Tobias Biancone, directeur général de l’ITI : « Nous sommes une Organisation des artistes pour les artistes »

Tobias Biancone, directeur général de l’ITI : « Nous sommes une Organisation des artistes pour les artistes »

Le Suisse Tobias Biancone est le directeur général de l’Institut international du théâtre (ITI). Présent au 36e Congrès mondial qui a eu lieu, du 20 au 25 février 2023 à Fujairah, aux Emirats Arabes Unis, nous l’avons rencontré, juste après l'élection du nouveau conseil exécutif de l'ITI, le 24 février 2023. Nos échanges ont porté sur la vie de cette plus grande organisation mondiale des arts de la scène, avant même l’élection du nouveau bureau exécutif, dans les jours à venir. Il s’est alors confié à cœur ouvert en français, bien que n’étant pas francophone.

Kulture Kibaré : Le mandat passé du conseil exécutif de l’ITI a duré quatre ans, 2017-2022. Quel bilan pouvez-vous nous dresser ?

Tobias Biancone : Dans le secrétariat général et le conseil exécutif, il nous fallait réunir les gens en ligne pour maintenir la connexion. On a fait cinq ou six jours en 2020. C’était en Suisse. Quand on a fait ça, on a laissé tous les Centres ITI se présenter et nous dire ce qu’ils font, les problèmes qu’ils ont eus ou qu’ils ont avec le Coronavirus. Au terme des échanges, les gens ont applaudi et rigolé, tout le monde était heureux, et j’ai même fondu en larmes. Tout ce qu’on a fait, c’était pour donner de l’espoir. C’était dur mais très enrichissant.

K.K : A l’assemblée générale du 36e Congrès mondial à Fujairah, les membres du conseil exécutif sont passés de 8 à 12. Pourquoi ce choix ?

T.B : Quand j’étais dans le conseil exécutif, c’était toujours 20 membres. On a proposé 20 personnes et on a eu 20 candidats. On a tous applaudi. Après, une personne a attiré notre attention pour dire que ça ne répond pas à la charte. Parce que, la charte dit qu’un membre qui est sélectionné doit avoir la majorité des votes. Cela a fonctionné en Espagne, en Chine, etc. A Segovia (Espagne), ils étaient 13 membres et maintenant nous sommes à 8 membres. J’ai alors dit que cela ne fonctionne plus. On va peut-être faire une assemblée générale extraordinaire et on va changer. L’idée du conseil exécutif, c’est d’être là pour l’organisation.

Tobias Biancone

 

K.K : Le conseil exécutif de l’ITI a été renouvelé pour un mandant de deux ans. Quels sont les grands défis qui s’imposent à ses nouveaux membres ?

T.B : Une chose qu’on doit faire, c’est de créer un plan stratégique pour notre Organisation, avoir un créneau de travail avec les membres du conseil exécutif et scruter tous les aspects.  Par exemple, comment on peut aider les artistes, les autres… Comment on peut aider les acteurs des arts de la scène, disons tout le monde ? C’est de réfléchir pour voir comment on peut amener le théâtre, la danse, etc. dans un univers où les artistes créent à partir de leurs racines. Qu’une pièce soit originale, unique et ne ressemble pas à autre chose ! C’est vraiment le défi. Nous sommes une Organisation des artistes pour les artistes.

K.K : Au conseil exécutif de l’ITI, deux autres Africains font leur entrée. Il s’agit du Ghana et de l’Ouganda qui ont rejoint le Soudan et le Burkina Faso. Quelle est votre appréciation ?

T.B : Mon interprétation est que les gens sont attentifs. Ils observent et ils ne sont pas stupides. Quand je regarde les gens qui ont été sélectionnés de l’Afrique, c’est d’une part, l’idée du conseil régional africain. Je considère le Soudan comme un pays arabe. Les trois qui ont été sélectionnés, le Ghana, le Burkina Faso et l’Ouganda, sont à mon humble avis des personnes positives.

K.K : Qu’est-ce que vous attendez du nouveau conseil exécutif de l’ITI ?

T.B : J’attends à ce qu’il aide l’Organisation dans l’élaboration du plan stratégique, à ce qu’il crée de nouvelles visions et à ce qu’il ouvre l’Organisation à des artistes qui travaillent dans le domaine traditionnel.

Propos recueillis par Malick SAAGA, à Fujairah, aux Emirats Arabes Unis.

Kulture Kibaré

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