Spectacle « Beoogo »/FITMO/FAB 2023 : Le fils et la mère se dénudent

Hypolitte Kanga (droite) et sa mère à la fin du spectacle

La complicité entre mère et fils dans certaines familles africaines est perceptible. Dans des situations parfois difficiles, les garçons ont plus tendance à se confier à leur mère ou plutôt c’est la génitrice très attentionnée, qui arrive à lire l’attitude ou le comportement de son enfant et l’aborde. Dans l’un ou l’autre cas, il y a un fort attachement de liens entre les deux. Est-ce cet aspect social que tente de dépeindre Hypolitte Kanga ?

En tout cas, dans  le spectacle « Beoogo », l’artiste comédien y invite sa mère biologique sur scène. Les spectateurs perçoivent la substance des échanges des interlocuteurs en langue mooré, sous-titré en français.

Pendant le jeu sur scène

Dans le jeu, une mère pensive et préoccupée par les effets secondaires de la modernité s’inquiète de l’avenir de sa famille. La précarité frappe à sa porte, s’alimenter décemment devient pratiquement si difficile. Elle ne sait que faire. Son fils soucieux entend changer la donne. Un dialogue s’engage, parfois des confidences, parfois des aveux d’impuissance. La mère est désespérée. Le fils, quant à lui est optimiste et très déterminé à sortir sa génétrice de cette infortune.

Quelques acteurs qui ont pris part au spectacle « Beoogo »

Dans cette représentation théâtrale de la Compagnie Danthemuze du Burkina Faso, tout espoir est permis. Il faut croire en l’avenir tout comme Hypolitte Kanga y a cru. « C’est un projet que je traine depuis 2008 ou 2009. Quand j’ai découvert le théâtre et que plus tard j’ai pu me professionnaliser, mon rêve c’était de jouer sur scène avec une grande dame », a-t-il confié. Cette grande dame n’est autre que sa mère biologique qui a relevé le défi. Elle n’est pas comédienne certes, mais elle est arrivée dans cette mise en scène de Sidiki Yougbaré à restituer non seulement le texte et surtout les émotions.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré