Maison de disque : Hawa Boussim, succès ou illusion avec Sony Music ?

  Maison de disque : Hawa Boussim, succès ou illusion avec Sony Music ?

Est-il artistiquement productif ou contre-productif pour un artiste chanteur burkinabè de signer avec les grosses structures de productions dans le monde ? Le débat fait parfois rage où la plupart des fans dénoncent le mauvais traitement qui serait réservé à leur « idole ». Nous pouvons citer par exemple, la chanteuse burkinabè, Hawa Boussim.  Succès ou illusion avec Sony Music ?

S’il est vrai que la signature avec un  label de rang mondial, tels Sony Music et Universal Music Africa, est le rêve de la plupart de nos artistes, ou le tremplin d’une grande carrière, force est de reconnaître que les avis sont encore partagés sur le bien-fondé d’être sous la coupe d’une grosse boîte.

Sony Music, Universal Music Africa, entre autres, sont-ils d’offices des « faiseurs de stars » pouvant booster la carrière de n’importe quels artistes africains ? Il est certain que les maisons de disque font des affaires. Elles s’inscrivent dans la rationalité de l’homo oeconomicus, c’est-à-dire, la maximisation du profit. Un tel esprit ne marche pas toujours avec certains artistes, soumis aux lois de l’homo sociologicus (les bonnes raisons qui expliquent le comportement de l’individu dans son environnement) où la production ne vise pas nécessairement la rentabilité économique. Dans ce contraste doctrinal, il est tout à fait évident que toutes les vedettes ne peuvent pas évoluer sous la houlette d’un major. Parce que, les aspirations ne convergent pas toujours.  

Cependant, existe-t-il des avantages ou des inconvénients à confier la gestion de sa carrière à ces grosses structures du showbiz qui font du business? Les avantages de ces labels de musique, faut-il le reconnaître, sont peut-être incontestables.

L’argent, le réseau et l’expérience sont indispensables pour assurer le marketing, la promotion et la distribution. Et là, Sony Music et Universal Music Africa répondent brillamment à ces critères. C’est pourquoi, ils sont capables de faire passer tout artiste au niveau supérieur dans sa carrière, même si la règle ne marche pas toujours,  en Afrique et au Burkina Faso en particulier. Pour preuve, le cas Hawa Boussim est un exemple patent. Sa signature avec Sony Music depuis pratiquement cinq ans reste, à ce jour une illusion. Car, malgré tout, ayons le courage de le dire, la voix du Boulgou, est loin d’être dans l’arène mondiale des grands spectacles et des grandes ventes de disque au monde. Quel est jusque-là l’objectif de Sony Music avec la chanteuse burkinabè ? Quelle est la véritable politique du major ? En tout cas, il n’y a pas grand changement dans la carrière de Hawa Boussim, à plus forte raison, son niveau de vie. Super maison ? Super bolide ? Super équipe ? Rien de tout ça !

Bref, ces majors disposent d’importantes ressources financières et logistiques. Que cela plaise ou pas, ils ont du prestige. Grâce à leurs actions, un projet musical peut devenir sérieux dans l’industrie musicale. Malheureusement, signer avec de tels majors ne garantit pas toujours des avantages. Loin s’en faut! Des illusions s’imposent, parfois.

Et c’est à ce niveau que ces grosses structures de production se retrouvent généralement sous les feux des critiques acerbes. Et pour cause. Par exemple, sur le prix de vente d’un CD, l’artiste ne touche qu’un certain pourcentage. Une fois le contrat signé, le chanteur devient un simple « employé » de son major, un simple produit qui entre dans le circuit commercial au même titre que les autres biens et services. Son rôle se limite uniquement à faire de la musique pour rapporter de l’argent à sa boîte. Pire, toute sa musique produite tout au long du contrat appartient exclusivement à la maison de disque.  Et elle est, naturellement, libre de faire ce qu’elle en veut.

Dans le cas des maisons de disque locales au Burkina Faso, la plupart des directeurs artistiques possèdent des connaissances très légères sur la musique de nos différents terroirs. Dans la majorité des cas, il s’agit de personnes qui suivent la direction du vent. Ce n’est certes pas perceptible chez tous les directeurs artistiques, mais nous en déplorons l’attitude de bon nombre.

Le plus important est que les artistes musiciens burkinabè, qui signeront un jour avec des grosses productions à l’image de Sony Music ou Universal Music Africa, soient assez éclairés, convaincus de l’élan, de la direction qu’ils donnent à leur art.

Il faut être très attentif sur chaque mot, phrase, paragraphe, clause, proposés dans le contrat. Il est alors très important de s’attacher des services d’un avocat pour vérifier avec minutie les termes du contrat.

Tout compte fait, une maison de disque ne doit pas être perçue comme une finalité, mais un outil, grâce auquel on peut imposer sa propre conviction ou sa propre vision de l’art, au monde.

La Rédaction

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