Arts du spectacle : Pas de développement sans infrastructures adaptées

Arts du spectacle : Pas de développement sans infrastructures adaptées

Considéré comme un pays culturel par essence et malgré l’essor, ces dernières années des créations artistiques, le Burkina Faso peine toujours à disposer d’une véritable salle de spectacle.

Tous les grands évènements de représentations théâtrales, de concerts, de spectacles de danse, etc. se déroulent quasiment dans les mêmes salles inadaptées, et certaines sont devenues vétustes, obsolètes et désuètes. La maison du peuple, le théâtre populaire Désiré Bonogo, la maison de la culture Monseigneur Anselme Titianma Sanon, le CENASA, le palais des sports Ouaga 2000, les salles canal olympia, entre autres, ne répondent pas aux normes requises pour accueillir des grands spectacles. C’est d’ailleurs ce que révèlent les plus avisés du domaine artistique lorsqu’ils sont interrogés sur la question.

Ce qui est une anomalie inacceptable dans un pays où il y a un certain dynamisme dans la création artistique. 

D’aucuns nous rétorquerons sans doute que nous avons néanmoins le Palais des sports de Ouaga 2000 qui, effectivement, accueille de plus en plus des grands évènements comme la cérémonie d’ouverture et de clôture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Notre palais des sports Ouaga 2000 fut-il d’une grandeur impressionnante est avant tout destiné aux sports. N’empêche que certains spectacles s’y tiennent. Mais à quel prix et dans quelle galère ?  

Tenir un spectacle ou un concert dans un stade ou dans un palais des sports n’est pas mauvais en soi. Mais, ces infrastructures sportives ont tenu compte des éventuels besoins des acteurs culturels dans leur réalisation ? Tous les maillons dans l’organisation d’un spectacle ont-ils été consultés et associés ? Pourtant, il le fallait ! Car, une salle de spectacle ou un théâtre national digne de ce nom devrait prendre en compte certains paramètres d’où l’implication de tous les acteurs du domaine des arts du spectcale dans la réalisation d’un tel édifice.

Le palais des sports Ouaga 2000, par exemple, jusqu’à preuve de contraire n’est pas la meilleure réponse à une infrastructure adaptée pour les grands spectacles. Il en faut impérativement une. Un théâtre national 10 fois plus grand que le CENASA est aujourd’hui une nécessité pour booster le développement culturel et économique par ricochet. Dieu faisant les choses, nous avons l’un des meilleurs architectes du monde au Burkina Faso, Diébédo Françis Kéré, premier africain du prix Pritzker d’architecture ou encore prix Nobel de l’architecture 2022.   

Nous le savons, un grand complexe culturel participe au développement économique d’un pays, parce qu’il constitue une importante entrée de devises à travers la location de ses espaces, sans parler de toutes les affaires qui gravitent autour. Aussi, un théâtre national peut rehausser l’image d’une ville, d’un pays, d’un continent.

Les municipalités n’ont-elles pas les moyens pour construire au moins cette infrastructure adaptée et conforme ? Puisque la gestion de la plupart des  salles de spectacle leur revient. Si, nous ne disposons pas les moyens conséquents, renforçons davantage nos liens avec les partenaires techniques et financiers extérieurs. Pour mémoire, le palais de la culture d’Abidjan, d’un coût estimé à 21 milliards F CFA, a été financé par la République populaire de Chine et construit par des entreprises chinoises. Le Burkina Faso n’a-t-il pas renoué avec la Chine ? On peut alors s’en inspirer.

La Rédaction

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