Théâtre d’improvisation : Des comédiens formés par le Centre culturel Pan-taabo

Théâtre d’improvisation : Des comédiens formés par le Centre culturel Pan-taabo

Le Centre culturel Pan-taabo, situé dans la commune rurale de Saaba, province du Kadiogo, a accueilli dans la soirée du 2 décembre 2022, une représentation théâtrale sur fond d’improvisation. Ce qui a été présenté est, en effet, la restitution de la formation conjointe au profit d’une dizaine de comédiens sur le théâtre d’improvisation, jeux d’acteurs et présence scénique.

Jouer une scène sans un texte écrit au préalable et proposer une mise en scène ainsi que la scénographie tout en restant cohérant et intelligible au fur et à mesure que l’on s’exprime devant des spectateurs, n’est pas permis à tous les comédiens. Pourtant, c’est ce que nous avons constaté au Centre culturel Pan-taabo, sis à Saaba lors de l’épilogue de la formation conjointe en théâtre d’improvisation, jeux d’acteurs et présence scénique.

Au cours de la restitution de la formation la dizaine de participants, à travers des bouts de textes d' »Une si longue lettre » de Mariama Bâ, improvisait en partie le spectacle

La dizaine de comédiens, ayant au minimum trois (3) ans d’expérience théâtrale que nous avons aperçue sur la scène, a demandé à chaque invité de dire un mot sur un bout de papier, le plier soigneusement et le remettre dans un bol ou un saut. C’est sur la base de ces différentes propositions (mouton, chien enragé, bête, marche, tranquillité, mariage, etc.) que le spectacle a été construit. Cette performance est le résultat d’une dizaine de jours de formation, soit du 21 novembre au 2 décembre 2022. L’initiative est du Centre culturel Pan-taabo avec l’appui de Les Quidams ASBL.

La comédienne belge, Gientane Van Nuffel (gauche) et la comédienne burkinabè, Edoxi Lionelle Gnoula

Ce sont les deux promotrices des deux structures citées, respectivement la comédienne, metteuse en scène, auteure burkinabè, Edoxi Lionelle Gnoula et la comédienne belge, Gentiane Van Nuffel qui, à travers leur rencontre entendent promouvoir le théâtre d’improvisation comme discipline au Burkina Faso. « Le théâtre d’improvisation est une discipline qui n’existe pas au Burkina Faso, c’est un théâtre qu’on ne pratique pas. Toutes les formations que j’ai reçues au Burkina Faso, c’est vrai, on nous a appris à improviser avant d’incarner un personnage. Mais, on a toujours un texte qui nous fait jouer. Alors, c’est toujours le théâtre conventionnel avec des textes, le metteur en scène, etc. La discipline du théâtre d’improvisation qui est à part, c’est-à-dire que le comédien n’a pas son texte et tout se crée à l’instant T sur scène, moi, je ne l’ai pas reçu ici. Je l’ai par contre appris à travers mes tournées et avec d’autres compagnies », a expliqué Edoxi Lionelle Gnoula.

Sa rencontre avec la belge Gentiane Nan Nuffel qui est improvisatrice depuis 20 ans et professeure d’impro depuis 17 ans, confie-t-elle, a motivée la Burkinabè à développer cette discipline dans son pays.

La cérémonie de restitution a été ponctuée de remise d’attestation aux participants

Edoxi Lionelle Gnoula, pendant la dizaine de jours de formation s’est appesantie sur le jeu d’acteur et la psychologie du personnage. « Nous avons travaillé sur le jeu d’acteur à travers une technique que je donne, c’est-à-dire que l’acteur doit aller à la recherche de du personnage, pas en attendant qu’on lui donne un texte avec un rôle », a-t-elle rappelé. La seconde formatrice, quant à elle a orienté ses séances « sur le saut dans le vide ». Autrement dit, elle s’est penchée sur le fait de ne pas savoir qu’est-ce qu’on va jouer et de pouvoir le jouer. « Cela demande aux comédiens de pouvoir lâcher son cerveau et de devoir faire confiance à son corps, à ses sens, à son partenaire de jeu et à ce qu’il sait déjà. Je pense que c’est une qualité que les comédiens doivent avoir pour faire du théâtre de manière générale », a-t-elle indiqué. Et d’informer par ailleurs, que l’improvisation théâtrale est une discipline très jeune avec une cinquantaine d’années d’existence. Elle se pratique majoritairement en Occident et très peu en Afrique, d’où l’idée de cette formation conjointe sur fonds propres.

Le participant togolais, Rhodes Oladjidé dit apprendre beaucoup en si peu de temps sur le théâtre d’improvisation

La comédienne Koumarami Karama nous vient de Niangologo. Le théâtre d’improvisation est une chose nouvelle. Curieuse, elle avait envie de le découvrir. A l’instar du participant togolais Rhodes Oladjidé, elle repart satisfaite avec une belle expérience. « Quand tu reçois et que tu ne partages pas, ça meurt. A mon retour, parce que j’ai une association culturelle féminine, j’ai la tâche de partager ce que j’ai reçu », a-t-elle soutenu.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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