Site de déplacés de Louda : Fin des ateliers artistiques « Suuduu Fina »
L’Association Kalfa avec le soutien financier de l’Ambassade du Canada à travers le Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL), a clos ses ateliers artistiques avec les enfants déplacés du site de Louda, dans le Centre-Nord. Elle a organisé en effet, un spectacle de restitution le 26 décembre 2021 afin de permettre à la vingtaine d’enfants ayant pris part aux séances d’exprimer ce qu’ils ont appris durant les deux mois.
Administrateur du projet « Suuduu Fina », Teelh Loé Konaté
Après Bisnoogo, Kaya, dans la région du Centre-Nord, c’est au tour de Louda, toujours dans la même localité, de recevoir l’équipe de l’Association Kalfa et les populations environnantes dans la cour de l’école primaire Louda A et B. A ce meeting, il ne s’agissait pas de dispenser des ateliers comme dans les jours précédents mais de restituer le contenu des différents ateliers. Et selon l’Administrateur du projet « Suuduu Fina », Teelh Loé Konaté, ce sont 22 enfants déplacés qui ont été initiés à la danse, à la percussion et au dessin à Louda. Lors du spectacle de restitution, chacun des participants a démontré son savoir-faire artistique devant les autorités locales, les parents, les amis et connaissances. Le formateur en dessin, Boukari Tall, a invité ses jeunes dessinateurs à brandir leurs œuvres artistiques (dessins sur tableau).
En deux mois d’atelier, les tout-petits ont pu manier leurs instruments de musique alors qu’ils ne savaient pas jouer avant le projet « Suuduu Fina »
Dans sa démarche, il a parfois instruit, dit-il, les jeunes apprenants à dessiner un objet quelconque. Mais la plupart du temps, ce sont les enfants eux-mêmes qui ont libéré leur génie créateur pour extérioriser ce qu’ils ressentent sur les feuilles blanches. Certains ont dessiné des cases, des fleurs, du vélo, de la calebasse, etc.
Les séances de percussion ont été dispensées par Souleymane Soré. Il a invité les enfants de sa discipline à faire une démonstration du jeu du djembé. « Ce n’est pas une mince affaire d’avoir pu faire jouer un instrument de musique à ces jeunes participants« , a indiqué M.Soré. Il les a alors félicités pour avoir pu, en deux mois, appris les techniques de jeu.
Démonstration de danse traditionnelle
C’est à travers un ballet que les enfants de la discipline danse ont exprimé leur talent. Ces poulains de Arkhadius Ouédraogo, ont contraint naturellement le public aux acclamations biens nourries quand ils ont été mis à l’épreuve.
« La particularité de Louda, c’est que c’est dans une école primaire que nous avons dispensé les ateliers au lieu de les faire dans les sites de déplacés. Nous le faisions ici parce que quand nous sommes arrivés, les classes se passaient sous les arbres et les tables-bancs étaient déjà disposés. Nous avions déjà un environnement naturel pour faire les ateliers de dessin qui ont besoin de tables. Cela nous a permis d’avancer vite », a confié Teelh Loé Konaté.
Des spectacles de restitution sous les regards des autorités locales, parents, amis et connaissances
Dans cette localité de Louda, il n’y a pas seulement eu de l’animation des ateliers artistiques avec les enfants déplacés. Il y a eu aussi un accompagnement scolaire. L’Association Kalfa a pris en charge des frais de scolarité et distribuer des fournitures scolaires (sacs, livres, cahiers, stylos, etc.). « Les parents avaient des difficultés pour payer la scolarité de leurs enfants. Mais avec cet accompagnement, c’est un soulagement », a témoigné la Directrice de l’école primaire « La Miséricorde », Hélène Ouédraogo.
Le spectacle de restitution qui s’est voulu sobre à cause du deuil national de 48 heures à la mémoire des Burkinabè tombés à Titao, a connu son épilogue à travers un repas communautaire.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré
