Showbiz burkinabè : Le nid des dépravés

Showbiz burkinabè : Le nid des dépravés

Les Burkinabè ont certainement encore en mémoire l’agression sauvage d’Azata Soro, jeune comédienne burkinabè. Elle avait été, en effet, littéralement « défigurée » avec un morceau de bouteille par le « teigneux » et colérique réalisateur, Tahirou Tasséré Ouédraogo. Cette sombre  et ubuesque affaire remonte au 30 septembre 2017 en plein tournage de la série « Le Trône ».

Le cinéaste-bourreau avait, l’on s’en souvient, écopé d’une peine  de prison de 18 mois avec sursis.  « C’est le diable qui est entré entre nous. C’est ma petite sœur. Je n’aurais jamais eu l’intention de la blesser. J’ai pris la bouteille pour l’effrayer », s’était-il confondu en excuses lors du procès.

Depuis ce triste épisode, le réalisateur belliqueux semble s’être évanoui dans la nature. Plus aucune  nouvelle de l’homme ni de l’évolution de sa filmographie.

Pourtant, il faut le reconnaître, Tahirou Tasséré Ouédraogo était prédestiné à une belle carrière. Hélas! Son agression cruelle et abusive  a-t-elle changé la trajectoire de son parcours de cinéaste ? Nous ne ferons pas un second procès. Jugez-en vous-même…

En octobre 2017, Grâce Carole Zida est élue, à l’unanimité par le jury, Miss Ronde 2017. Elle est rentrée ce soir-là avec sa couronne en attendant de récupérer les lots restants.

Coup du sort ou magouille savamment orchestrée? Une chose est sûre, elle apprendra au lendemain de son triomphe, et le comble sur les réseaux sociaux, qu’elle est destituée par le comité d’organisation. Et elle devrait, par ricochet, perdre sa couronne pour « fausses accusations (diffamations) et mauvaises attitudes ». C’est ce qui lui était officiellement reprochée. Mais en réalité, elle confiera plus tard ceci : « Ils ont d’abord voulu m’imposer un contrat. Mais, les clauses ne me convenaient pas. J’en ai, en vain, demandé une révision. C’est ainsi que Madame L. M a menacé de me destituer si je ne signais pas le contrat qu’elle m’avait proposée ». La miss déchue entendait intenter un procès pour incitation à la vie de débauche contre les organisateurs.

Il y a quelques jours de cela, nous recevions le témoignage triste d’une élue dans un concours miss de la place. Celle qui a souhaité gardé l’anonymat a confié avoir regretté sa participation dans cette aventure d’élection miss. « Ma liberté est confisquée, ma relation amoureuse (avec mon petit ami) est déconseillée, mes rendez-vous se fixent dans des endroits discrets, mes rencontres avec des personnalités influentes sont monnaie courante, etc. J’ai signé même un contrat d’image mais je ne perçois aucun pourcentage  », avait-elle révélé.

Au niveau de la musique, la consternation est totale chez la gent féminine. Loin d’une affirmation gratuite, ces victimes à la limite naïves en parlent dans les coulisses, mais jamais dans les médias. La peur d’être boycottée, exclue, rayée par un groupuscule « puissant » du showbiz a réduit ces victimes au silence.

Ces genres de cas sont légions. Malheureusement, ces exemples parmi tant d’autres existent, disons persistent.  L’exploitation, le droit de cuissage, les abus, la prostitution, le proxénétisme persistent tant dans le cinéma que dans la musique ou la mode. L’environnement des arts au Burkina Faso, faut-il le reconnaître, est pollué.

Certains géniteurs sont catégoriques, ces domaines ne sont pas un cadre sain pour leur progéniture. Peut-on les en vouloir en toute sincérité ? Les faits sont sacrés, indélébiles, mais les commentaires sont libres. De ce qui précède,  il urge donc d’exhorter toutes ces brebis galeuses à se ressaisir.

L’opprobre jeté sur le showbiz est certes justifié. Mais, sans rien vous apprendre, ces élections miss qui poussent comme des champignons au Burkina Faso, ces jeunes réalisateurs qui pondent des « films » de piètre qualité, le nombre croissant de managers d’artiste, les promoteurs de soirée de récompense des acteurs culturels, sont devenus des raccourcis d’argent, ou un fonds de commerce pour la plupart. D’où la nécessité d’un coup de pied de l’autorité dans la fourmilière afin de vite redorer le blason.

Dans le cas contraire, autant encourager, sans hésiter, la dépravation des mœurs dans un Etat des Hommes « intègres » en quête pourtant d’un repère culturel identitaire.

La Rédaction

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