Femme en création acte 3 : Silence, ça bosse sur les spectacles de restitution

Femme en création acte 3 : Silence, ça bosse sur les spectacles de restitution

En résidence de création depuis le 1er mai 2023, Halimata Nikièma, Patricia M’Baïledé, Halimata Koussé et Augusta Palenfo sont en train de peaufiner leurs spectacles respectifs, dans le cadre du projet Femme en création 3 : « Productions de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 ». Chacune d’elles, avec ses trois comédiennes et ses deux assistantes, travaille dans un espace culturel en vue présenter une pièce de théâtre qui met en exergue les compétences des femmes dans les métiers des arts de la scène. Nous nous sommes rendus, le 18 mai 2023, dans les quatre différents espaces pour constater le travail artistique.

Le projet Femme en création 3 : « Productions de spectacles avec les femmes metteures en scène de Femme en création 1 et 2 », porté par l’Association Wéléni et cofinancé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), est en cours d’exécution. L’étape actuelle de la mise en œuvre se consacre à la création de quatre spectacles par les quatre femmes metteures en scène bénéficiaires. Il s’agit bien évidemment de Halimata Nikièma, Patricia M’Baïledé, Halimata Koussé et Augusta Palenfo.

Halimata Nikièma et ses comédiennes en pleine répétition aux Récréâtrales

A l’issue d’un casting, les 12 comédiennes retenues sont aussitôt allées en résidence de création, le 1er mai 2023. Elles créeront avec les quatre femmes metteures en scène, les différents spectacles de restitution, prévus dans le projet.

La pièce « Ingérence » de Halimata Nikièma

Reparties en quatre équipes, les comédiennes ont procédé avec leurs metteuses en scène, dès le premier jour, par un travail de table. Cela consistait, selon l’explication de Halimata Nikièma à découvrir et à comprendre le texte, à le défricher avec les différents personnages avant d’entamer la scène. Elle était en train de structurer la pièce « Ingérence » avec ses comédiennes au siège des Récréâtrales, à notre arrivée. Auteure et metteure en scène du texte, Halimata Nikièma dit traiter l’incivisme d’une part et la façon dont les ressources sont gérées par les dirigeants politiques, d’autre part. « Nous sommes montées sur scène et nous travaillons à peaufiner les différents personnages et leur jeu », a-t-elle indiqué. Comédienne dans ce spectacle, Sandrine Kibora promet de donner le meilleur d’elle-même pour répondre aux attentes du projet.

La vie des PDI, une préoccupation de Patricia M’Baïledé

A la Fédération du Cartel, nous apercevons Patricia M’Baïledé. Le spectacle sur lequel elle se penche s’intitule « Cri de mes entrailles ». Elle entend dépeindre la vie des Personnes déplacées internes (PDI) et dégager des perspectives pour leur réinsertion.

Patricia M’Baïledé dans un exercice individuel avec sa comédienne

« J’évoque ici, la problématique sur la vie des jeunes femmes déplacées internes. Elles sont la plupart abusées. Elles n’ont nulle part où aller. Elles ne savent pas à qui se confier. Pendant l’écriture, il y a eu des moments où je me suis déplacée dans des sites de PDI. J’ai discuté avec certaines. Et quand on passe du temps avec elles, on ressent vite ce qu’elles endurent. En tant qu’une femme, en tant qu’une mère, j’avoue que ce n’est pas facile », a-t-elle expliqué.

Dans cette représentation, Patricia M’Baïledé qui est aussi auteure et metteuse en scène, a distribué plusieurs rôles à ses trois comédiennes. A son niveau, il y a déjà eu un semblant de filage pour voir le squelette du spectacle, et mieux l’aiguiser. « On a eu le squelette de notre spectacle. Notre metteuse en scène travaille maintenant individuellement avec chacune de nous sur le personnage à incarner », a confié Fatoumata Kaboré.

Halimata Koussé s’intéresse à la place de la  femme dans les conflits

« Les souffleuses d’espoir », c’est le spectacle de Halimata Koussé qui questionne la femme dans les conflits. Elle a réquisitionné quant à elle, la scène du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) pour sa création. La pièce est déjà construite, les personnages aussi.

L’ambiance au CITO avec Halimata Koussé et ses comédiennes

« A ce jour, nous sommes à l’étape du filage. Je regarde et j’essaie de corriger un peu les coquilles des comédiennes », a-t-elle ajouté. Djigui Ouattara qui joue sa partition dans ce spectacle de Halimata Koussé dit vouloir faire ressortir dans son personnage « la force que nous devons avoir malgré le terrorisme dans notre pays ». Le message, à l’en croire est de dire aux Burkinabè de rester forts malgré la situation.

Quelle cohabitation entre PDI et les communautés d’accueil ?

Oliva Ouédraogo fait partie des 12 comédiennes sélectionnées. Elle a cependant tapé dans l’œil de Augusta Palenfo, qui travaille sur la pièce « Une autre vie est possible », à l’Espace culturel Gambidi. Il s’agit dans cette représentation d’interroger et les PDI et les communautés d’accueil. « Je veux dépeindre ce qui se passe entre les personnes d’accueil et les PDI. Comment elles se supportent vraiment ? », a-t-elle laissé entendre.

A l’Espace culturel Gambidi, d’un côté la formation des huit assistantes en scénographie et en régie son et lumière et de l’autre côté, Augusta Palenfo et ses comédiennes

Chacune des quatre metteures en scène est assistée par deux assistantes. Ces dernières sont chargées d’assurer la scénographie et la régie son et lumière. Ces huit jeunes femmes, étaient pendant notre immersion, dans les travaux pratiques avec le scénographe Issa Ouédraogo et le technicien régie son et lumière, Mohamadi Gouem. C’est la dernière ligne droite avant les quatre spectacles de restitution, prévus en début juin 2023.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré 

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