An 2022 : Se réinventer

An 2022 : Se réinventer

La crise sanitaire liée à la Covid-19 survenue en 2020, a durablement impacté l’économie mondiale et nationale. Au Burkina Faso, de nombreux secteurs ont été ainsi touchés de plein fouet. Mais force est de reconnaître que la culture a été et demeure le secteur le plus concerné par cet impact négatif de la maladie à coronavirus.

Les restrictions de mouvements (interdiction de réunion de plus de 50 personnes, fermeture des frontières intérieures et extérieures, etc.) ont lamentablement influencé sinon affecté l’économie culturelle.

Malheureusement, au moment où les activités dans ce secteur étaient sur le point de connaître une embellie, disons une seconde renaissance, le terrorisme s’est cruellement invité dans ce marasme. 2021, a été une année pénible, un coup dur pour dame culture et ses acteurs. Et sans vouloir verser dans un pessimisme béat et gratuit, les choses ne vont pas s’arranger si des solutions durables et pérennes ne sont pas trouvées à cette question sécuritaire surtout.

Il y a de moins en moins de grands rendez-vous culturels (la SNC, le SIAO, etc.) qui se tiennent. De report en report, les créateurs devraient-ils encore serrer la ceinture pendant combien d’années ? Pourtant, l’artiste ou l’entrepreneur culturel n’est épanoui que lorsque les cadres d’expressions culturelles se diversifient et se multiplient. 2022 va-t-elle miraculeusement éradiquer le mal Covid-19 et l’hydre terroriste ? Rien ne le convainc.

Le comble dans la désolation, est que le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme qui semblait créer les conditions pour une résilience forte des artistes est depuis décembre 2021, rattaché au ministère de la Communication, des Relations avec le Parlement. C’est la solution miracle peut-être pour le président du Faso, Roch Kaboré et son gouvernement de sortir les acteurs culturels du gouffre. Dans la forme, cette fusion paraît inopportune, mais en ce qui concerne le fond, nous laisserons le chef à bord, le désormais ministre de la Communication et de la Culture, Ousséni Tamboura faire ses preuves.

Abdoul Karim Sango, l’ex-ministre de la Culture et actuel conseillé des affaires culturelles du président Roch Kaboré, avait plaidé pour un fonds spécial Covid-19 pour la relance économique en 2020 d’une valeur de 1 milliard 250 millions FCFA. Ousséni Tamboura fera t-il mieux ? Nous osons espérer que nos lignes trouveront un écho favorable.

En attendant, que réserve donc l’année 2022 à la culture burkinabè dans ces conditions sécuritaires et sanitaires moroses ? Ses acteurs pourront-ils tirer leurs marrons du feu ? Une chose est sûre, la pandémie à coronavirus est loin de relever du passé. Car une de ses variantes, et non des moindres, en l’occurrence Omicron s’est signalé dans les dernières semaines de l’année 2021. Quel sera aussi son impact ? Va-t-il sévir comme sa « grand-sœur » Coronavirus ? Nos habitudes seront-elles à nouveau bousculées ? La culture burkinabè va-t-elle encore prendre un sérieux coup ? Autant d’interrogations et nul ne saura répondre avec certitude.

C’est pourquoi, l’euphorie de la nouvelle année passée, les acteurs de la culture devraient immédiatement trouver des solutions palliatives pour faire face à tout imprévu. Se réinviter devient l’ultime recours !

Il faut éviter à tout prix d’être surpris à nouveau…et de s’attendre à un quelconque salut qui viendrait de l’Etat. Les acteurs culturels étant temporairement orphelins dans ce gouvernement « soudé » et « resserré », rien ne laisse présager un fonds exceptionnel de relance de leurs activités culturelles.  

Alors, si Omicron doit sévir (que Dieu nous en garde !) autant se préparer en trouvant de quoi faire face. C’est-à-dire faire appel à son génie  créateur afin de continuer à mener ses activités en dépit d’une quelconque crise sanitaire ou sécuritaire. Il faut quand même continuer à vivre de son art !

Pour ce faire, au risque de nous répéter,  il faut se réinventer et développer ses capacités d’adaptation. Mais, soyons clairs sur ce point. Il ne s’agit pas de ce terme si galvaudé et qui a fini par perdre toute sa substance, c’est-à-dire la résilience. Il ne s’agit donc pas de culture résiliente, mais plutôt d’une culture préparée et prête à s’adapter à l’imprévu.

La Rédaction

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