Salon d’Art contemporain : Le Collectif Wekré expose à Ségou

A la 20^e édition de Ségou’Art – Festival sur le Niger, la composante Salon d’Art contemporain accueille plusieurs activités. Il s’agit d’une exposition internationale In, des expositions Off, des ateliers, des maters class, entre autres. Le célèbre sculpteur burkinabè, Ky Siriki au-delà de son expertise dans les masters class, expose dans le In, au Village Festival sur le Niger. Par contre, quelques-uns de ses jeunes compatriotes se retrouvent dans le Off, notamment au Musée régional de marionnette de Ségou.

Aboubacar Sanga, secrétaire exécutif du Collectif Wekré et responsable de la délégation des artistes plasticiens burkinabè exposant en Off

Selon le secrétaire exécutif du Collectif Wekré, Aboubacar Sanga, c’est une tradition, depuis 3 ans pour le Collectif Wekré, d’être présent au Ségou’Art – Festival sur le Niger. « Cette année, nous n’exposons uniquement que des tableaux. Nous avons l’habitude de venir avec plusieurs disciplines (sculpture, photographie, etc.). Mais, cette fois-ci, nous avons fait focus uniquement sur les tableaux. On a une dizaine d’artistes exactement qui prend part à l’exposition et chacun est représenté avec trois de ses œuvres », a-t-il expliqué.

A l’en croire toujours, la trentaine d’œuvres aborde des réalités de certains pays du Sahel comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger. « Les artistes ont travaillé vraiment sur la situation que ces trois pays vivent, notamment l’insécurité et tout ce qui se passe. Ils ont également travaillé sur l’identité des peuples », a indiqué Aboubacar Sanga.

Yaucine devant son œuvre « Sérénité féminine »

Madina Gnanou dite Yaucine est sur place. Dans son tableau « Sérénité féminine », elle dépeint une femme sereine au cœur d’un environnement turbulent. Le message de l’auteure est clair: « tout ce qui se passe dans ce monde, il faut toujours garder l’équilibre. Vous le savez bien, l’Afrique est touchée par des guerres, la pauvreté et beaucoup de chose, qui peuvent amener l’homme à perdre l’équilibre. Je veux juste amener les gens à rester sereins, résilients et à garder l’équilibre. Et pour moi, le symbole de cet équilibre est la femme », a-t-elle soutenu.

Romain Ilboudo expliquant le sens de sa toile

Les œuvres de l’artiste Romain Ilboudo s’appesantissent sur les festivités des femmes, dans une perspective de préservation des valeurs. Il estime que la tradition est en voie de disparition, et la préserver devient nécessaire et indispensable aujourd’hui, dans la consolidation du tissu social, du renforcement des liens et de la cohésion sociale.

La contemplation de la Franco-malienne, Amy Camara

D’un oeil extérieur, Amy Camara, une Franco-malienne apprécie. Elle affirme d’emblée que les œuvres burkinabè en particulier et africaines en général ont une expressivité originale et authentique. « Il y a un vrai message. Essayer de représenter des gens oubliés, le savoir des ancêtres, etc. pose la réflexion sur notre chemin, ici et maintenant, la direction à prendre pour l’Afrique. On est à un tournant actuellement et on le ressent dans ces œuvres qui sont présentes ici », a-t-elle laissé entendre.

Malick SAAGA depuis Ségou

Kulture Kibaré