PAIC GC/Hauts-Bassins : L’association Landaya reçoit la visite du FDCT et l’UE
Au Centre culturel Aniké, Bobo-Dioulasso, l’association Landaya mène ses activités. Il s’agit notamment des répétitions artistiques dans le cadre de son projet de création d’opéra « La nation mère » financé à hauteur de 15 millions FCFA par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). Les bailleurs ont effectué une visite, le 10 décembre 2023 en vue de s’imprégner de l’état d’avancement de l’exécution de ce projet bénéficiaire à l’appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins.
« Le projet que vous mettez en œuvre, est-ce que vous avez des difficultés ? Vous avez mobilisé beaucoup d’artistes, comment vous les avez sélectionnés ? Qu’est-ce qui est déjà fait et qu’est-ce qui reste à faire ? », ce sont quelques propos introductifs du directeur des études et de l’assistance technique du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), Yaya Soura. A l’instar des quatre autres projets, visités plus tôt la veille, l’objet de l’immersion est de s’assurer de la bonne mise en œuvre des projets spécifiques à la région des Hauts-Bassins, financés dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). C’est pourquoi le FDCT, l’Union européenne (UE) et la Direction générale des études et des statistiques sectorielles (DGESS) du ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT) font la ronde depuis le 9 décembre 2023 à Bobo-Dioulasso.
C’est alors le tour de l’association Landaya. Elle mène ses activités au Centre culturel Aniké. Son projet consiste à créer un spectacle dénommé création d’opéra « La nation mère », et à diffuser.
Au cours de la visite, un extrait de la chorégraphie a été présenté par les bénéficiaires du projet. La scène jouée, s’inspire visiblement de la situation actuelle du Burkina Faso marquée par la crise sécuritaire. Dans le jeu, on perçoit clairement la résistance par le combat et la victoire perceptible sur l’ennemi. « J’ai tenu un peu compte des circonstances de la situation actuelle qui prévaut réellement au Burkina Faso. Vous avez vu le début du spectacle, j’ai un peu ébauché beaucoup de problème liés à l’insécurité, la diversité culturelle… », a expliqué le chorégraphe de la création, Zekoua Bi Séraphin (Le moine).
Le projet s’exécute sur une période de sept mois. D’ailleurs, il devrait connaître son épilogue, ce mois de décembre 2023. Malheureusement, la mise en œuvre suivant le chronogramme inquiète l’assistant technique de l’UE, Aristide Akandé. Il veut tout d’abord comprendre le développement des industries créatives du projet. « Derrière tout ça, le projet a une finalité : c’est de faire venir des artistes et de faire en sorte que ces artistes puissent vivre de leur art. Ce que nous voulons comprendre un peu, c’est comment cette création permet aux artistes de pouvoir s’affranchir un peu du besoin et profiter de cette création. C’est l’objet en fait du financement », s’est-il montré un peu inquiet.
L’autre aspect qu’il soulève ensuite est le respect du chronogramme qui, de son avis, accuse un retard. Normalement, les activités devraient être clôturées. Si la création d’opéra « La nation mère » est bouclée, il reste cependant plusieurs autres phases à entamer (l’avant-première de l’opéra, la postproduction vidéo montage, le plan de promotion et de diffusion, entre autres). Pour l’assistance technique de l’UE, il ne serait ne pas possible d’exécuter ces activités dans les délais. Le coordonnateur du projet, Ousmane Dembélé quant à lui, pense que c’est possible, mais seulement avec quelques ajustements du programme.
« Souvent quand on est dans la création, on veut que ça soit tellement parfait, que tout soit bien monté. Mais, on oublie souvent qu’on a des délais. Et c’est ce que mon collègue tente de vous dire. Si vous ne faites pas attention le contrat va finir et la partie où on doit valoriser tout le travail qui a été fait, on n’a pas alors pu le présenter. Il(ndlr M.Akandé) vous encourage maintenant à vous rasseoir avec votre collaborateur Gilles Palenfo pour avoir une programmation claire. Regardez en fonction du niveau d’avancement du projet, quelles sont les différentes étapes et quand est-ce qu’on peut les réaliser ? », a rebondi la chargée du programme gouvernance de l’UE, Carine Capo.
Djibril Belem et Jérôme Zoungrana de la DGESS du ministère en charge de la culture, ont, pendant leur intervention, salué la pertinence du thème abordé dans la création d’opéra. Cependant, ils n’ont pas manqué d’inviter le bénéficiaire du financement à prendre en compte toutes les observations pour la réussite de la mise en œuvre du projet.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré