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Récriminations du SYNAMUB contre le DG du BBDA : Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Récriminations du SYNAMUB contre le DG du BBDA : Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

L’actualité culturelle est très fournie ces derniers jours. Il y a de quoi se mettre sous la dent. En témoigne, la récente sortie médiatique du Syndicat national des artistes musiciens Burkinabè (SYNAMUB) continue d’animer les débats.

Abdoul Kader Ouattara dit Almamy KJ, Secrétaire général du SYNAMUB  et ses camarades ont, au cours d’une conférence de presse, organisée le 2 juillet passé à Ouagadougou, décrié une gestion calamiteuse du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) sous Wahabou Bara.  

De la gestion « opaque » voire « discriminatoire » du Fonds exceptionnel de solidarité (FES) à l’interpellation du RENLAC pour un audit général sur le fonctionnement du BBDA en passant par la remise en cause même de l’« illégalité » ou de l’« illégitimité » de l’actuel directeur général, le SYNAMUB, n’a pas été tendre dans le ton. Sans mâcher ses mots, il a récriminé avec véhémence le mandat de Wahabou Bara. L’on viendrait à croire, à un règlement de compte déguisé. Peut-être que le SYNAMUB possède en lui des informations qu’aucun ne détient. Si tel est le cas, qu’il fasse appel à qui de droit pour éclairer les lanternes.

A contrario, si l’on s’en tient aux faits et rien qu’aux faits, on ne peut pas condamner le DG du BBDA sans au préalable apprécier son bilan que nous avons en face. Alors questionnons ses actions fortes entre 2016 et 2020.

En dépit des révélations accablantes du SYNAMUB, c’est sous la gestion de Wahabou Bara que l’organe suprême du BBDA, c’est-à-dire l’Assemblée générale (AG) a été mise en place, 31 ans après. Sinon, c’était le Conseil d’Administration qui assurait cette gouvernance.

La Rentrée du Droit d’Auteur (RDA) a été initiée en 2016. Elle se veut un espace d’échange entre les parties prenantes pour mieux appréhender les questions de la gestion des droits du créateur. Elle est tournante. Et à chaque étape, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Tenkodogo, l’engouement était le même.

Aussi, c’est sous le règne de Wahabou Bara que l’Académie de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) fut délocalisée pour la première fois en Afrique et c’est le BBDA qui l’a accueillie. C’était du 4 au 8 février 2019 dans l’enceinte du BBDA avec la participation de treize (13) pays africains. L’OMPI est une instance mondiale qui crée un espace de renforcement des gestionnaires du bureau de droit d’auteur.

L’on se souvient également que le Burkina Faso a soumis à la 22e session du Comité de Développement de la Propriété Intellectuelle (CDPI) un projet de « Renforcement de la filière musique et ses nouveaux modèles économiques au Burkina Faso et dans certains pays de l’espace UEMOA » en 2019 et qui a été adopté. Ce n’est peut-être rien mais cela laisse percevoir le dynamisme du BBDA dans l’espace UEMOA.

Quant aux plaintes enregistrées en rapport avec l’identification et l’affectation des œuvres littéraires et artistiques, le BBDA a bien voulu mettre en place une Commission Technique d’Identification des Œuvres Littéraires et Artistiques (CTIOLA) pour prévenir et réduire les conflits. L’intention est salutaire mais les compétences restent tout de même à renforcer dans la CTIOLA.

Au nombre, de ces efforts, s’ajoute le Fonds d’Aide aux Membres Agés (FAMA). Ici, le BBDA a réfléchi sur un système d’assistance sociale à ses créateurs membres du 3e âge, vivant dans une situation de précarité. Ils reçoivent entre 50 000 FCFA et 100 000 FCFA par trimestre. Lors d’une conférence publique, un vieux créateur, la soixantaine, dans la salle du CENASA avait exprimé son cri de cœur : « Si quelqu’un s’amuse avec Walib Bara, il va me connaitre ». Que voulait-il défendre en réalité?

Courant 2019, c’est plus d’un milliard de franc CFA collecté par le BBDA, soit un taux d’accroissement de 132% comparativement à l’année 2018, selon ses calculs.

Même si aujourd’hui, le Fonds exceptionnel de solidarité, une mesure d’urgence prise par le BBDA en temps de Covid-19 pour soulager certains créateurs membres, a montré des insuffisances, nous en convenons que  l’intention au départ n’était pas si mauvaise.

Aucune œuvre humaine n’est parfaite et ces quelques actions étalées ne justifient peut-être en rien, les récriminations du SYNAMUB. Mais force est de constater qu’avec l’arrivée de Wahabou Bara, le BBDA bat au rythme d’un optimisme réel. Si nous avons bonne mémoire, c’est sous sa gestion que nous avons remarqué un créateur empocher la somme de 17 millions de FCFA en une répartition, en dramaturgie.

Est-ce parce que la maison a reçu pour la première fois un homme averti et plus proche des artistes que nous sommes arrivés à ces exploits ? Il y a des imperfections, des insuffisances, des choses que nous voulons toujours comprendre, mais devons-nous jeter le bébé avec l’eau du bain ?

Si monsieur Wahabou Bara a été distingué à Kigali selon des critères dont seuls les organisateurs de cet événementiel savent, cela n’est pas à polémiquer du tout. C’est une personne physique qui recevra le trophée et non une personne morale. Autrement dit, c’est Wahabou Bara et non le BBDA. Alors de quel droit M. Bara va-t-il se prévaloir pour aller puiser dans la caisse du contribuable et se la couler douce au soir de remise des trophées ?

Rappelons que le BBDA est un établissement public de l’Etat, à caractère professionnel, chargé de la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins. Il a été créé par décret et est sous la tutelle technique du ministère en charge de la culture et sous la tutelle financière du ministère en charge des finances. Plusieurs compétences travaillent à l’intérieur de cette maison.  Et nul n’est éternel dans un poste nominatif. Chacun vient jouer sa partition et s’en va. Quand viendra l’heure de faire le bilan, il faudra aussi apprécier les bonnes actions menées. Et au regard des faits exposés plus haut, chacun pourra mieux faire son procès après tout, et même épiloguer sur la légitimité ou pas de Wahabou Bara, en ce moment, à la tête du BBDA.

La Rédaction  

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