Défraiement des journalistes culturels : L’escroquerie voilée de certains confrères
Nous l’avons décrié depuis quelques temps dans cette même tribune, les dérives de journalistes culturels burkinabè. Certains d’entre eux, continuent de jeter le discrédit sur, permettez l’expression, toute la corporation et la presse burkinabè en général.
En effet, des brebis galeuses sont devenues de véritables casse-têtes pour des promoteurs ou organisateurs d’événements. Agissant dans l’indécence totale, des confrères développent une escroquerie très voilée pendant le défraiement.
Vous remarquerez le plus souvent dans les conférences de presse, les dédicaces d’album et autres rencontres artistiques, des animateurs ou journalistes culturels diriger la modération. Ils ont aussi, parfois la tâche de faire émarger leurs confrères. Si, quelques uns restent professionnels, sérieux et responsables vis-à-vis des organisateurs de l’activité concernée, la plupart abusent de la confiance et même de la naïveté de leurs collaborateurs.
Au Burkina Faso, c’est un secret de Polichinelle, les dédicaces d’album, les conférences de presse (culture et art), les festivals, les spectacles, entre autres bénéficient d’une couverture médiatique absolument gratuite. Aucun des promoteurs d’évènement, jusque-là, ne débourse un seul kopeck (un minimum de 125 000 FCFA) pour les frais de couverture de ses activités culturelles et artistiques. Par contre, un per diem est assuré pour remercier l’effort des hommes et femmes de médias invités.
C’est pourquoi, depuis des années, les organes de presse burkinabè les plus connus (quotidien d’information, bimensuel, mensuel, etc.) ne s’intéressent plus vraiment au showbiz. « Les acteurs culturels sont des plaisantins, ils n’ont rien », on entend proférer couramment certains. Mais depuis l’avènement des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), des canards (en ligne) spécialisés dans la culture et les arts semblent combler ce vide.
Bref ! Au moment du défraiement des journalistes après l’activité le comportement de celui qui « gère le carburant » est si suspect. L’émargement des animateurs et journalistes culturels se déroule dans un endroit discret loin du regard des organisateurs. En observant attentivement la scène de l’émargement est affligeante. Jamais le misérabilisme et la clochardisation des journalistes culturels n’ont atteint un tel paroxysme.
« Seuls les médias invités sont appelés à émarger », s’entendent-ils dire. C’est ainsi que de nombreux « journalistes » culturels sont obligés, la queue entre les jambes de rebrousser chemin, en attendant de sauter sur la prochaine occasion. Si le ridicule tuait…Pour ceux qui en doutaient encore de la pagaille structurelle de la presse culturelle burkinabè, en particulier, il n’y a plus meilleure preuve.
Les mis en cause doivent donc revoir leurs copies. Un petit peu de dignité, s’il vous plait, chers confrères professionnels.
A moins d’une situation exceptionnelle, organiser une conférence de presse ou une cérémonie de dédicace ne se décide pas sur un simple coup de tête ou ex-nihilo. Tenir ce type de rencontre nécessite au préalable une organisation rigoureuse. Tous les contours doivent être explorés, notamment l’épineuse question du budget, et qui prend certainement en compte le « désintéressement » des hommes de médias à inviter. Mieux, le nombre des organes conviés est rigoureusement arrêté. Car, les couvertures médiatiques dans le domaine culturel et artistique au Burkina Faso, se révèlent en réalité être des publi-reportages, donc purement de la communication.
La liste préétablie des médias conviés ne saurait donc s’allonger au gré des circonstances ou en fonction du nombre élevé des journalistes présents dans la salle. C’est pourquoi, une bonne stratégie de communication ou tout simplement le bon sens veut qu’une information relative à l’organisation d’une conférence de presse, une dédicace ou une quelconque rencontre ne s’appuie pas en partie sur Facebook, groupes WhatsApp et autres réseaux sociaux pour atteindre la cible. Une activité sérieuse passe aussi par un canal sérieux de médias, comme par exemple, une lettre d’invitation en bonne et due forme.
Quiconque persistera avec Facebook dans son approche ne peut que s’en prendre à lui-même lorsqu’il sera encerclé par une horde de soi-disant journalistes culturels brandissant une liste kilométrique. Et c’est ainsi que les confrères « je retiens » arrivent à bien entuber leur promoteur naïf.
La Rédaction
Bonjour, très juste et pertinent ce qui vient d’être dit. Cependant je crois également que nos confrères doivent aussi souvent rester dignes en évitant certains comportements. Je dis ça parce que souvent d’autres journalistes se pointent des fois dans les conférences de presse sans être inviter officiellement. Et quand « le gérant du carburant » établit sa liste sans eux, ils se plaignent. Pourquoi ? Pour moi si tu y es allé sans invitation mais c’est parce que tu as eu l’information par le biais de quelqu’un, c’est parce que c’est l’information qui t’intéresse et non le « carburant ». Mais il y a d’autres qui souvent s’entêtent à prendre ce « carburant » rentrant du coup le travail de la comptabilité difficile. Plusieurs fois des organisateurs sont obligés de vous laisser tous partir et rappeler maintenant, par la suite, les journalistes qu’ils ont invités pour qu’ils viennent chercher leur dû. Tous simplement parce qu’ils ne voulaient pas créer des frustrés en payant les uns et laisser les autres…Merci
Merci de l’intérêt Nassara. C’est fondé ce que vous dites. Il faut que les confrères arrivent à faire effectivement la part des choses entre communication et information. C’est différent. Si votre canard est invité à une conférence de presse par les organisateurs pour promouvoir une oeuvre, un produit, un artiste ou un service, c’est du publi-reportage, et donc de la communication. Cela a un coût. Mais quand vous vous invitez à une conférence de presse, vous êtes à la recherche d’une information pour nourrir votre média. Ce n’est pas nécessairement de la communication. Ne vous attendez pas à un per diem. A la fin de l’activité, barrez-vous ou simplement déclinez tout défraiement. C’est cela le professionnalisme, la dignité, l’intégrité.