Promotion des arts plastiques : Changeons de regard 

Promotion des arts plastiques : Changeons de regard 

Les arts plastiques se définissent en général comme des « activités de recherche de la beauté par l’expression, la création, l’évocation de formes  » (Superprof). L’architecture, la peinture, la sculpture, le dessin, la gravure sont donc considérés comme les différentes formes d’art plastique. Au Burkina Faso, il y a des renommés internationaux dans ce domaine même s’ils se comptent aux bouts des doigts. Ce sont entre autres Ky Siriki, Jean Luc Bambara, Salif Dermé, Francis Kéré (premier Africain à recevoir le prix Pritzker d’architecture).

Mais, on est toujours tenté de s’interroger. Combien de Burkinabè s’intéressent à une œuvre plastique notamment la peinture ou la sculpture ? Combien en payent pour décorer leurs espaces ? Très peu !

Les arts plastiques au Burkina Faso ont besoin sérieusement d’être dynamisés avec plus de cadre d’expression pour les créateurs. Les expositions, les vernissages, même s’ils se tiennent régulièrement ces dernières années dans la capitale, force est de constater qu’il manque encore une bonne visibilité des créations et des créateurs. C’est ce qui d’ailleurs justifie l’engagement de l’Association des jeunes plasticiens du Burkina Faso (AJP-BF), qui œuvre à promouvoir, valoriser et diffuser des actions et œuvres d’art plastiques à travers la mise en place d’une plateforme « Afric’Art ».

Le « Resid’Expo » de l’Association Nationale des Professionnels des Arts Plastiques (ANAPAP) ou encore les Rencontres Internationales de Peinture de Ouagadougou (RIPO) de l’Association pour la Promotion des Arts Plastiques (APAP), ont également développé des initiatives pour propulser davantage les créations des artistes plasticiens. Il y a  une volonté affichée des acteurs mais, la situation est loin d’être reluisante. Car, les seuls espaces qui s’investissent dans la promotion des œuvres d’art restent les quelques centres et espaces privés d’expatriés occidentaux. 

Il ne faut pas se voiler la face, les défis sont énormes. Les créateurs de ce secteur donnent l’impression de ne s’intéresser qu’aux étrangers dans la vente de leurs œuvres d’art (tableau, sculpture, etc.), parce que le fils de Goama ou le Burkinabè moyen ne s’y intéresse pas. Il n’est pas prêt à débourser des millions de franc pour s’acquérir une toile. Cela relève du luxe. C’est malheureusement le triste constat. Et, dans une telle culture comment l’artiste plasticien burkinabè peut-il vivre de son art ? N’est-il pas rationnel de se tourner vers un marché extérieur? 

L’ANAPAP, créée en 2000, soit plus de deux décennies, compte défendre les intérêts économiques et sociaux de ses membres. C’est aussi le cas de l’artothèque qu’elle a mise en place et qui permet de louer des œuvres auprès de certaines structures à Ouagadougou. Les actions sont louables, mais au risque de nous répéter, il n’est pas dans la culture des Burkinabè d’identifier les vernissages pour des collections personnelles. C’est rare et ce privilège est réservé le plus souvent à une certaine classe bourgeoise.

Il faut changer la donne. C’est un défi pour les créateurs du domaine des arts plastiques, un défi pour le ministère en charge de la culture, un défi pour l’élite politique. A chaque chose, peut-être son temps.

La Rédaction

CATEGORIES
MOTS-CLES
Partager

COMMENTAIRES

Wordpress (0)