Statue géante et identité touristique : Nous sommes moins ambitieux

Statue géante et identité touristique : Nous sommes moins ambitieux

La plupart des pays du monde entier ont une identité visuelle touristique matérialisée généralement par une imposante statue. Il y a, entre autres, la statue de l’Unité (182 mètres) en Inde, le Bouddha du Temple de la Source (128 mètres) en Chine, la statue de la Liberté (85 mètres) aux Etats-Unis, le Christ Rédempteur (30 mètres) au Brésil.

Aujourd’hui, l’image de ces statues est indissociable de celle des pays qui les abritent. En plus d’être des symboles, ces statues constituent des destinations touristiques de premier choix. Et ce n’est pas le Sénégal qui dira le contraire.

Depuis 2010, le pays de la Teranga abrite fièrement le très imposant et spectaculaire monument de la Renaissance africaine d’une hauteur de 52 mètres, perché sur une colline de 100 mètres. Inutile de dire que cette statue est depuis son dévoilement l’une des principales attractions touristiques du Sénégal. Cette statue monumentale en bronze, située à Dakar, symbolise le triomphe de la libération de l’Afrique et peut, sans risque de nous tromper, rivaliser avec la statue de la Liberté et la Tour Eiffel en tant que destination touristique.

C’est ce qu’a sans doute aussi compris le Bénin. Depuis le 8 Mai 2022, le monde entier et les Béninois en particulier ont, en effet, découvert la statue de l’Amazone, située derrière le Palais de la Marina (palais présidentiel béninois), à quelques encablures du Palais des Congrès et du Port Autonome de Cotonou. Impressionnante structure métallique recouverte d’une enveloppe en bronze, la statue de l’Amazone fait 30 mètres de hauteur. « Le monument Amazone vise à instituer un symbole identitaire fort pour notre pays, et consiste à ériger un ouvrage emblématique en hommage aux Amazones du Dahomey », a expliqué le ministère béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts. Reste à espérer que ces deux pays feront des émules en Afrique de l’Ouest.

Le Burkina Faso a eu une statue sinon des statues bien avant celle du Bénin. Mais, quelle statue traduit véritablement l’identité visuelle touristique de ce pays ?D’aucuns n’hésiteront pas à présenter le monument des martyrs à Ouaga 2000. Non seulement, ce monument, en termes d’hauteur, fait pâle figure devant les deux monuments sus-cités, mais il ne constitue aucunement une attraction, ni une destination touristique depuis son érection.

Le Burkina Faso aurait pu donc se rattraper avec la statue de Thomas Sankara, située au Mémorial éponyme. Malheureusement, le Burkinabè étant toujours caractérisé par son manque d’ambition et d’esprit de grandeur, il a préféré, à travers ses autorités, présenter à la face du monde une « statuette » de Thomas Sankara ou plutôt une statue grandeur nature. Cela n’est pas surprenant quand l’on sait que l’Homme intègre a toujours « vu petit » depuis le 15 octobre 1987.

Il n’est certes pas tard d’ériger une statue impressionnante de la princesse Yennenga, Guimbi Ouattara ou un autre illustre personnage de notre histoire commune. Nous insistons sur notre histoire commune. Un symbole qui ne divise pas et qui met tout le monde d’accord. Cependant, il est à craindre que notre « petitesse de vue » ne nous pousse encore à ériger des statuettes au lieu de statues dignes de ce nom.

A l’endroit des plus hautes autorités burkinabè et surtout des architectes et des artistes sculpteurs burkinabè, cette tribune se veut donc un appel à voir grand, à nourrir de grandes ambitions pour notre culture, pour notre tourisme à travers une véritable identité visuelle touristique. « Ce n’est pas l’échec, mais le manque d’ambition qui est un crime », disait Bruce Lee.

La Rédaction

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