« Le Grand Café » : Tôt ou tard…
La structure de production et de management d’artistes musiciens, « Merveilles productions » a lancé officiellement, le 9 décembre 2011, le « Café ». Il s’agit d’une émission de divertissement et de culture destinée aux téléspectateurs de la télévision nationale du Burkina Faso. Ce nouveau programme, à l’époque, avait bien été accueilli, vu l’engouement suscité. Et l’animateur vedette, Papus Zongo était devenu la star du petit écran.
Le « Café », il faut le rappeler est une émission où l’invité (une personnalité culturelle, le plus souvent un artiste), répond aux questions relatives à son parcours professionnel mais aussi à sa vie privée.
Et, c’est une évidence, les gens aiment écouter les problèmes des gens. Les Burkinabè raffolent les potins. Tout naturellement, l’émission a vite eu du succès à cause, justement des commérages.
Malheureusement, le « Café » a fait long feu, c’est-à-dire, le succès fut de courte durée. Une léthargie qui a suscité plusieurs interrogations. Il n’y avait-il plus de sujets d’actualité culturelle à traiter ? Les partenaires de l’émission avaient-ils désisté ? On n’en saura pas plus.
Quelques années après, c’est le grand retour. L’émission renait de ses cendres. Le « Café » est désormais « Le Grand café » avec une ouverture politique, entrepreneuriale, etc. Cette nouvelle ancienne émission va sévèrement être décriée par une certaine opinion après le passage de Rama la slameuse, une artiste controversée. Pis encore, la télévision nationale qui diffusait l’émission a décidé de la suspendre. L’animateur et ses chroniqueurs sont remerciés. Leur point de chute est une télévision privée rivale. L’aventure se poursuit de nouveau. Comme, on le dit dans le jargon, quelqu’un laisse, quelqu’un prend. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2019/12/17/le-grand-cafe-avec-rama-la-slameuse-des-chroniqueurs-clownesques-et-inquisiteurs/ Aujourd’hui, « Le Grand café » s’est de nouveau volatilisé.
L’initiative « Le Grand café », de notre avis est bonne. Cependant, le rendu est très souvent entaché de bévues. Le professionnalisme et la courtoisie des chroniqueurs laissent à désirer. Le choix des invités de l’émission est parfois arbitraire. On constate aussi souvent du deux poids deux mesures. Les passages de Dez Altino et de Floby sont légions. Pis encore, l’enregistrement avec l’international conteur, KPG était complètement raté. Il semble que Papus Zongo et ses chroniqueurs ne prennent pas le soin de mener des recherches sur l’invité. Conséquences : sujet non maîtrisé, les spectateurs restent sur leur soif, etc.
Et pourtant, « Le Grand café » avait toutes ses chances de s’imposer en Afrique de l’Ouest, mieux que ces émissions ivoiriennes de divertissement, Peopl’Emik, Yvidero Show, etc.
Les Séparables avaient vraiment raison, les Burkinabè ont un « problème de finition ». Sinon les chaînes ivoiriennes ne pouvaient pas grossir leur rang d’audience avec des téléspectateurs burkinabè.
En toute franchise, Papus Zongo doit se montrer plus ambitieux avec « Le Grand café ». Les potins, les clashes, les polémiques, les coups de gueule ne manquent pas pourtant dans les réseaux sociaux. Et c’est là qu’il faut bâtir la forteresse de l’émission. Il ne faudrait surtout pas persévérer dans les mêmes imperfections et s’attendre à un résultat différent. Si prochaine saison, il y en a, il faut repenser/revoir le contenu qui, de plus en plus, est lassant. Sinon, tôt ou tard, « Le Grand café » disparaîtra comme s’il n’avait pas existé.
La Rédaction
