Sensibilisation sur le droit d’auteur : Le BBDA fait cavalier seul

Sensibilisation sur le droit d’auteur : Le BBDA fait cavalier seul

Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) est un établissement public à caractère professionnel. C’est une maison de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins burkinabè, créée en 1985 qui œuvre à la collecte et à la répartition des droits de ses créateurs membres. Cette mission de collecte auprès des utilisateurs d’œuvres de l’esprit n’a jamais été une mince affaire pour les agents du BBDA. Malgré les efforts de sensibilisation le citoyen lambda, éternel consommateur d’œuvre créatrice a toujours rechigné à reverser des redevances de droit d’auteur.

Pourtant, c’est un secret de Polichinelle, c’est la création qui fait vivre l’artiste. Reverser le droit d’auteur, c’est permettre au BBDA de rétribuer au créateur ses nuits blanches de travail. Le salaire est au fonctionnaire ce que le droit d’auteur est à l’artiste. Il est donc impératif pour tous les Burkinabè qui exploitent les œuvres d’avoir le réflexe, mieux la culture de paiement de la redevance.

Le BBDA a encore intensifié la sensibilisation auprès des utilisateurs. Il y a juste quelques mois, ses agents allaient à la rencontre des responsables de compagnie de transport en vue de les inviter à faire du paiement du droit d’auteur un réflexe.

Dans la même dynamique, le Directeur général, Wahabou Bara accompagné de son équipe a organisé, le 8 avril dernier, une rencontre avec les acteurs de la santé. Il s’est agi d’inviter les membres de l’Association des promoteurs de cabinets médicaux, de cliniques et polycliniques privés du Burkina (APROBCCLIB) à se conformer au principe de la loi 048-2019/AN portant propriété littéraire et artistique.

Le BBDA a procédé à une sorte d’information-sensibilisation pour mieux faire passer son message.

D’abord dubitatifs, les promoteurs de cliniques et de cabinets médicaux ont fini par appréhender le bien-fondé de la démarche après un exposé minutieux  du responsable du service juridique BBDA, Oumar Sanon et de la Directrice du réseau clientèle BBDA, Célestine Traoré/Sou. Cette « campagne de sensibilisation » ne s’est pas estompée. Elle s’est poursuivie jusqu’aux plateaux télé et radio.

Le hic est que dans cet engagement du BBDA à faire reverser la redevance du droit d’auteur, le premier concerné c’est-à-dire, le créateur membre lui-même, semble indifférent. Aucune organisation de la société culturelle ne bat le pavé pour appuyer la maison burkinabè de gestion collective du droit d’auteur dans son élan.

Cette lutte étant noble, chaque acteur culturel devrait s’impliquer, les créateurs surtout au premier chef. Pourquoi laissent-ils le BBDA faire cavalier seul ? Alors que cette campagne serait encore plus dynamique et bien réussie si les artistes venaient à mettre la main à la pâte.

Malick SAAGA

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