Les Sotigui Awards : 7 éditions après, la mayonnaise a toujours du mal à prendre
Créés, il y a quelques années, les Sotigui Awards restent l’un des rares évènements de distinction des acteurs et actrices du cinéma africain et de la diaspora. C’est une initiative du secteur privé et non une organisation de l’administration publique burkinabè. La 7e édition s’est déroulée du 9 au 12 novembre 2022, à Ouagadougou sous le thème : « Promotion et Valorisation des Acteurs comédiens du cinéma africain et de la diaspora face aux défis du digital ». Elle avait la Guadeloupe comme pays invité d’honneur.
Notre tout premier constat est l’engouement autour de cet évènement. Il semble que les Burkinabè en général et les cinéphiles en particulier ne s’y intéressent pas vraiment. Rien qu’à se focaliser sur la faible mobilisation autour des échanges et autres partages d’expérience des participants. De la monotonie dans l’organisation? Pendant ces sept bonnes éditions, à y voir clair, nous semblons tourner en rond. Et les éditions passent et se ressemblent comme le FESPACO. Pis encore, les Sotigui awards passent presqu’inaperçus.
Pourtant, cet évènement devait en principe connaître un meilleur sort. Rendez-vous compte que nous sommes dans une « capitale du cinéma africain ». Alors, des questions taraudent l’esprit. Le ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme accompagne-t-il conséquemment les Sotigui awards ? Certainement que oui, puisque le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est un partenaire de l’évènement. Mais de quel type de partenariat s’agit-il ?
Force est de constater qu’en dépit des efforts et la vision des promoteurs des Sotigui awards, la mayonnaise a toujours du mal à prendre et à s’imposer comme un véritable rendez-vous cinématographique populaire.
Faute d’une implication inclusive des médias ? Absence d’une communication adéquate et adaptée de l’évènement ? Les critères de nomination des acteurs sont-ils flous ? Les récompenses sont-elles partisanes et arbitraires à l’image des FAMA, 12 PCA, Marley d’or… ? En tout cas, il faut une introspection sérieuse.
Il appartient aux initiateurs des Sotigui awards de dresser déjà un bilan à mi-parcours pour mieux rebondir dans les prochaines éditions avec une véritable mobilisation des Burkinabè. La folie, c’est de toujours faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent, nous rappelle un penseur américain. Le temps de la mue a sans doute sonné.
La Rédaction