Journées Koromba à Ouagadougou (JKO) : Une 3ème édition pour marquer la résilience
Du 20 au 21 avril 2024, la cour du Musée national du Burkina Faso (MNBF) accueille les Journées Koromba à Ougadougou (JKO). Il s’agit de la 3ème édition du genre, après une interruption en 2020. C’est Nestor Kahoun, représentant le parrain, le ministre d’Etat, ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme (MCCAT) qui a procédé à l’ouverture officielle des activités. Exposition d’arts culinaire, vestimentaire et plastique; conférence publique; nuit culturelle des Koromba sont entre autres les principales articulations de ces 48 heures de festivité.
Initiées en 2019, les Journées Koromba à Ouagadougou (JKO) avaient pu tenir la 2ème édition en 2020. Depuis cette date, les activités étaient suspendues à cause de la double crise sécuritaire et sanitaire. Quatre ans après, le commissariat général, représenté par Moussa Konfé a décidé de la relance de l’évènement. « Nous avons suspendu nos activités à la suite des attaques terroristes. Tellement nous étions affectés, nous avons pensé à un moment donné que ce n’était pas opportun de tenir ces genres d’activités. Après réflexion et en commun accord avec les personnes déplacées, nous nous sommes dit que pour marquer notre résilience, nous allons organiser la troisième édition des journées Koromba », a-t-il expliqué. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2020/09/13/jko-2020-les-koromba-se-creent-une-vitrine-de-promotion/
Cette 3ème édition se tient alors sous le thème : « culture, cohésion sociale et résilience au Burkina Faso : quel apport du peuple Koromba ? ». Elle a lieu, les 20 et 21 avril 2024 dans la cour du Musée national du Burkina Faso (MNBF), contrairement aux deux premières éditions, organisées au siège du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou).
La cérémonie officielle d’ouverture a été l’occasion pour les promoteurs de JKO de revenir sur la communauté Koromba. Ainsi selon toujours Moussa Konfé, par ailleurs sociologue et consultant, « les Koromba sont une population autochtone, anciennement installée au Burkina Faso, bien avant le dixième siècle et avant les communautés mossé. Ils ont occupé le Yatenga septentrional, ils se sont regroupés dans quatre grands royaumes (Arbinda, Bourzanga, Toulfé et Poe Mengao) qu’ils ont créés. Ils ont une diversité de patronyme, à peu près une quarantaine. Il y a des gens qui sont Koromba et qui ne le savent même pas. Il faut peut-être qu’on le leur rappelle ». C’est sans doute, cette nécessité de se découvrir et de se redécouvrir que les JKO ont été initiées.
Pour Nestor Kahoun, représentant le ministre d’Etat, ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, les JKO sont un évènement louable qui dégage des enjeux actuellement pour le Burkina Faso. « Le ministère en charge de la culture ne peut qu’encourager ces genres d’initiative. Particulièrement, quand on parle du peuple Koromba, c’est l’un des peuples les plus affectés. Et la tenue de cette édition montre une résilience. Aussi, ils montrent qu’ils tiennent toujours à la culture qui est la racine de tout. Nul ne peut abandonner sa culture et devenir une personne intègre. Aujourd’hui, nous parlons toujours d’endogène, et notre ministère soutient ces initiatives », a-t-il déclaré.
Durant les 48 heures de festivités, les Koromba exposeront leurs savoirs et savoir-faire en arts culinaire, vestimentaire, plastique, à travers une exposition. Il est également prévu une conférence publique sur le thème de l’édition, une nuit culturelle Koromba, etc.
Au-delà des autorités administratives, des autorités religieuses dont le chef traditionnel Ayo Hulo du Lorum se sont mobilisées pendant la cérémonie officielle d’ouverture. Succession d’allocutions sur fond de parenté à plaisanterie, prestation d’une troupe identitaire Koromba, défilé de mode mettant en exergue le mode vestimentaire Koromba, visite des stands d’expositions ont ponctué cette première journée.
Ram OUREDRAOGO
Kulture Kibaré