confédération nationale de la culture (CNC) qui devrait être le fer de lance dans cette dynamique culturelle n’est en réalité qu’un instrument tendancieux qui a du mal à jouer sa véritable partition dans un secteur culturel et touristique en pleine descension.

Rien qu’hier, le 4 août dernier, pour être plus précis, un « Collectif des acteurs pour la paix au Burkina Faso » est monté au créneau à travers une déclaration dite « Appel des acteurs culturels pour la paix au Burkina Faso ». À l’évidence, les objectifs de ce nouvel organe sont creux, la forme et le fond également.

Cette déclaration est tout simplement une fuite en avant. Nous sommes tentés de dire qu’on a mis les charrues avant les bœufs. Sinon pourquoi, la CNC qui, du point de vue de l’autorité politique et les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso, reste l’organisation mère de la société civile culturelle la plus reconnue, n’a pas mobilisé à son niveau les acteurs pour cet « Appel des acteurs culturels pour la paix au Burkina Faso » ? En tout cas, cette sortie soulève mille et une questions.

Qui sont ces « acteurs culturels pour la paix au Burkina Faso » ? Font-ils l’unanimité dans le secteur culturel, artistique et touristique ? Pourquoi une si faible mobilisation au CENASA ?

L’« Appel des acteurs culturels pour la paix au Burkina Faso » n’est ni plus ni moins qu’un coup d’épée dans l’eau, à l’instar donc de l’« Appel de Wemtenga ». Regardez-vous dans la glace, asseyez-vous, posez-vous les bonnes questions et trouvez les bonnes réponses. Le désordre, la désolidarisation, le sabotage des uns contre les autres, la désunion qui y règnent sont les signes perceptibles de l’échec et de la déchéance du secteur culturel. 

Tant que les acteurs culturels, quelle que soit leur chapelle n’ont pas conscience qu’une lutte se mène en restant soudés, toutes les tentatives d’initiative ne seront que vaines. Il faut dès maintenant une autoflagellation afin de sortir de l’ornière. Ce serait une pure folie que de faire la même chose et de s’attendre à des résultats probants. A bon entendeur…bonjour chez vous !

La Rédaction

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