« Maouland » de Kayawoto : Une sortie officielle chaleureusement accueillie
L’artiste rappeur burkinabè, Kayawoto, a officiellement présenté son nouvel album baptisé « Maouland », le 26 février 2021 à Ouagadougou. Les fans et autres invités ont pris d’assaut la salle du spectacle du CENASA afin de découvrir au même titre que les hommes de médias, les 14 titres qui y figurent. Ce fut une conférence de presse à l'allure d’un concert à guichet presque fermé.
Ce n’était pas un spectacle que les hommes de médias sont venus couvrir dans la matinée du vendredi 26 février 2021 au CENASA. C’était bien une conférence de presse de l’artiste rappeur burkinabè, le plus en vogue, Abdoul Kaboré dit Kayawoto. « Maou », son cri de guerre et « land », l’empire fictif qu’il a fondé avec ses admirateurs, sont des termes contractés dans « Maouland », pour désigner la terre de ses fans. C’est aussi le nom de baptême de son nouvel opus.
Dans une présentation traditionnelle, c’est-à-dire l’écoute des extraits des titres de l’album « Maouland » suivis de commentaires, les invités égrenaient chaque titre du chef-d’œuvre.
« Maouland » est une exploration musicale qui s’inscrit dans le hip hop tendance trapp, un genre très prisé actuellement par la jeunesse burkinabè.
Kayawoto rape et chante en langue vernaculaire, mooré. Et dès la sortie officielle la « Maouland », constituée en partie de jeunes, a accueilli chaleureusement son idole. Même des jeunes scolaires ont déserté les classes pour répondre à l’appel.
Dans ce nouvel opus, l’artiste dépeint la société et ses hommes, la vie et ses aléas, les mentalités et les comportements, etc. A en croire le chef de la « Maouland » , les thématiques émanent d’une expérience personnelle mais également celle des autres. « Lorsque j’écris, je me sens à l’aise aussi. C’est comme si je suis assis sur un kiosque en train de causer avec les vrais gars. Quand j’écris un couplet, je me sens dedans. Il y a des sons qui parlent de ma vie et d’autres qui abordent la vie des autres. Parce que tout ce que je vis, tout ce que je vois autour de moi, j’essaie d’écrire », a confié Kayawoto.
Beeba (ennemi), Rakanra biiga (l’enfant du richard), Jeunna (jeune), Toongo (moyen), Foury (mariage), wagdré (voleur), voici entre autres les chansons à découvrir dans « Maouland », fruit d’au moins deux ans de recherche. Elles ont été concoctées par les arrangeurs Wens, Sagame Beatz et Pissy. Eliézer Oubda y a ajouté sa touche dans le mastering. Dans « Maouland », Kayawoto partage ses couplets avec au moins deux icônes de la musique burkinabè. Ce sont Floby et Smockey. « Ce sont des ténors qui m’ont beaucoup inspiré. Si on dit ambiance, Floby, c’est le N°1. Smockey est aussi le N°1 en rap. Comme j’ai envi d’être grand, je me suis dit pourquoi ne pas faire un featuring avec eux ? ».
« Maouland » est une production de Propulsion Pictures Production du producteur et réalisateur audiovisuel, San Remy Traoré. A l’écouter tout est parti en 2018, lorsqu’il préparait une compilation de hip hop, regroupant des jeunes rappeurs du Burkina Faso. C’est alors qu’il remarque pendant les auditions, a-t-il dit, un jeune assez original et authentique. « Il nous a séduits par la maîtrise de la langue et l’originalité de son flow, de sa manière de poser aussi », a laissé entendre le producteur. Il décide désormais de travailler avec le jeune Kayawoto. Le clip de la chanson « Tabi yonsé » voit le jour et ensuite « Rakanra biiga ». En moins de deux ans, Kayawoto conquit les cœurs des mélomanes et se fixe au panthéon du rap tendance trapp au Burkina Faso.
L’album « Maouland » étant désormais acquis, le prochain défi pour Kayawoto est de remplir un stade au Burkina Faso à travers un grand concert. Quant à San Remy, il faut explorer la piste de l’international pour arriver à positionner véritablement son protégé.
Malick SAAGA