Résistance de Naaba Wobgo face à la conquête coloniale : Lassina Simporé disserte dans son nouvel ouvrage

Résistance de Naaba Wobgo face à la conquête coloniale : Lassina Simporé disserte dans son nouvel ouvrage

Un nouvel ouvrage vient de voir le jour. Intitulé « Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba », il a été officiellement présenté au public, dans l’après-midi du 11 septembre 2020 à Ouagadougou. Est-ce un roman, une œuvre scientifique, un essai ? En tout cas le récit est fondé sur un fait réel, la résistance de Naaba Wobgo pendant la pénétration coloniale française au Burkina Faso. Est-ce que Bukary Kutu a fui son palais ou a t-il opéré un repli stratégique ? Sur la question, la lecture semble toujours ne pas faire l’unanimité dans la société. C’est un autre pan de l’histoire du Burkina Faso que l’auteur Lassina Simporé, Enseignant-chercheur, Maître de conférences d’archéologie et actuel Secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) tente d’éclairer dans sa nouvelle oeuvre.

A entendre l’homme de lettres et critique littéraire, Boubacar Dao qui a présenté l’auteur et son œuvre, la pénétration coloniale française a eu de la violence lors de la conquête de la capitale Wogdogo (Ouagadougou), à cause de la supposée résistance de Naaba Wobgo dit Bukary Kutu qui y régnait en chef. En effet, en voyage d’expédition sur Wogdogo conduit par la colonne Voulet et Chanoine pour tenter d’entrer en possession du traité des Anglais signé par Naaba Wobgo, la mission a fini par user de la violence. Bukary Kutu quitta son palais. Capitulation ou repli stratégique ? Voulet et Chanoine intronisèrent un autre roi avec qui ils signèrent enfin leur traité de protectorat français. Toutefois ce pan de l’histoire sur Naaba Wobgo est resté controversé.

Selon l’auteur, l’Enseignant-chercheur et Maître de conférences d’archéologie, Lassina Simporé la rédaction de son ouvrage s’explique par plusieurs raisons. Il y a d’abord une insuffisance de connaissance générale de l’histoire du Burkina Faso. Ensuite, en tant qu’enseignant du secondaire et du supérieur, il dit avoir constaté chez les élèves et étudiants, un souci de documentation sur l’histoire nationale. Il s’est alors donné du pain sur la planche en s’engageant dans la rédaction d’une série d’ouvrages dont le premier est « Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba ».  C’est aussi un exemple pour lui, dit-il Secrétaire général du ministère en charge de la culture, de montrer en tant que responsable de la culture qu’on peut faire preuve de sa compétence. « Ce livre est ce que je pouvais faire pour montrer que je ne fais pas la culture pour le folklore. Je gère la culture et je peux travailler pour la culture »

En lisant l’œuvre, confie le critique littéraire M. Boubacar Dao, on pourrait s’intéresser au genre utilisé. « Est-ce un texte historique ? Un récit littéraire ? Je m’arrête un peu sur la notion de récit littéraire. Ici, le temps de la narration est présent, le passé simple et même le subjonctif imparfait comme dans le récit au style littéraire et non pas le passé composé. Est-ce un roman historique ? Non, les faits historiques sont réels avec des personnages non fictifs. Un roman réaliste ? Non, les personnages ne sont pas fictifs alors qu’ils devaient l’être. Un mémoire ? Non, l’auteur n’est pas un témoin des faits », a expliqué celui-ci. Il évoque « un livre d’histoire au style hautement littéraire ».  C’est donc un essai, écrit d’une manière particulière, si l’on s’en tient au spécialiste. Toute œuvre n’étant pas parfaite, M. Dao a relevé quelques imperfections à l’endroit de l’éditeur, CEPRODIF. Il s’agit de l’harmonisation des graphiques des noms propres et de certains autres mots en mooré et en français.

« Naaba Wobgo, Wogdogo et les Nasaar-damba » est un ouvrage de 87 pages reparties en trois chapitres. Le premier raconte comment la colonne Voulet et Chanoine a pu prendre la ville de Wogdogo. Le deuxième chapitre présente tous les différents Européens qui ont mis pied sur le territoire de Wogdogo. Et enfin la dernière partie, l’auteur confie disserter sur Naaba Wobgo. L’ouvrage est préfacé par Edouard Ouédraogo, fondateur de l’Observateur Paalga. En feuilletant les pages vous trouverez des annexes comme la toute première carte de la ville de Ouagadougou, les traités signés par les Français, les Anglais, etc. L’auteur y publie également une bibliographie. L’œuvre coûte 5000 FCFA.

Le patron de la dédicace, Cheriff Sy, ministre en charge de la défense et le parrain, Abdoul Karim Sango, ministre en charge de la culture, étaient tous présents à la présentation officielle de l’oeuvre.

Malick SAAGA  

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