20e édition de la SNC : Un report dans le report mi-justifié

20e édition de la SNC : Un report dans le report mi-justifié

Après la tenue effective de la 19e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), du 24 au 31 mars 2018 à Bobo-Dioulasso, la 20e édition, aussitôt annoncée, peine à se tenir. Elle devrait initialement se dérouler du 28 mars au 4 avril 2020 sous le thème « Diversité culturelle, ferment de l’unité nationale ».

Tout était fin prêt, car, les phases régionales s’étaient tenues et tous les qualifiés connus. Nous étions à quelques jours de l’ouverture officielle, lorsque le gouvernement, à travers son conseil des ministres a décidé de la suspension des manifestations de grande envergure en raison de la maladie à coronavirus. La 20e édition de la SNC, est logiquement tombée dans cette pléthore d’évènements reportés.

Une nouvelle date, soit du 26 novembre au 3 décembre 2022, a donc été envisagée pour rattraper cette 20e édition de la SNC. Malheureusement, un nouveau report s’impose. Un communiqué du gouvernement, en date du 24 novembre 2022, a évoqué des « défis organisationnels majeurs » liés au « contexte sécuritaire », la « nécessité d’une remise en état des infrastructures et des équipements » et aux « contraintes budgétaires ». Un report dans un report, qui laisse croire à une certaine opinion que nous sommes dans « une mort programmée » de la SNC.

Prétexter que le « contexte sécuritaire » empêche la tenue de la 20e édition de la SNC paraît raisonnable. Cet argument est recevable. Nul n’ignore que la SNC entraine un afflux massif des populations de toute part. La présence des artistes des 13 régions du Burkina Faso dans la cité de Sya est indispensable. Comment les mobiliser dans ces conditions sécuritaires alarmantes ? Qui va garantir leur mouvement depuis leurs zones rouges (pour certains) jusqu’à Bobo-Dioulasso ? A l’heure où les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont à pied-œuvre pour la restauration de l’intégrité du territoire, il ne faut pas en rajouter. Et, cela se comprend aisément.

Par contre, l’invocation des « contraintes budgétaires » ne convainc pas, certainement pas les troupes, quand on sait que c’est dans ces mêmes conditions économiques (budgétaires) que la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), va se tenir en février 2023. L’attitude du gouvernement burkinabè, même si son intention est bonne, donne l’air de privilégier sinon de prioriser un évènement au détriment d’un autre. Cela sous-entend que les « contraintes budgétaires » peuvent nous priver la tenue de la SNC ou du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), mais pas le FESPACO. C’est ce qui crée la frustration chez certains acteurs culturels de Bobo-Dioulasso. Ayons le courage de le dire et de l’assumer, ce nouveau report de la SNC n’est pas lié à une contrainte budgétaire. Nous sommes même tentés de s’interroger sur le budget de la SNC de 2020. Qu’est-ce qu’on en a fait ? Les financiers de l’Etat peuvent nous éclairer un peu !

L’autre raison qui est la « nécessité d’une remise en état des infrastructures et des équipements » de la SNC est également irrecevable. Nous étions, en 2020 à quelques jours de l’ouverture des hostilités de la 20e édition. On l’a dit : les phases régionales s’étaient tenues et tous les qualifiés étaient connus. Les infrastructures et les équipements n’étaient pas donc prêts ? Pis encore, la SNC se prépare toujours deux ans à l’avance. Il est inadmissible d’alléguer la « nécessité d’une remise en état des infrastructures et des équipements ». L’administration étant une continuité, le Comité national d’organisation (CNO), présidé par Thierry Millogo à l’époque et le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) jadis, restent des mémoires clés de la 20e édition de la SNC. Ont-ils été consultés pour mieux situer les faits ? Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, le 14 novembre dernier a-t-il vraiment rencontré les acteurs clés de la ville de Bobo-Dioulasso pour son évaluation de l’état des préparatifs ? A chacun d’épiloguer !

La Rédaction             

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