Théâtre : La Fédération du Cartel outille des jeunes praticiens à Pô

Théâtre : La Fédération du Cartel outille des jeunes praticiens à Pô

La Fédération du Cartel a, dans le cadre de son projet « Parcours Form’Action », organisé le 9 septembre 2023, de façon simultanée, trois restitutions d’ateliers de formation sur le renforcement de capacités des acteurs de théâtre, dans les régions du Sud-Ouest, la Boucle du Mouhoun et le Centre-Sud. Il s’est agi d’un exercice qui vise à présenter le résultat de six semaines de partage et d’échanges sur le jeu d’acteur, le théâtre d’objets/marionnettes et les techniques d’improvisation. Nous étions à Pô pour la restitution. 

Entre le 1er août et le 9 septembre 2023, des jeunes praticiens bénéficiaires du projet « Parcours Form’Action » de trois régions (Sud-Ouest, Boucle du Mouhoun et Centre-Sud) ont renforcé leurs capacités en jeu d’acteur, en théâtre d’objets et marionnettes et en techniques d’improvisation. A tour de rôle, les différents directeurs artistiques, Alain Hema du Théâtre Eclair, Athanas Kabré de la Compagnie du Fil et Anatole Koama de l’Association Grâce Théâtre du Burkina ont partagé leurs expériences professionnelles aux jeunes stagiaires. Après six semaines d’atelier, la Fédération du Cartel a présenté le fruit de son investissement artistique en choisissant une mise en espace en guise de restitution.

Les jeunes stagiaires se prêtant à l’exercice sur scène

Anatole Koama, lui, a dirigé la mise en espace et le processus de création avec une quinzaine de stagiaires à Pô. « La mise en espace est une sorte de mise en scène. Après tout le travail abattu, je les ai réunis pour une mise en espace », a-t-il expliqué. C’est un exercice pratique, à l’en croire qui permet d’exposer quelques techniques enseignées par les différents formateurs. « Pour faire une mise en espace, tu es obligé de travailler les comédiens, de revenir sur le jeu d’acteur, sur les techniques d’improvisation, etc. Donc, tu fais un ensemble de travail », a-t-il soutenu.

A Pô, c’est un texte d’Issiaka Sawadogo, un stagiaire auteur de « Parcours Form’Action » qui a été choisi pour l’exercice. Sur scène, dix comédiens ont tenté de dépeindre le terrorisme en présentant une des facettes du mode opératoire du phénomène. Ainsi, le jeu d’acteur a permis de se rendre à l’évidence que ces extrémistes violents s’intéressent aux jeunes en chômage et dans une extrême précarité pour leur enrôlement. Dans cette mise en espace, bien que les jeunes stagiaires soient novices, le message semble être compris par le public.

Le participant Anè Poayaara c

Au terme de la représentation, le participant Anè Poayaara confie n’avoir jamais auparavant joué au théâtre. « C’est ma première fois d’être à une telle formation. Elle a été la bienvenue. Quand on a débuté avec Alain Hema pour le jeu d’acteur, sincèrement on a compris les techniques qu’il faut utiliser. Avec Athanas Kabré, on a appris à fabriquer et à manipuler les marionnettes. Anatole Koama nous a appris à jouer sur une scène », a-t-il dit. Instituteur de formation et passionné de théâtre, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Quant à Katiga Madina Batiga, une autre participante, c’est un rêve qui se réalise. « Mon rêve était de devenir une artiste comédienne. Grâce à cette formation je sais désormais comment on créer le personnage ? Comment monter le texte ? Comment interpréter efficacement, parce que je ne jouais que dans les kermesses pour juste m’amuser. J’ai compris maintenant que c’est un travail à prendre au sérieux », a-t-elle fait savoir. Elle estime qu’elle a déjà les atouts pour postuler à des castings.

Anatole Koama, au terme de la restitution a tenu à remercier tous les partenaires dont le FDCT et l’UE qui ont financé le projet

Le projet « Parcours Form’Action » est une initiative de la Fédération du Cartel. Elle a bénéficié d’un financement de plus de 30 millions FCFA du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). L’objectif est de professionnaliser des praticiens des arts de la scène au Burkina Faso. Débuté en avril 2023 par une formation de renforcement de capacités en écriture dramatique, scénographie, etc., cette étape se veut le résumé de tous les outils et techniques acquis durant tous les ateliers. « La prochaine étape, c’est la suite de la formation au niveau des stagiaires auteurs et stagiaires scénographes, parce qu’ils n’avaient pas fini. Ils avaient fait deux semaines et il reste deux semaines à terminer à Ouagadougou, et la boucle est bouclée », a informé M. Koama. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2023/06/22/theatre-le-cartel-annonce-officiellement-son-projet-parcours-formaction/

Le directeur provincial en charge de la culture de Pô (remettant une attestation de formation aux stagiaires) a confié qu’il rendra compte à son ministre de tutelle que le financement reçu a été bien utilisé

Il faut rappeler qu’à Diébougou, Alain Hema a procédé aussi à une restitution avec ses participants, et Athanas Kabré était à Boromo pour la même activité.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré 

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