« Les souffleuses d’espoir » : Entre amertume et engagement de la femme dans les conflits

« Les souffleuses d’espoir » : Entre amertume et engagement de la femme dans les conflits

C’est dans le cadre du projet Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène 1 et 2 », que Halimata Koussé a présenté le spectacle « Les souffleuses d’espoir ». Il a été joué, le 8 juin 2023 au Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO). Dans cette pièce théâtrale d’une quarantaine de minutes, il est question de la place de la femme en temps de conflits intercommunautaires.

Des coups de feu retentissent. C’est le sauve-qui-peut. Des individus armés non identifiés sont à la poursuite d’autres individus. Ces fuyards sont visiblement des femmes. Elles ont pris la poudre d’escampette après des attaques meurtrières et se sont réfugiées dans une cachette. Dans leur pérégrination qui paraissait sans fin, elles ouvrent des petites fenêtres pour confier leur triste sort.

Quand les trois comédiennes s’expriment sur scène

Les spectateurs se rendent ainsi compte que chacune d’elles porte une vilaine plaie, une cicatrice indélébile, en fait, les séquelles d’une violence corporelle ou d’un viol. Très meurtries, ces victimes finissent par se convaincre que pleurnicher n’est pas la solution. Il faut prendre ses responsabilités, affronter le danger vaille que vaille et mourir dignement s’il le faut. Elles décident de s’enrôler comme des volontaires pour la défense de la patrie.

C’est certes une pièce de théâtre. Mais, bien au-delà d’une simple représentation, « Les souffleuses d’espoir » dépeint une autre réalité pendant les conflits intercommunautaires. Vous êtes-vous déjà interrogés sur le sort de ces femmes en temps de guerre et ce qu’elles subissent ? Peut-être que bon nombre de personnes ignorent toujours ce que certaines d’entre elles, dissimulent au fond de leur être.

En tout cas, dans cette représentation artistique, les trois comédiennes Valérie Nacoulma, Aïcha Kouanda et Djigui Ouattara ont su traduire à la fois et cette amertume et ce ferme engagement des femmes en temps de conflits intercommunautaires.

Les comédiennes et les techniciennes intervenant dans la pièce sont présentées par Laure Guiré, Présidente de l’Association Wéléni (rouge)

Le texte est écrit et mis en scène par la comédienne et metteure en scène, Halimata Koussé. Elle est assistée par deux autres femmes, Koumarami Karama et Kadidia Koné.

Halimata Koussé fait partie des bénéficiaires du projet Femme en création, acte 3 : « Production de spectacles avec les femmes metteures en scène 1 et 2 », cofinancé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de l’Union européenne, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). Un projet ambitieux, porté par l’Association Wéléni et qui a officiellement débuté en mars 2023, par une formation en écriture dramatique avec quatre metteures en scène de Femme en création 1 et 2. Elles ont ensuite procédé à l’écriture dramatique, puis à la création d’une pièce. L’épilogue consiste à présenter les quatre spectacles créés par les quatre femmes. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2023/06/08/cri-de-mes-entrailles-la-reinsertion-socioeconomique-des-pdi-mise-a-nu/

Dans le public on pouvait parfois lire l’effet émotionnel du jeu d’acteur

« Les souffleuses d’espoir » est alors le deuxième spectacle de restitution avec l’équipe de Halimata Koussé. « Une autre vie est encore possible » est la prochaine sortie de création. La pièce sera représentée, ce 9 juin 2023 à l’Espace culturel Gambidi, Ouagadougou, à 19 heures par l’équipe d’Augusta Palenfo.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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