« Mémoires vivantes » de Sophie Heidi Kam : Une confrontation entre la poésie et les arts plastiques

« Mémoires vivantes » de Sophie Heidi Kam : Une confrontation entre la poésie et les arts plastiques

La poétesse burkinabè, Sophie Heidi Kam a organisé la dédicace de sa dernière trouvaille littéraire, hier 9 avril 2022 à Ouagadougou. Il s’agit de son recueil de poésies, intitulé « Mémoires vivantes ». L’œuvre est un regard de l’auteure à partir des œuvres plastiques.

Poétesse, romancière, nouvelliste, scénariste, auteure de conte et dramaturge, Sophie Heidi Kam n’est plus à présenter dans le monde littéraire burkinabè. Avec plusieurs œuvres dans son baluchon et sans dormir sur ses lauriers, c’est sans surprise qu’elle s’est encore glissée sur la plus haute marche au grand prix de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) 2021. L’œuvre primée s’intitule « Mémoires vivantes ». C’est ce recueil de poésies d’une centaine de pages qui a fait l’objet de dédicace au cours d’une soirée littéraire dans le cadre enchanteur du restaurant « Yelba ». Au présidium, l’éminent critique d’art burkinabè, Alceny Barry et l’auteure Sophie Heidi Kam.

« Mémoires vivantes » est selon M. Barry une rencontre entre le verbe poétique et les arts plastiques. L’auteure très rompue aux arcanes de la poésie, utilise sa verve pour exprimer sa perception, ses sensations et ses émotions à travers la sculpture, la peinture et le dessin. De son avis, Sophie Heidi Kam fait de la contemplation à partir de la peinture de Black Mona Lisa, la sculpture de Black Nefertiti et des dessins de Rescapée. Le critique littéraire va ensuite évoquer une sorte de résonnance de grandes pensées de poètes africains dans la poésie de Sophie. « La poésie, c’est la langue. On sent une langue savoureuse qui puise dans les réservoirs d’images des langues africaines… j’y ai retrouvé des traces de la poésie de Senghor, de Cesaire, etc. », a-t-il confié. Et enfin, l’objet de « Mémoires vivantes » n’a pas laissé Alceny Barry indifférent. Il a avoué avoir apprécié la présentation de l’œuvre dans son ensemble notamment la couverture représentée par un baobab et le choix des couleurs.

Sophie Heidi Kam dédicaçant son oeuvre au profit du DG du FDCT, Alphonse Tougouma

Il faut le souligner, rappelle Sohie Heidi Kam, « Mémoires vivantes » est le fruit d’une rencontre amicale entre elle et son ami belge vivant à Bobo-Dioulasso du nom d’Atila. « On a échangé et il était très excité. Il m’a dit qu’il avait fait deux grandes œuvres et il souhaitait me rencontrer pour voir si ça m’intéressait d’écrire quelque chose sur une de ses sculptures: le buste de Nefertiti, inspiré de celui qui est exposé au Musée de Berlin, en plus d’un tableau qu’il a nommé la Joconde noire », a relaté notre poétesse. Elle n’avait jamais pourtant fait une collaboration de ce genre, dit-elle, c’est-à-dire faire de la poésie à partir d’œuvre plastique. Impressionnée par les images qu’elle a découvertes, elle s’est alors laissée transporter par l’inspiration.

« Mémoires vivantes » est un livre dont l’auteure se fiche royalement du type du public qui l’accueillera. Sincère dans ses propos, Sophie Heidi Kam a affirmé : « par rapport au type du public auquel je pense ou j’ai pensé en écrivant ce texte, il y a une chose qu’il faut savoir. Mais, comment le dire sans heurter la sensibilité des gens ? Je le dirai crûment, ce n’est pas méchant, mais quand j’écris je me fiche royalement du public. Je suis désolée, c’est égoïste peut-être, mais c’est ainsi. Quand je veux écrire, le public est le cadet de mes soucis. Je ressens des émotions et le seul souci qui m’anime c’est comment arriver à exprimer ce que moi je ressens. C’est égoïste, mais c’est comme ça. Je le fais et je suis très contente quand j’arrive à exprimer tout ce que j’ai envie d’exprimer. Maintenant, libres aux gens d’aimer ou de ne pas aimer. Je me fiche royalement ».

Ce recueil de poésies est paru en 2019 des Editions Ceprodif. Il comporte 19 poèmes et rend hommage à des illustres personnalités. Il coûte 5000 Fcfa. Sophie Heidi Kam a saisi l’occasion au cours de la dédicace pour traduire toute sa reconnaissance à son frère, feu Jérémie Désiré Kam, qui a été un soutien inestimable pour la réalisation de « Mémoires vivantes ». Elle a par ailleurs rendu hommages aux personnalités ayant effectué le déplacement pendant la dédicace, Alphonse Tougouma, Lassina Simporé, Jacques Guegané, Bernadette Dao, Martin Zongo, Hamadou Mandé, etc.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré  

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