Entrepreneur culturel : Le statut est bien plus qu’une auto-proclamation

Entrepreneur culturel : Le statut est bien plus qu’une auto-proclamation

Le showbiz burkinabè a vu doubler, voire tripler, au cours de ces dernières années, le nombre de ses principaux acteurs  (artistes-chanteurs, musiciens instrumentistes, danseurs, producteurs, réalisateurs, etc.).  Parallèlement à cette croissance, de nouvelles notions ou de compétences ont émergé, parmi lesquelles la profession ou le métier d’«Entrepreneur culturel».

Il est vrai  que le terme «Entrepreneuriat culturel» n’est pas nouveau sous d’autres cieux, notamment en France et aux Etats-Unis. Dans ces pays, il s’agit ni plus ni moins que d’un secteur à part entière relevant du grand monde de l’Entrepreneuriat. Toutefois, l’expression «entrepreneur culturel» semble, depuis un certain temps, avoir le vent en poupe au Burkina Faso. C’est devenu littéralement un phénomène de mode. Les formations structurées ou non s’accentuent. Et les initiatives sont de plus en plus privées. Beaucoup qui s’y investissent au niveau national ont la plupart du temps appris eux-même sur le tas. Les formations ont plus tendance à se réduire à des partages d’expérience que des dispenses de modules standards  et académiques.   Au bout de compte, après les deux à trois jours d’échanges entre les jeunes (participants) et leurs mentors (formateurs), de nombreux acteurs culturels burkinabè, sanctionnés d’une attestation n’hésitent pas en effet à se proclamer «Entrepreneur culturel » ou à le revendiquer à cor et à cri.  Fort malheureusement, il ne s’agit, à l’observation des faits sur le terrain, que d’un flagrant abus de langage. En d’autres mots, nous sommes en présence du galvaudage d’un titre, ou en termes simples d’une usurpation d’identité.

L’entrepreneuriat culturel est si précis, délimité et «sérieux» qu’il ne saurait être impunément confondu ou associé à d’autres métiers du vaste monde de la culture. Un entrepreneur culturel n’est pas un chargé de communication ou un manager d’artistes. Il n’est non plus, ni un producteur ni un organisateur de spectacle encore moins un artiste musicien. Cela va bien au-delà. Absolument !

De prime abord, l’entrepreneur est une personne qui, porté par des valeurs et une idée forte, s’engage dans un projet avec ses outils et méthodes et suivant les textes qui le définissent. Cette première définition est valable pour tous les secteurs d’activités.

L’on peut aisément définir l’entrepreneur culturel comme un créateur d’entreprise avec un projet bien défini, motivé par un idéal (culturel). Dans sa quête de contribution au développement de l’art, cet homme ou cette femme doit avoir une vision artistique, culturelle ou créative. Un entrepreneur culturel dispose de ses propres moyens. Il ne compte pas sur l’Etat, il crée plutôt de la valeur ajoutée à l’économie du pays. Sa mission est donc plus grande que celle des métiers suscités. 

Par conséquent, tous ces jeunes désirant s’engager dans cette voie, doivent retenir que ce domaine est bâti autour de quatre grands axes incontournables : la création d’une structure avec un statut juridique ;  l’exploitation d’une opportunité d’affaires (au  plan culturel) ; la création de valeurs dans le secteur de la culture, et l’innovation.

La Rédaction

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