Cinéma burkinabè : Il faudra des écoles exclusives en jeu d’acteur

Cinéma burkinabè : Il faudra des écoles exclusives en jeu d’acteur

Au cours d’une formation en jeu d’acteur théâtre et cinéma, organisée par la Compagnie Marbayassa, la comédienne burkinabè, Monique Sawadogo avait affirmé : « au théâtre on joue pour mille personnes, mais au cinéma on joue pour une seule personne. Pourquoi ? Parce que la caméra, c’est une personne. C’est la différence et beaucoup ne le savent pas ». La nuance, avait-elle confié, était très importante à traduire. Effectivement, sur nos petits écrans, certains jeux d’acteur des Burkinabè ternissent la réputation « capitale du cinéma africain ».

Comparaison n’est pas raison, mais, apprécions tout de même, ce qui se passe ailleurs. Le jeu d’acteur dans les pays du  Maghreb et ceux anglophones d’Afrique, n’a le plus souvent, rien à  envier à celui des pays européens, américains ou asiatiques. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir de grosses productions américaines inclure dans leurs castings des acteurs africains (Les Larmes du Soleil, Black Panther, Gi-Joe, etc.). En la matière, les exemples sont légion.

En Afrique francophone au sud du Sahara, le Sénégal est le seul pays, à notre humble avis, qui fait exception en la matière. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil sur le 7e art du pays de la Teranga. Le jeu d’acteur sénégalais est à bien des égards à des années-lumière du celui pratiqué dans les autres pays francophones y compris le Burkina Faso.

Le jeu d’acteur au pays des Hommes intègres, en tout cas, en ce qui concerne cette nouvelle génération, est si étriqué qu’il n’est pas exagéré de dire que son titre « capitale du cinéma africain » s’apparente purement et simplement à une prétention.

Ces nouveaux acteurs locaux de cinéma dégradent l’environnement. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette situation? L’absence d’une école exclusive de formation en jeu d’acteur, certainement.

La multiplication des ateliers de formation en jeu d’acteur au Burkina Faso ces dernières années en dit long. En tout cas, le besoin est pressant. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2020/01/23/comediens-burkinabe-langlais-le-sesame-pour-une-carriere-internationale/

A votre avis, pourquoi le jeu d’acteur dans les pays francophones (Burkina Faso, Niger, Côte-d’Ivoire, Bénin, Togo, Mali, etc.) est-il sensiblement le même ? Il faut que les jeunes adeptes du 7e art de ces colonies françaises comprennent, qu’il faut se former. Il faut se former et encore se former en jeu d’acteur. Et cela est impératif. L’absence d’écoles exclusives en jeu d’acteur, à l’instar du célèbre Actor’Studios de New York, explique peut-être nos clichés.

Les biographies des acteurs américains ou européens ont presqu’un un dénominateur commun : ils sont, pour la plupart passés par une école d’arts dramatiques. Et, il leur arrive de jouer de temps à autre au théâtre. Mais en raison de leur formation professionnelle formelle et rigoureuse, il présente le jeu d’acteur uniquement adapté à l’une ou l’autre des scènes (cinéma ou théâtre).

Combien d’acteurs burkinabè sont passés par une école, pas de théâtre, mais d’acting pour le cinéma ? Mieux, avons-nous des Ecoles d’arts dramatiques au Burkina Faso, option jeu d’acteur ? Il faut se la poser cette question. Or, si l’on veut voir le Burkina Faso mériter sa bonne réputation, il serait temps que l’Etat, le ministère de la Culture ou mieux, un acteur de la trempe du majestueux, Issaka Sawadogo songe à ouvrir une école internationale d’arts dramatiques répondant aux normes internationales. Et cela même si le corps enseignant doit être constitué de professionnels expatriés, ne serait-ce que dès le début…

La Rédaction

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