Location de la salle du CENASA : Des artistes à bout de souffle

Location de la salle du CENASA : Des artistes à bout de souffle

Le Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) est un Etablissement public d’Etat, à caractère professionnel. Créé en 1999, Il a pour mission principale de promouvoir les arts du spectacle et de l’audiovisuel à travers la création, la production et la diffusion. De ses différentes branches, la salle multifonctionnelle « Théâtre national Koamba Lankoandé » est la plus attrayante. Avec ses 600 places et sa scène assez commode, elle est dotée d’une qualité acoustique mieux que le Palais du sport de Ouaga 2000 ou encore la Maison du peuple de Ouagadougou. Ce n’est pas tout. Ce joyau artistique en plein cœur de la capitale renferme un écran projection enroulable qui peut inspirer un bon décor ou une scénographie parfaite pour un spectacle. Le « Théâtre national Koamba Lankoandé » du CENASA possède donc certaines commodités en plus d’être au bon endroit de la ville.

Quoi de plus normal qu’elle soit prisée par les artistes, les promoteurs de spectacle et autres acteurs culturels dans la quête de promotion de leurs œuvres à travers les spectacles ?

Que nenni ! La réalité pour la location de ces lieux, de plus en plus, n’est pas exempt de calvaire. C’est un casse-tête chinois pour les artistes, du moins certains qui disent être mésestimés à chaque fois qu’ils ont affaire à la location de la salle  « Théâtre national Koamba Lankoandé » pour donner un spectacle.

Selon les tranches horaires du CENASA, le client qui loue la salle de spectacle dans la tranche du matin, ne la dispose qu’entre 7 heures et 12 heures. 13 heures et 18 heures pour la tranche de l’après-midi et enfin 19 heures et 24 heures pour la tranche nuit. Alors, on peut bien comprendre que cet EPE sous la tutelle du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme cherche à se faire de bonnes recettes mais, cette structure ne saurait s’égarer de sa mission première qui est de promouvoir les arts du spectacle, donc notre identité.

Il est si intelligible et rationnel, même pour le plus grand profane des arts de la scène, de savoir que la location de la salle pour le besoin d’une conférence de presse ou d’une projection cinématographique n’a jamais la même portée qu’un spectacle vivant (musique, théâtre, danse contemporaine, etc.). Qui, mieux que l’actuel directeur général du CENASA, Seydou Zongo dit Zêdess, (artiste-musicien), pour comprendre que la scénographie d’un spectacle vivant peut prendre une demie journée voire une journée d’installation ? Raisonnablement peut-on accorder la salle à un artiste-musicien à 13 heures pour qu’il soit immédiatement opérationnel et apte à 20 heures pour un spectacle digne de ce nom ?

Comment faire avec l’installation du matériel son et lumière (dans le cas où l’artiste apporte une sonorisation ailleurs que celle du CENASA), le câblage, la disposition des instruments de musique, ensuite la balance de chaque instrument, puis les musiciens, le réglage au millimètre près de la console, l’harmonisation de la régie, la fixation des écrans de projection enroulable, la balance d’ensemble, etc. ? Oui, c’est bien le dispositif prérequis pour un spectacle sérieux. Et toute la réussite d’un show réside bien dans sa préparation. Les pannes techniques enregistrées au cours du concert Béogo tour, le 6 décembre dernier avec Dez Altino est un cas palpable parmi tant d’autres.

La direction générale du CENASA l’ignore-t-il ? Peut-être, tous les travailleurs de la maison mais surtout pas Zêdess. Il peut bien se vanter d’avoir donné vie au CENASA dès son arrivée en mars 2016, mais son élan à un goût d’inachevé au regard de ces principes et modalités tendus. Comme si cela ne suffisait pas, le ton dédaigneux souvent utilisé pour s’adresser à certains clients du CENASA sort des mœurs.

Le DG peut vite recadrer le tir en trouvant la bonne formule pour permettre aux artistes de mieux se sentir dans leur peau quand ils y viennent. Sinon, cette grogne qui s’élève peut conduire à une frustration généralisée. Et les artistes pourraient exiger en toute légitimité, le départ immédiat et sans condition du DG du CENASA. C’est fort probable que cela arrive si cette situation persiste. Des artistes sont déjà à bout de souffle. Il est très utile de rappeler que le CENASA est loin d’être un domicile privé, c’est un foyer public des artistes et des professionnels de l’audiovisuel.

La Rédaction  

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