Journées culturelles au restaurant Yelba : Focus sur les bissa

Journées culturelles au restaurant Yelba : Focus sur les bissa

Le restaurant bar pizzeria « Yelba » accueille du 27 au 29 mai 2022 les « Journées culturelles bissa ». Il s’agit d’un cadre qui pendant les 72 heures, reste focus sur le groupe ethnique burkinabè bissa. Au programme : Dégustations des mets locaux, conférence-débat, exposition-vente des produits artisanaux, concerts live, etc.    

Dès l’ouverture le restaurant Yelba a vibré aux pas de danse des bissa

C’est parti pour les « Journées culturelles bissa » au restaurant bar pizzeria « Yelba ». Durant 72 heures, tous les festivaliers qui y effectueront le déplacement découvriront les savoirs et savoir-faire bissa. Cette initiative est une traditionnelle activité qui vise la promotion de la culture en générale et des différents groupes ethniques en particulier. Après les « Journées culturelles mossé », les « Journées culturelles peulh », les « Journées culturelles dagara », les « Journées culturelles gurunsi », entre autres c’est le tour des ressortissants du Boulgou d’être à l’honneur.

Sylviane Goulois Ouédraogo, promotrice de Yelba

Selon la promotrice Sylviane Goulois Ouédraogo, et par ailleurs responsable du restaurant « Yelba », l’idée est partie d’une promotion de la culture. « Tant qu’on ne se connaît pas nous même, on ne peut pas avancer. On s’est rendu compte qu’il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas leur propre culture. Au niveau des ethnies, la jeune génération a beaucoup à apprendre. Pour pouvoir avancer sereinement et pleinement, il faut connaître d’abord d’où tu viens, qui tu es et ce que tu as », a-t-elle expliquée.

La cérémonie d’ouverture de ces journées a débuté avec une conférence publique. C’est l’historien et chercheur, Alain Daboné qui a planté le décor. Sa communication a porté sur le thème principal : « Histoire et culture bissa ». Le conférencier s’est appesanti d’abord sur le processus du peuplement du pays bissa, ensuite les principaux groupes dialectaux qu’on peut rencontrer en pays bissa et enfin les caractéristiques de l’identité culturelle du groupe socio ethnique bissa.

Alian Daboné, historien et chercheur partage ses connaissances sur l’histoire des bissa

Dans son exposé, il a affirmé que « Les bissa qui sont actuellement au Burkina Faso sont venus pour la plupart du Nord Ghana, une localité dénommée Yindi ». C’est de cette localité que sont arrivées deux vagues de populations de souche bissa et qui vont occuper l’espace actuel, le « Bissako ». « La première vague va quitter le Nord Ghana autour du huitième siècle et cette vague est composée de bissa samo. Elle va s’installer dans deux principaux villages que sont le village de Loanga et le village de Garango ». Dans ces deux villages poursuit l’historien, il y a toujours des traces du passage de ces bissa samo. Toujours selon son développement, il y a eu une deuxième vague qui est intervenue autour du quinzième siècle. « Cette vague va arriver avec ce que l’on va appeler les dagomba mapoussi, ceux qui sont devenus plus tard ce qu’on appelle aujourd’hui, les mossé. Ils vont cheminer ensemble, ils vont arriver au niveau de la zone de Tenkodogo. A ce niveau, il y aura des difficultés de cohabitation de telle sorte que les deux qui formaient un seul groupe vont se scinder et un premier groupe de bissa s’oriente vers la zone de Lêrê que l’on appelle aujourd’hui, Zabré. L’autre groupe qui est resté avec les mossé pour cheminer ensemble toujours, va s’aventurer dans la zone du Boussouma, Komtoega et autres », a confié Alain Daboné.

Alain Daboné a évoqué l’arachide comme une des caractéristiques de la culture bissa. Pour lui, cette noix de terre est assez symbolique et représentative pendant les évènements heureux ou malheureux dans le Boulgou.

Au terme de son exposé, la réaction des festivaliers n’a pas tardé. Toute chose qui laisse percevoir l’intérêt et la soif de se redécouvrir en tant qu’individu social. A la suite des interactions, place au concert live. C’est le groupe traditionnel bissa « Djenkouma » qui a tenu en bonne haleine les festivaliers pour cette première journée.

L’ambiance à Yelba avant l’ouverture officielle des activités

Satisfaite, la promotrice Sylviane Goulois Ouédraogo a invité le public à effectuer massivement le déplacement pour non seulement mieux partager et échanger sur la culture bissa mais aussi découvrir le cadre enchanteur Yelba.

En rappel, le restaurant « Yelba », au-delà des plats et boissons qu’il offre, c’est un espace culturel qui organise régulièrement des activités dans le but de promouvoir la culture. Au moins chaque deux semaines, le cadre d’une capacité d’accueil de 100 personnes abrite des soirées littéraires, des concerts live, des défilés de mode, des expositions d’objets artisanaux, des vernissages, etc.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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