Album « Fina tawa » : L’artiste Sydyr expose sa culture au monde

Album « Fina tawa » : L’artiste Sydyr expose sa culture au monde

Sydyr a présenté son nouvel album au public burkinabè, le 19 octobre 2019 à l’Institut Français de Ouagadougou. Intitulé « Fina tawa », le projet artistique est un produit du label « BK Prod » de Ibrahim Keïta (artiste-musicien et producteur).

C’est au cours d’une conférence de presse que l’artiste et son staff ont fait découvrir non seulement leur projet mais aussi la performance artistique du nouveau produit  à travers un concert-dédicace live. « Fina tawa » est le tout premier album du parcours de Omar Dao dit Sydyr. Il se compose de huit (8) chansons avec des thématiques variées (amour sentimental, tradition peule, valorisation du patrimoine culturel, etc). A en croire son auteur-compositeur-interprète, le style musical « crée une parfaite alchimie entre le blues et le jazz dans une coloration pop, le tout accentué de belles mélodies peules et mandingues ». L’artiste explique que sa musique est une fusion qui s’inspire de  la tradition notamment les « pas du berger peul » et des musiques d’ailleurs. La réussite de Fina tawa  a été possible grâce au rapprochement de Sydyr avec son grand-père. C’est ce dernier qui l’a surnommé d’ailleurs Sydyr (racine en peul) et qui lui a permis de s’imbiber des valeurs ethniques peules. Ainsi, dit-il, Fina tawa est une invite au monde et surtout aux artistes à un recours aux traditions.

Sudyr

La réalisation artistique de l’œuvre a réuni  un certain nombre de musiciens pour une résidence de création. Elle a duré une semaine, à Ouagadougou au sein de la structure BK Prod. C’était en 2017. « Je travaille avec une équipe depuis 2015. Ce sont tous des musiciens qui ont vus le début de Sydyr. Il s’agit de Eric Yelkouni (guitare), Jean Charles Zabsonré (basse), Ezechiel Zongo (batterie), Seydou Keïta (percussion, kora). Ils ont eu l’envie d’accompagner Sydyr et partager leur savoir-faire. On a travaillé vraiment en famille ». L’enregistrement technique est survenu la semaine suivante au studio international «Hope Musik » de l’ingénieur de son burkinabè, Eliézer Oubda.

Les ambitions du producteur

Mais comment est né la rencontre avec Ibrahim Keïta, patron de BK Prod, qui a décidé de produire entièrement cet album ? Sydyr est bien connu du cercle fermé des musiciens qui se produisent en live. Saxo d’argent au concours « Jazz performance » (Festival Jazz à Ouaga) et lauréat du tremplin   Nord-Sud à Soko Festival, ce garçon a saisi l’opportunité pour parcourir les grandes scènes au Burkina Faso et en France afin de prouver plus d’un dont M.Keïta.

« Sydyr est un jeune artiste pétri de talent que je connaissais depuis un bout de temps. Notre collaboration n’envisageait pas ce projet d’album. C’était vraiment essayer de pouvoir lui donner des adresses pour qu’il puisse poursuivre sa carrière. C’est suite à cela, le fait qu’on se retrouvait fréquemment et aussi sur différents projets communs que l’idée est venue d’aller plus loin artistiquement que lui trouver des adresses », a indiqué le producteur de « Fina tawa », Ibrahim Keïta.  Il ambitionne avec une telle œuvre, percer un marché plus vaste que celui national. « L’Afrique est déjà un marché potentiel pour un artiste comme Sydyr qui chante en peul, en bambara et en mooré. Vous savez que la langue peule est un peu partout en Afrique. Alors, ce n’est pas forcément le marché burkinabè mais le marché continental qui nous intéresse. On peut aller jusqu’en Ethiopie, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, etc. On peut aussi aller en Europe », a espéré le boss de BK Prod. Bien vrai qu’il dispose d’un bon réseau européen mais il serait judicieux selon lui de penser panafricain.

Le baptême de feu par un spectacle live

Sydyr, d’entrée de jeu, anime son baptême de feu par un spectacle live sur la grande scène de l’Institut Français de Ouagadougou, peu après la conférence à la cafète. Quatre musiciens (Eric Yelkouni, Jean Charles Zabsonré, Seydou Keïta et Nathan Compaoré-batteur) en arrière-plan enrobent de façon harmonieuse les belles envolées lyriques de Sydyr auréolées parfois de débit et de mélancolie. A la guitare accompagnement, celui-ci  transperce de façon subtile la sensibilité des spectateurs avec ses énergies anesthésiques. Tantôt du blues à coloration sahélienne chanté en langue, tantôt de la pop musique en mooré ou encore l’amour, sur un air soul. Les émotions se lisent sur les visages de la foule métisse.

Sydyr est une valeur certaine et son album « Fin tawa » est un chef-d’œuvre qui se délecte aisément. Croisons les bras et  laissons tout le dispositif managérial conduire l’œuvre jusqu’aux objectifs. Le mal au Burkina Faso, c’est toujours la suite regrettable constatée après les présentations officielles des albums. Sur ce côte le staff a rassuré introduire l’artiste dans un réseau pour mieux le promouvoir. Le produit Fina tawa est compétitif. Il faut bien y mettre les moyens pour le propulser à un niveau plus haut que le continent africain. L’album est bien disponible sur le marché discographique.

Malick SAAGA     

CATEGORIES
MOTS-CLES
Partager

COMMENTAIRES

Wordpress (0)