Théâtre Populaire Désiré Bonogo : Le cri d’indignation du célèbre chorégraphe Salia Sanou

Théâtre Populaire Désiré Bonogo : Le cri d’indignation du célèbre chorégraphe Salia Sanou

Le Directeur du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) La Termitière, Salia Sanou et ses collaborateurs étaient face à la presse le 6 janvier 2022 à Ouagadougou pour évoquer l’état moribond du Théâtre Populaire Désiré Bonogo. Les conférenciers se sont offusqués et ont invité les autorités compétentes à sauver cet édifice culturel bâti sous la révolution, avant qu’il ne disparaisse à jamais.

Directeur du CDC La Termitière, Salia Sanou (milieu) invite les journalistes à multiplier les écrits afin que le Théâtre Populaire Désiré Bonogo renaisse de ses cendres

Le Théâtre populaire Désiré Bonogo est selon les conférenciers du jour, un patrimoine culturel burkinabè. Il a été érigé sous la révolution par le président Thomas Sankara et inauguré en 1986 par le président déchu, Blaise Compaoré. L’édifice à l’époque, avait pour but de rehausser l’image du Burkina Faso à travers sa riche culture et ses artistes. 36 ans après, c’est un complexe inexploitable, complètement délabré et moribond que nous avons découvert dans le quartier Samandin de Ouagadougou.

Voici ce qui reste du patrimoine culturel, vu de l’intérieur

Après une visite guidée, nous pouvons l’affirmer avec regret, le  Théâtre Populaire Désiré Bonogo, a perdu son lustre d’antan. Les gradins, les coulisses d’artistes, les toilettes sont dans un état de décrépitude. Que dire du podium ? Il est vétuste et désuet. Dans ces lieux, l’architecture est méconnaissable, les herbes et les plantes y poussent partout. Les murs sont dépeints et noircis. Dans les encablures de l’établissement, il y a un dépotoir d’ordures nauséabondes.

C’est la scène où se produisait les sommités de la musique, danse, …qui est observée là

Un tel état des lieux est triste, lamentable et inconcevable selon  le Directeur du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) La Termitière, Salia Sanou. Il a alors éprouvé son profond regret au cour de la rencontre avec les hommes et femmes de médias, car, malgré les tentatives de réhabilitation, a-t-il dit, les efforts sont restés vains. « Depuis 18 ans nous sommes toujours dans cette attente de voir les pouvoirs publics, qu’il s’agisse de la mairie de la ville de Ouagadougou ou du ministère en charge de la culture, nous accompagner pour réhabiliter ce théâtre », a-t-il expliqué.

Lors de la 13e édition du festival international de danse « Dialogue de Corps », le 9 décembre 2020, Salia Sanou avait même soumis une étude architecturale qu’il a transmise au maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé. Le bourgmestre avait reçu le document et avait promis de « faire une bonne exploitation de ce document et ensemble, nous allons faire de ce site un pôle culturel de la ville de Ouagadougou ».

Une partie de l’édifice vue d’un côté extérieur

Deux ans après, les promesses ne sont pas encore tenues. « On a relancé bien sûr, par rapport au document. A chaque fois qu’on avait des activités, ou disons tous les quatre ou cinq mois, on écrit des lettres pour dire qu’il faut sauver le théâtre. La parole du politique vaut ce qu’elle vaut. Aujourd’hui, on a constaté que rien n’a bougé. Le maire, malgré nos relances, il ne nous a jamais invités à s’asseoir pour aborder la question de la réhabilitation », a déploré Salia Sanou.

Concrètement, le Théâtre populaire Désiré Bonogo qui est partie intégrante du CDC La Termitière, a besoin d’une réhabilitation complète, allant de la reconstruction ultra moderne de la scène de spectacle aux rénovations des gradins, des coulisses, etc. Entouré de jeunes leaders du quartier, du doyen Lassann Congo et bien d’autres acteurs ressources, Salia Sanou s’est offusqué de l’indifférence des pouvoirs publics, qui pourtant selon lui peuvent rétablir l’ordre. Pour l’international danseur chorégraphe burkinabè, cet édifice culturel de 1600 m² avec une capacité de plus de 2500 places ne doit pas du tout s’effondrer. Toutes les études architecturales sont disponibles avec les détails d’une réhabilitation. Il suffit que le pouvoir public ou une bonne volonté manifeste son engagement et son soutien pour enfin revoir le Théâtre Populaire Désiré Bonogo, renaître de ses cendres.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré      

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