Et si on commençait à traiter autrement les guest stars !

Et si on commençait à traiter autrement les guest stars !

28 mars au 4 avril 2020. Reportée à cause de la Covid-19. 26 novembre au 3 décembre 2022. Nouveau report pour des questions organisationnelles, budgétaires, sécuritaires, etc. 29 avril au 6 mai 2023. La bonne échéance. Nous y sommes. La 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) 2023 bat son plein, visiblement dans un bon état d’esprit.

En 40 ans d’existence, la biennale populaire de la culture et des arts est devenue un patrimoine. Chaque célébration a sa magie. Ceux qui étaient au stade Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, ont été certainement égayés par les différentes prestations de la cérémonie d’ouverture. Ceux qui n’y étaient pas aussi, ont dû suivre la retransmission en direct à la télévision nationale, instant après instant, l’ambiance qui y régnait. En tout cas, le comité national d’organisation a déployé ses moyens pour répondre aux attentes d’une édition particulièrement résiliente, dans un contexte de crise sécuritaire.

La cérémonie solennelle d’ouverture a connu la présence imposante d’Ibrahim Traoré, président de la Transition au Burkina Faso ; du premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela ; du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo et bien d’autres personnalités. Les « hautes autorités » du pays étaient donc en ligne de mire. Un acte qui traduit toute l’importance de cet évènement culturel.

A côté, un public chaleureux qui a occupé tous les sièges, acclamant et criant parfois à gorge déployée les faits et gestes de leur héros national, Ibrahim Traoré.

L’érection de la grande scène en plein cœur de la pelouse du stade, a servi de théâtre pour les prestations et les discours. Aux alentours de ce grand dispositif et ses écrans géants, on courtise facilement avec les célébrités et autres artistes. Hommes et femmes de médias, artistes, organisateurs, techniciens, etc. communiaient dans une ambiance bon enfant. « Diversité culturelle, ferment de l’unité nationale », comme indique le thème de la 20e célébration de la SNC, est une réalité perceptible.

Il faut le reconnaître et même, féliciter l’engagement des premières autorités du pays des Hommes intègres à faire rayonner la culture et les arts à travers des expressions plurielles, malgré la situation sécuritaire, toujours mitigée. Il faut aussi saluer cette résilience des fils et filles du pays qui, en cette ouverture officielle, ont réitéré non seulement leur sympathie à leur leader IB, ainsi qu’aux Forces de défenses et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Le plat d’entrée de la 20e édition de la SNC, a relevé, ayons l’honnêteté de le dire, tous les défis de la cohésion sociale, du vivre-ensemble, de la diversité culturelle, de l’unité nationale et surtout du soutien inconditionnel d’un peuple à son leader. C’est un signal fort qui nous conforte et prouve que ce qui nous unie à la SNC est plus fort que ce qui nous divise.

Aucune œuvre humaine n’est parfaite dit-on. Le bémol à cette ouverture de la SNC 2023 reste, de notre avis, le passage et la programmation des artistes à la cérémonie d’ouverture. Ne jetons la pierre à personne. Toutefois, nous devons, nous, au Burkina Faso, revoir sérieusement notre copie, dans les cérémonies solennelles d’ouverture des évènements majeurs.

Il existe parfois, une forme de faveur ou de défaveur dans la préséance artistique. C’est peut-être sciemment fait ou involontaire. Mais, cette tradition dans l’ordre de passage des artistes met, de plus en plus, mal à l’aise, plus d’un. Et ce ne sont pas les célébrités Amity Méria du Burkina Faso et Sidiki Diabaté du Mali qui nous le contrediront. Si Floby et Amity Méria ont accepté jouer tout de même dans un stade quasi vide, ce ne fut le cas de la jeune star malienne, Sidiki Diabaté, malgré la présence visible de son équipe artistique sur la pelouse. Le départ des officiels et les gradins qui se vidaient sont les raisons ?

Il est tout évident qu’une guest star ou une vedette, ou encore tout artiste n’accepterait pas cette approche humiliante, devenue coutume au Burkina Faso, c’est-à-dire, laisser les officiels et les invités se retirer avant d’annoncer le show le plus attendu. C’est parfois rabaissant.

Est-il vraiment exaltant de faire poiroter les guest stars ou les grandes têtes d’affiche d’un évènement ? Elles s’impatientent, le plus souvent dans leurs loges ou derrière la scène en attendant qu’on les annonce pour la prestation. Mais, c’est toujours une fois que les officiels prennent congé des lieux, et que la salle se vide de ses invités que l’artiste est maintenant annoncé.

Ce constat malheureux à l’ouverture de la SNC 2023 est, au risque de nous répéter, fréquent. Ce n’est pas le lieu, d’accuser X ou Y (pour reprendre l’expression de l’autre), mais cette vieille habitude incommode doit être désormais proscrite. Rien n’est plus réjouissant pour une guest star de jouer devant les officiels et un chaleureux public.

Nous devons travailler à fédérer les idées et les intelligences afin de trouver la bonne formule pour éviter ces types de désagrément, à l’avenir. Un artiste, au XXIe siècle, ça se respecte ! Et ça, nous devons tous être conscients.

La Rédaction  

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