Musique et identité : Quel référentiel pour le Burkina Faso?

Musique et identité : Quel référentiel pour le Burkina Faso?

Quel est le référentiel musical identitaire burkinabè ? Une interrogation qui paraît assez banale. Cependant, elle n’est pas décousue. Le Burkina Faso est un peuple aux couleurs culturelles mosaïques. Chaque culture renferme autant de symboliques, ferment de cohésion sociale. En terme d’identité culturelle, le pays des Hommes intègres scintille comme des pales étoiles. Logiquement, ce pays n’a rien à envier. Cette assertion peut-être subjective, tant bien que logique n’est pas soutenable dans l’univers musical. La musique du Burkina Faso et/ou la musique burkinabè est un melting pot culturel. Elle est envahie par des sonorités étrangères. Autrement dit, les colorations musicales urbaines de l’heure, les plus médiatisées, en tout cas subissent le coup. Il est certes clair, que dans cette uniformisation culturelle du monde, aucune société ne doit se renfermer. Ce qui serait plus ingénieux, c’est de recourir toujours à ses valeurs identitaires sans tomber dans l’acculturation.

Quand est-ce que la plupart de nos artistes-musiciens actuels comprendront qu’ils n’ont toujours pas de référentiel en terme de musicalité? Si le Congo, le Mali, le Sénégal, l’Inde, les USA, peuvent brandir leur musique, ce n’est pas le cas ici.

Bon nombre d’artistes-chanteurs burkinabè ont préféré chanter comme … afin d’avoir du succès comme l’autre. Du coup, ils tombent dans un emprunt musical identitaire, dans une sorte d’acculturation musicale. La proportion est de plus en plus inquiétante.

Même si certains d’entre eux s’évertuent à nous donner une identité dans leurs productions, force est de constater qu’ils restent minoritaires.

La musique burkinabè d’aujourd’hui, ne traverse pas la frontière et ne s’impose sur aucun territoire africain, européen, américain ou asiatique. C’est une observation réelle si l’on accepte de dire les choses sans se voiler la face. La plupart des vedettes vont en prestation/animation à l’extérieur plutôt qu’en tournée pour des spectacles. Que vont-elles proposer? Quelle identité nouvelle à la terre d’accueil? Il faut alors réfléchir sur un nouveau paradigme musical et que tous les protagonistes s’y souscrivent.

La RDC, le Ghana, le Nigéria, le Mali, le Sénégal, ont tous un référentiel musical imposant et le Burkinabè s’y est toujours référé pour s’en inspirer. Mais, il s’inspire un peu mal. Ou du moins, il ne sait pas faire la différence entre inspirer et plagier. A quand notre indépendance musicale? Le chemin est-il encore si long ? Peut-être oui, peut-être non.

La Rédaction

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